du Hogan des Vents

du Hogan des Vents Chien de Montagne des Pyrenees

Chien de Montagne des Pyrenees

L'histoire de DIVA du Hogan des Vents

L'histoire de DIVA du Hogan des Vents

HISTOIRE DE DIVA DU HOGAN DES VENTS chienne Montagne des Pyrénées de compagnie devenue chienne de protection de troupeau


Par Mathieu Mauriès, son producteur, et Nadine Belin sa propriétaire


  


DIVA du Hogan des Vents est venue au monde le 17 mars 2008 dans une portée de 6 chiots nés du mariage de Vouvou du Pic de Viscos et de Unanno du Néouvielle. Elle a passé ses premières semaines sur la ferme du Hogan des Vents au milieu de ma meute de Montagnes, de mes chèvres et de mes moutons. DIVA est ensuite allée rejoindre une famille dans la région de Marseille.


En février 2009, à l’âge de 11 mois, DIVA m’est ramenée à la ferme par ses propriétaires qui ne la supportent plus. La chienne aboie sans arrêt, a pris possession du canapé et refuse d’en descendre, détruit tout, attrape la main de ses maîtres avec les dents mais néanmoins sans brutalité, s’échappe tout le temps, ne répond pas au rappel, craint les autres chiens et irrite tout leur voisinage. J’avais laissé partir un petit chiot heureux et équilibré et je vois revenir chez moi une chienne craintive et incontrôlable. Visiblement cette famille n’a pas suivi les recommandations très précises que je donne pour chaque chiot de mon élevage qui part pour la compagnie …


Que s’est-il passé ? Je citerai simplement cette phrase de Raoul Kergomard (Elevage des Terres de Border, Educateur canin et Formateur en dressage de chiens de berger) « Un chien qui évolue dans un milieu dépourvu de toute autorité va mettre en place des comportements gênants qui évolueront bientôt en comportements déviants ou pathologiques (aboiements intempestifs, scatologie, destruction) ».

Devant le désarroi de cette famille qui aime malgré tout (mais de bien mauvaise manière) son chien, je propose de garder DIVA chez moi pendant une semaine afin de mieux appréhender son comportement et de voir si un retour vers sa famille est envisageable.


 


CARNET DE ROUTE


 


7 février 2009, le jour de son arrivée


DIVA accepte d’être attachée à la chaîne mais elle aboie sans cesse. Le temps est à la pluie, il y a de la boue partout dans la ferme. Son poil est très salissant en comparaison de mes autres Montagnes. Elle n’est pas blanche mais grise.


 


8 février 2009


DIVA est mise dans le troupeau avec mes 7 autres Montagnes. Elle essaie de courir après un agneau, je lui jette un seau d’eau sur la tête accompagné d’un vigoureux « NON » et elle comprend tout de suite que c’est interdit ! Elle essaie d’attraper gentiment ma main avec les dents quand j’avance pour la caresser et ne communique qu’en aboyant. Elle fuit le contact avec moi … le soir le contact est déjà plus facile et la chienne s’est calmée. A chaque aboiement intempestif DIVA reçoit un seau d’eau sur la gueule lorsqu’elle n’obéit pas à mon ordre de faire cesser son aboiement. Au bout de trois jours le message est intégré et les aboiements intempestifs cessent.


 


Après une semaine d’observation je porte le diagnostic suivant :


- DIVA ne sait plus qu’elle est un chien


- DIVA a perdu toute confiance en elle


- DIVA n’a plus aucune limite


- DIVA a un comportement inadapté envers les personnes


 


En accord avec ses propriétaires nous décidons qu’il est mieux pour elle de rester au troupeau. Ces derniers me donnent l’autorisation de la replacer puisqu’il ne m’est pas possible de la garder chez moi.


 


Trois semaines suivantes en février 2009


DIVA s’est complètement intégrée à la meute et dors dans le troupeau. Elle se soumet à moi sans difficulté et cherche mon approbation (elle fait la grimace en retroussant les babines – ce n’est pas de l’agressivité – et arrive en se tortillant de l’arrière train). Elle est très joueuse avec DHARA la plus jeune chienne de la meute. Elle n’aboie plus beaucoup sans raison. Reste bien tranquille à l’attache. Accepte le contact mais avec encore de la distance. Je n’ai eu besoin de recourir au seau d’eau qu’une seule fois en trois semaines. Je décide alors qu’il est temps pour DIVA de repartir vers une nouvelle vie …


DIVA quitte la ferme du Hogan des Vents avec Nadine et Olivier le 2 mars 2009… 5 heures plus tard elle arrive en Lozère.


 


Nadine, 3 mars 2009


DIVA s'est exprimée au début du voyage, allez disons 12 minutes. Pleurs, gémissements et elle parlait. Tu sais ce son qui n'est pas un aboiement ni un gémissement. On s'est dit, elle s'exprime. Normal la pauvre, elle quitte ses amis qui la rassurent. Nous lui avons parlé. Pema notre fille de 3 ans étant derrière, nous avons cru comprendre qu'elle essayait de se rapprocher d'elle car elle posait sa tête le plus prés possible de Pema. Puis elle s'est couchée. Elle a été sage pendant tout le trajet, adorable. Les 40 derniers kilomètres ont été durs pour elle car les Cévennes sont tortueuses et elle en avait un peu marre. Nous sommes arrivés à 20h30. Avons soigné, elle a aboyé, je lui disais « ça suffit » l’ordre préconisé par Mathieu, elle se taisait 3 minutes et recommençait ... Je pensais passer une nuit affreuse. DIVA a été attachée à proximité de notre yourte. En fait elle s'est couchée et s'est tu. Ah j'oubliais, quand elle a vu la neige, elle s'est roulée dedans comme une folle. Du coup, elle est un peu plus blanche. Nos chiens l'ont bien accueilli même Sika notre teckel qui se préoccupe plus de sa place et de moi. Sinon ce matin nous parlions doucement dans la yourte. Elle nous a entendu, c'est dire si elle est attentive; et hop, j'aboie. Nous l'avons câliné et elle s’est montrée affectueuse, pas distante. Puis nous l'avons emmenée faire le tour de nos installations et des parcs. Elle a flashé sur les rennes qui, eux, ont un peu moins flashé dans un premier temps. Mais elle est tellement tranquille avec les bêtes que du coup, ils sont tous restés tranquilles. Avec les chèvres, elle s'est retrouvée. Elle a rencontré notre gros chameau Altaï qui voulait défendre le troupeau. DIVA n’a pas réagi, indifférente à la menace d'Altaï. Lui avons dit « là Gamin » il s'est calmé mais a conservé l'oeil aux aguets envers cette étrangère. Lorsqu’elle est arrivée au deuxième groupe de poneys (le plus gros, 8 en tout) ils ont couru tous ensembles le long de la barrière pour suivre DIVA (que nous avions détachée malgré les conseils de Mathieu de la garder à l’attache pendant les premiers jours). C'était très joli à voir ... Et DIVA s'est barrée. Nous pensions qu'elle jouerait avec Karma (un Airedale). Olivier très fâché lui a couru après et l’a récupérée à la limite du terrain OUF ... nous l'avons rattachée, je viens de rentrer. Mais comme elle aboyait, j'ai décidé d’utiliser le truc du seau d'eau. Oh la, elle connaît bien. Je ne l'entends plus.

4 mars 2009 : deuxième nuit avec DIVA


DIVA force le respect. Elle est tranquille, couchée en boule, sa masse blanche se détache dans la nuit. Elle est intense de silence.


Hier en fin d'après-midi elle a, il me semble, définitivement apaisé Boréal, notre renne mâle, le plus virulent avec les chiens. Il y a eu un moment où l'expression de DIVA a changé celle de Boréal et j'ai compris qu'il la reconnaissait.


Avec Olivier, DIVA s'est lovée contre Altaï notre gros chameau qui avait préparé sa salive, prêt à cracher. Elle n'a aucune appréhension. Nous faisons attention pour elle aux coups de pieds terribles d'Altaï et aux coups de cornes de nos chèvres et de nos rennes, mais sans intervenir physiquement, sans rien empêcher.


Je suis très perturbée par DIVA car je suis très attachée et habituée aux Airedales depuis 1988. Je sens que d'heure en heure je suis remuée à l'intérieur. DIVA me conquit, m'attache, m'interpelle, me retient. Je ne pensais pas un jour être conquise par une autre race.


Vivre au plus prés de la nature et avec des troupeaux, appelle très vite un auxiliaire. Nous avons réfléchi pendant deux ans et l'avons cherché. Je me rapproche des peuples nomades qui ont leurs chiens. Je comprends aujourd'hui que l'homme ne peut pas se passer d'un tel auxiliaire.


Ah, un autre détail, ce matin, je suis rentrée dans le grand chalet et DIVA s'est mise à aboyer. Au bout d'un moment sans sortir, je lui ai crié « DIVA, çà suffit » elle s'est tu immédiatement. Je n’en reviens pas. Son ouïe est extraordinaire.


 


6 mars 2009


DIVA prend des repères. Elle ne choisit pas entre Olivier et moi, je le vois bien. Hier soir, je l'ai ramenée là où elle dort (à côté de la yourte pour l'instant). Elle attendait et m'a devancée. Elle savait où elle allait (c'est le deuxième soir qu'elle dort là). Hier elle a passé l'après-midi avec les chèvres.


Ce matin, pour la première fois, elle n'a pas aboyé au lever du jour. Non plus lorsque nous avons commencé à parler dans la yourte.


Par contre elle est très dominante. J'espère qu'avec les Airedales cela va le faire. Avec Karma notre jeunot de 9 mois, ils se sont « engrainés » plusieurs fois ce matin pour une croquette, pour un rien.


Nous intervenons pour ne pas que cela aille trop loin. Mais ils promettent tous les deux, l'une de 11 mois et l'autre de 9 !


Totole, notre autre Airedale, est jaloux. Il a toujours peur de perdre sa place mais c'est lui le plus sympa avec elle. C'est le vieux de 3 ans tout de même. J'aime tous mes chiens, une tendresse spéciale pour des traits de caractère propre à chacun. Je trouve DIVA de plus en plus belle.


17h première entrée dans l'enclos des chèvres avec DIVA. Elle a mangé des crottes, je l'ai laissée faire. Elle n'a pas cessé de renifler. Elle était en liberté dans l'enclos avec une longe attachée au collier de manière à la rattraper aisément si elle sautait la barrière.


Nos chèvres sont de vieilles routardes, elles se méfient beaucoup. J’espère qu'elles s'habitueront. Ayatal, notre mouton castré de 4 ans, lui l’a accepté. Il est venu la renifler. Ayatal est adorable, il me suit comme un chien.


Jamais DIVA depuis son arrivée ici, c'est à dire 5 jours en comptant le jour de trajet, ne nous a attrapé la main ou essayé de nous mordiller. Tu verrais, son poil est magnifique. Elle a répondu pour la première fois au rappel dans l'enclos des chèvres. Nous l'avons chaudement félicité. Elle me colle par contre, me pousse gentiment. Elle me mène, enfin essaie, je veux dire, je crois : elle me garde.

7 mars 2009 : premier échec


Nous avons laissé DIVA dans l'enclos avec les chèvres. Elle n'est pas restée, a sauté la clôture. Je n'ose pas l'attacher dans l'enclos de peur que les chèvres la chargent. Elle est quand même très attachée à l'homme car elle a rejoint Olivier au bout de 5 minutes.


14h à 15h30 : Bon ben dis DIVA aboie sans discontinuer depuis au moins 2 heures et demi !   Je me dis que c'est un recul pour mieux avancer ! Drôle de journée …


Plus tard avec Olivier : DIVA a rongé sa longe. Le voisin venait d’arriver avec sa petite fille et sa ponette. DIVA est arrivée droit sur eux, avec un bout de longe au collier. Elle voulait venir voir la ponette. Très déterminée.


16h : Nous lâchons DIVA sur les conseils de Mathieu.


19h : Cela fait presque 3 heures que DIVA est en liberté. Totole (un Airedale) a voulu s’imposer, ils ont failli se « foutre » dessus. Tant que DIVA était attachée, celui-ci la tolérait. Anatole a pris ses 3 ans et donc sa maturité.


Dans la nuit : DIVA est toujours là … Elle est venue me voir à la yourte … Je sens qu'elle EST LA. Tu ne peux pas savoir ce que je suis heureuse si elle a vraiment intégré le lieu.


 


8 mars 2009 la nuit


Nous avons détaché DIVA. Ce fut un vrai bonheur au début (j’étais couchée dans la yourte) DIVA courait, sillonnait du haut en bas de long en large le terrain....en aboyant.


Dans son aboiement j'entendais: « allez les gars, je suis là, il va falloir compter avec moi maintenant. Je suis chez moi, je garde ! » .


Sa joie était telle que j'en souriais dans mon lit. Je la sentais fière, à sa place … Oui, mais 3 heures plus tard, nous en étions toujours au même point. À la différence que je sentais que c'était devenu pathologique ... enfin, je ne sais pas trop, ce matin, je ne sais plus. Mais nos nerfs commençaient à être à mis à rude épreuve, nous voulions dormir. Olivier est sorti 4 fois. DIVA va très régulièrement aux chèvres. Puis Olivier l'a entendu venir se coucher sur la terrasse de la yourte. Je ne sais pas si elle était venue se coucher pour de bon mais il l'a attaché et nous avons enfin pu dormir.


 


Ce qui est très positif pour nous c’est que depuis notre arrivée, à la ferme qui est a 3 ou 4 km, les chiens aboient systématiquement et longtemps lorsque nos chiens aboient. On sentait qu'il y avait un rapport de forces qui venaient de ces chiens. Je ne saurais pas trop l’expliquer. Est-ce parce que nous sommes nouvellement arrivés ?


En tous les cas, hier soir, pendant que DIVA manifestait sa présence, ces chiens n'ont pas répondu. J'ai senti et compris, et j'en suis sûre, qu'ils avaient saisi le message et « qu'ils ne moufetaient pas » ! Je sentais le silence épais et respectueux.


 


Nous sommes séparés d'à peu près 700 m des premiers chalets voisins. Nous sommes à 2,5 km du village , isolés dans la montagne, séparés en bas par un bout de forêt et notre propriété est adossée à la forêt domaniale. Le plus beau pour moi est, que dans ces derniers chalets en bas, il y a 3 Saint Bernard, des molosses (et je pèse mes mots), qui aux dires des uns et des autres sont agressifs. Et bien par là aussi, je sentais que c'était le calme plat, qu'il y avait une réévaluation de la situation.


Dans ces chalets, il y a aussi deux chiens qui divaguent très souvent. Avec les rennes et les chèvres, nous craignons toutes les divagations. On peut le dire, je peux le dire, DIVA semble déjà réguler tout çà.


Elle est magnifique. Je l'adore. Je la remercie et lui suis reconnaissante de la sécurité qu'elle me donne car c'est moi qui ai les bêtes les plus vulnérables sur notre site.


  


11 mars 2009


DIVA prend ses habitudes. Elle est adorable la nuit, dort à la porte de la yourte. Elle ne veut pas rester avec les chèvres et les moutons car elle se fait sérieusement charger par une brebis (sauf quand je suis là). Pour l'instant je renonce à la faire garder le troupeau.


 


13 mars 2009


Vers 14h30 Karma et DIVA sont partis. A 18h Annie du village nous prévient qu'elle les a vu à 9 km de chez nous … je bondis dans la voiture. Au col, à 5 km de chez nous, nous retrouvons DIVA qui revenait vers l’exploitation. Nous sommes allés jusque de l'autre coté de la montagne, pas de Karma. Il est 19h 30, pas de Karma … DIVA est crevée, elle est à la chaîne, elle dort. Elle est très belle couchée dans l'allée.


24 mars 2009


Nos deux nouveaux chameaux sont arrivés ce matin. Ils sont adorables en comparaison d’Altaï lorsque nous l'avons eu. DIVA imperturbable assiste au déchargement, renifle les jarrets, ne doute de rien.


 


Mai 2010


Plus d’une année s’est écoulée depuis l’arrivée de DIVA chez nous … Que dire ? Tous ces écrits sont tellement loin …


 


Nous avons enfin pu conserver nos poules … et des poussins sont même nés. Le renard ne vient plus par chez nous. Nous avons fini par donner Karma, le jeune Airedale à ma sœur et j’en suis heureuse. Ce chien perturbait tout le monde, il était trop sollicité chez nous par toutes nos bêtes. J’ai décidé de le donner sur les conseils de Mathieu et après qu’il soit parti trois jours entiers avec DIVA [voir Note 1]. Je ne le regrette pas. DIVA est plus stable et au fur à mesure du temps, a pris sa place avec sagesse. Sur les conseils de Mathieu, nous avons recadré notre airedale de 5 ans, ce qui a eu pour effet de stabiliser complètement DIVA.


DIVA doit avoir une horloge dans la tête ou un semainier. Elle SAIT que le mercredi et le samedi sont ouverts au public pour les activités du centre équestre. Elle ne fait pas son chien de garde. Du coup elle a la réputation au village d’être une brave chienne. Cependant la nuit, elle est redoutable, de même lorsque nous sommes absents.


 


DIVA me procure un sentiment de sécurité que je n’éprouvais pas auparavant. Aussi bien vis-à-vis des chiens errants que de moi, lorsque je suis seule isolée dans cette montagne, Olivier absent.


Je la sens intraitable envers les intrus. Certaines nuits, alors qu’elle dort (en tous les cas, elle est silencieuse) elle s’élance d’un coup, surprenante, en aboyant de façon menaçante. Une nuit, l’affrontement a duré longtemps, elle courait dans tous les sens sur la propriété qui n’est pas clôturée. Le ou les prédateurs n’ont pas réussi à approcher nos troupeaux.


 


Avec nos animaux aujourd’hui


Les rennes restent ses préférés. Elle se couche de longues heures près de leur enclos. Avec les chameaux, est-ce parce qu’elle sent l’animal fort et pas nécessairement dans le besoin de protection, elle n’est pas assidue. Elle fait un tour mais ne reste pas comme avec les rennes ou les chèvres.


Avec les chevaux, elle est toujours à vadrouiller dans les parcs et ne nous quittent pas lors des soins. Ou elle est à proximité immédiate ou elle s’installe en hauteur et ne nous quitte pas des yeux.


Nous avons eu un cheval malade, couché pendant 4 jours sans bouger. DIVA ne l’a PAS QUITTE pendant 4 jours. Elle était couchée contre lui, collée. Le cheval semblait rassuré de sa présence.


En tous les cas, il n’était pas seul. Cette ténacité nous a surpris. Quand le cheval s’est relevé, elle a bougé mais ne l’a quitté à plus de deux mètres. Il bougeait, elle suivait, il se couchait, elle se couchait. Tout ce qui était nettoyé était absorbé par DIVA. Nous devions faire attention aux gazes. Elle a la même attitude avec une chèvre malade. Elle ne l’a quitte pas. DIVA a beaucoup de sollicitude.


J’avais une chèvre très affaiblie qui avait voulu suivre le troupeau dans la montagne à la fin de l’automne et que j’ai perdue pendant 2 jours. Le froid arrivait et elle était tellement chétive que je l’ai cru définitivement perdu, je n’y croyais plus. DIVA avait disparu. Le lendemain matin je la vois arriver avec cette chèvre mal en point mais bien vivante !


DIVA va chercher les chèvres à la traîne ou perdue, et pourtant elle n’est pas chienne de conduite. Ce qui démontre que les chèvres l’ont totalement accepté et ont placé leur confiance en elle.


 


Lorsque mes deux chiots de conduite Vatsgos sont arrivés, DIVA les a superbement ignorés. J’ai habitué ces derniers tout de suite au troupeau. Lorsque je rentrais dans les parcs ou à la bergerie, DIVA était sur mes talons et surveillait de près les nouveaux venus. Cependant, elle a vite compris, que nous leur demandions quelque chose de spécial. Aujourd’hui, après 7 mois de cohabitation, elle ne les surveille plus.

Nous avons eu des poulinages en juin 2009 soit 4 mois après son arrivée. DIVA a surveillé les juments et elle est devenue féroce lorsque les poulains sont nés. Les placentas attiraient les autres chiens, elle a été d’une grande violence avec le bulldog anglais, il a fallu intervenir car le bulldog ne lâchait pas donc DIVA devenait de plus en plus menaçante pour lui.


Un matin DIVA aboyait sans relâche. J’ai dit à Olivier « autant un poulain est né ? ». Olivier n’y croyait pas mais moi j’étais sûre que DIVA m’appelait. Je suis allée voir et le poulain venait de naître. DIVA a mangé tout le placenta. Les juments n’ont jamais chargé DIVA, de ce fait les poulains viennent naturellement la renifler et jouent avec elle. C’est assez formidable à voir.


 


Nos erreurs


Une fois, nous avons emmené DIVA avec nous en balade ! Elle s’est sauvée dés que nous avons arrêté la voiture, j’en étais malade. Mais j’ai vite compris qu’elle était aller faire le ménage aux alentours. Nous étions dans la forêt pour couper des perches de tipi, nous avions tous les chiens et notre fille Pema. La chienne est revenue lorsqu’elle a été assurée que nous ne risquions rien. Elle s’est couchée prés de nous en attendant que nous ayons fini.


 


Elle est rentrée deux fois dans la maison bien que Mathieu nous l’ait fortement déconseillé [voir Note 2]. A part ces deux fois là, au tout début, DIVA ne rentre jamais dans la maison. Nous l’attachons de temps à autre à la chaîne mais rarement car la dernière fois que nous l’avons attaché, les rennes étaient au pâturage (c’était début décembre 2009). Alertée par un aboiement bizarre, j’ai retrouvé trois chiens qui tout en silence attaquaient la femelle renne, ce que je redoute le plus. J’étais furieuse après moi, car DIVA ne pouvait rien faire. Si nous avons un cadavre sur la propriété, elle garde le cadavre et le mange.


 


DIVA garde aussi notre fille Pema et empêche les étrangers de s’approcher d’elle … Une amie est venue nous rendre visite, je venais à sa rencontre. Entre elle et moi, il y avait Pema. Lorsque Annie a voulu embrasser Pema, j’ai vu DIVA arriver et se mettre entre elles deux. Annie n’a jamais osé embrasser Pema. Cet Hiver, j’entends DIVA aboyait furieusement devant la yourte. Je savais que c’était la prof de ski qui arrivait avec un groupe pour travailler dans la grande yourte. DIVA la connaît, je n’ai pas relevé. Mais les aboiements duraient et restaient très virulents. Je sors donc. Le tableau était à la fois amusant et ahurissant. Myriam me crie « elle me connaît pourtant mais je n’ose pas avancer, elle me montre les dents ! » En fait, je réalise instantanément que tous les membres du groupe ont des bonnets abracadabrants, des lunettes d’extra terrestres, des grosses combinaisons et des raquettes au pied ! DIVA ne connaît pas cet accoutrement de randonneurs et tout cela n’est pas du tout à son goût. Cependant, après une courte hésitation et à ma demande, elle les laisse passer mais sous sa haute surveillance et les suit jusque la salle de travail.


Nous avons reçu par deux fois, des personnes handicapées pendant de longs séjours (1 mois). DIVA les assimile au troupeau et les garde. Elle a une grande tolérance envers eux et elle leur fait un bien fou. Lorsque le groupe arrive DIVA redouble d’ardeur à la tombée de la nuit. Puis au bout de deux ou trois jours, elle aboie moins à la tombée de la nuit. Comme si le surplus de gens présents sur le site l’obligeait à remettre les pendules à l’heure avec l’extérieur.


 


L’histoire continue


Après plus d’une année passée avec elle, je suis ravie d’avoir accueillie DIVA. Elle a tranquillisé ma vie, je veux dire par là que je n’appréhende plus mes courtes absences, les chiens errants ou la malveillance ou l’ignorance des gens. DIVA protège notre lieu et nos animaux. Sa ténacité à être auprès des femelles qui mettent bas et de leurs petits, sa sollicitude, sa vigilance et son dévouement font de DIVA un être d’exception. Je remercie infiniment Mathieu Mauriès de m’avoir fait découvrir cette race des chiens de Montagne des Pyrénées et de m’avoir fait confiance.


Accompagnée par DIVA et mes chiens de conduite, je me sens très complète, entière, dans cette union « troupeau/chiens/humain ».


 


 


[Note 1] : J’ai constaté que lorsque mes chiots partent en exploration dans les environs, parfois assez loin de la ferme, vers l’âge de 2/3 mois, une des chiennes, pas forcément leur mère, les accompagne toujours. Lorsque les chiots rejoignent leur nouvelle famille, cette chienne ne quitte plus la ferme.


 


[Note 2] : Faire rentrer un chien de protection dans une maison le place dans une situation intenable pour lui. En effet il est déchiré entre l’attachement qu’il a pour ses maîtres et l’impossibilité dans laquelle cette situation le met de protéger son troupeau. Il faut absolument éviter de mettre les chiens de protection dans de telles situations.


 


Nadine Belin


www.chagatai.fr


 


Mathieu Mauriès 

La suite de l’histoire : courriel du 23 septembre 2010


 


Bonjour à Tous je suis Nadine, la nouvelle propriétaire de Diva depuis 15 mois.


 


Je souhaitais juste apporter ces informations supplémentaires quand à l'évolution de Diva, pour ceux que cela intéresse. Diva est arrivée chez nous en mars 2009. Je pense que tout a été compliqué pour elle parce qu'elle n'avait pas l'expérience sauf chez Mathieu Mauries du troupeau. Elle a pris doucement ses marques. Elle n'a pas 3 ans, seulement deux ans et demi. Avec mon mari, nous la laissons se découvrir elle même. Vous n'êtes pas sans savoir que l'on n'impose pas grand chose à un Montagne. Je pense que Diva continue d'évoluer, que ses instincts se réveillent petit à petit.


 


Ainsi donc, nous avons appris par les forestiers que Diva était tous les matins avec les chèvres dans la forêt. Mon mari et moi étions consternés. Les chèvres partent à 5 heures 30, nous ne les surveillons pas; elles ont leur parcours. Nous n'avions pas remarqué que Diva était absente pour cette raison. Nous pensions qu'elle faisait son tour du matin ! Comment va continuer d'évoluer Diva ? Je n'en sais rien; mais je constate qu'elle continue de nous surprendre. Quelle belle race !!!


Cet été nous avons eu 4 montagnes à la maison, 3 en plus de Diva qui, eux, travaillent. J'ai été admirative de voir comment les chiens se répartissaient le travail et l'espace. Diva s'est méfiée de cette intrusion sur son territoire, mais elle a fini par s'harmoniser aux 3 Montagnes. J'ai remarqué également, que mes chiens de conduite (trois) n'ont pas été du tout perturbés par l'arrivée de trois autres Montagnes et ces derniers ont intégrés mes chiens sans se poser de questions.


Moi je reste émerveillée Belle journée à tous.


Nadine


 


Livre d'or le 22 juin 2011


 


Diva est toujours là, bienveillante. En ce moment, elle surveille étroitement une petite jument shetland qui doit mettre bas. J'ai confiance en elle. Je sais que rien ne peut arriver de grave. Cet hiver, elle s'est battue avec les renards qui sont nombreux car pas chassés. Nous avons perdu un seul lapin et une poule. Avant son arrivée, 36 volailles avaient été tuées en 3 mois Je réfléchis à une autre chienne. Nadine, Lozère.