Du Hogan des Vents

Du Hogan des Vents Chien de Montagne des Pyrenees

Chien de Montagne des Pyrenees

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CAYA de la Vallée du Bois Doré


Il peut paraître étonnant que j'élève, à côté de mes chiens de protection, des bouledogues français. Cela tient à deux raisons principales. La première est strictement économique car dans les faits c'est l'élevage des bouledogues français qui me permet de financer mon élevage de grands chiens absolument pas rentable, et c'est une vraie bonne raison ! La deuxième est que la mise en contact des chiots destinés à la protection des troupeaux avec une petite race leur permet d'appréhender une dimension de la vie qui n'existe en général pas dans la méthode classique d'élevage des chiens de protection. Non seulement ce contact est stimulant pour les chiots mais il leur permet ultérieurement de mieux gérer les rencontres avec des petits chiens de compagnie dans la mesure où ces derniers n'agressent pas le troupeau. Enfin élever plusieurs races de chiens n'empêche pas pour autant de produire des chiens de grande qualité. C'est ce que voudraient faire croire certains éleveurs qui revendiquent l'élevage d'une seule race comme un critère d'excellence. Je dirais même que les chiots qui naissent et sont élevés dans une meute multiraces bénéficient de bien meilleures stimulations pendant leur développement dues à ces confrontations nombreuses et variées. Cela apporte un bénéfice indéniable à leur équilibre et à leurs capacités d'adaptation. La troisième raison de la présence de bouledogues français sur ma ferme est simplement la passion que j'ai pour cette race pleine d'intelligence et d'affection. Une race dont l'amélioration génétique me passionne également !

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Les prochains chiots Montagne des Pyrénées sont prévus pour le printemps 2025 ... Patience



VIENT DE PARAITRE


Le Montagne des Pyrénées

Chien de protection de troupeaux

2ème édition (2023)


La première édition de mon ouvrage sur le Montagne des Pyrénées est parue en 2016. Pendant les 7 années suivantes j’ai poursuivi mes recherches, mes lectures, mes expériences et j’ai rédigé des études de cas, et fait des synthèses des rencontres et témoignages concernant les chiens nés sur ma ferme. Ces 7 années ont continué à enrichir ma compréhension des chiens de protection que je fréquente au quotidien depuis 23 ans maintenant.


La deuxième édition de cet ouvrage destiné aux bergers, aux éleveurs et aux particuliers possédant un Montagne des Pyrénées a été considérablement augmentée avec 516 pages et 480 photos, c’est l’ouvrage en Français le plus important jamais produit sur les chiens de protection et le Montagne des Pyrénées.

Il rassemble des expériences, des témoignages et des recherches sur ces chiens communément appelés « patous ». Il présente un mode de vie et un mode d’emploi des chiens de protection réalisé par un passionné du troupeau qui vit avec eux, jour et nuit, depuis plus de vingt ans. Du chiot nouveau né au vieux chien vous découvrirez comment prendre bien soin de vos compagnons.

À travers ma pratique d’éleveur-sélectionneur et d’utilisateur de Montagne des Pyrénées au travail, je rends hommage à ces chiens qui protègent les troupeaux et leurs bergers depuis la nuit des temps. Cet ouvrage vous apporte des informations pratiques concernant l’élevage, la sélection et l’utilisation de ces extraordinaires chiens de protection.

Ce livre s’adresse également aux particuliers et passionnés du Montagne des Pyrénées. Il leur permettra de mieux comprendre le fonctionnement de leur chien afin de lui offrir une vie épanouissante et bien remplie.

Mathieu Mauriès est éleveur de Montagne des Pyrénées et Paysan. Chercheur indépendant spécialiste de l’élevage, il a réalisé, avant de s’installer comme Paysan, une carrière de scientifique dans l’enseignement supérieur et la recherche en zootechnie. Riche de nombreuses années d’expérience et de terrain acquises en France, au Canada et aux États-Unis, il poursuit depuis 30 ans ses recherches sur les chiens de protection. La génétique de son élevage est présente sur tout le territoire français et à l’étranger, en Suisse, Belgique, Espagne, Allemagne, Italie, Hollande, Finlande, Norvège, République tchèque, Estonie, Russie et États-Unis.


Bon de commande à demander à

information@nutritionverte.com


 

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BOUGNETTE du Hogan des Vents


J'élève dans le respect de mes chiens en leur apportant soins et affection à tout moment de la journée. Tous les animaux de la ferme vivent dans une belle harmonie que je vous invite à découvrir lors d'une visite. Mes chiots sont élevés au sein d'une meute qui vit libre dans ma ferme. Ces conditions de vie apportent à mes bébés un très bon équilibre mental. Les chiots sont ainsi éduqués par tous les adultes de la meute notamment mes mâles dont le rôle est fondamental dans l'acquisition de comportements sociaux adaptés.

Contrairement à la plupart des éleveurs qui remettent les chiots à leurs nouvelles familles à l'age de 2 mois, je conserve les miens à l'élevage jusqu'à 3 mois (sans augmentation de tarif !). En effet l'apprentissage des codes canins se fait principalement pendant les 12 premières semaines de vie et les échanges entre les chiots et les adultes de ma meute sont très intenses entre 2 et 3 mois. Il est important que mes bébés vivent pleinement leur vie de bébé au sein de leur famille, cela ne peut être que bénéfique pour leur nouvelle vie.

Titulaire d'un diplôme d'ingénieur en Agriculture et d'un Doctorat en Nutrition Animale j'ai exercé comme enseignant, chercheur et consultant avant de m'installer comme simple éleveur.

La Science telle qu'elle est aujourd'hui diffusée dans notre monde moderne m'apparaît comme une vaste imposture au service de multinationales sans scrupules. Notre environnement, nos animaux, notre santé se trouvent empoisonnés par une agroindustrie dont le seul objectif est le profit quel que soit le prix à payer pour la planète et les générations à venir. J'ai donc choisi de travailler avec des voies alternatives et je soigne tous mes animaux par homéopathie, ostéopathie et en utilisant la Méthode Tellington TTouch pour laquelle je suis Praticien 1 certifié.

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Complicité et Harmonie dans la meute du Hogan des Vents

Je considère mon élevage comme un véritable écosystème. Quels que soient les élevages pratiqués (chiens, ovins, bovins, porcins ...) le premier animal qui est élevé par l'éleveur est le microbe ! Les techniques que j'utilise et qui - je le reconnais - peuvent paraître choquantes au premier abord visent à développer sur l'ensemble de ma ferme une population de microbes favorables à mes chiens, mes chèvres et mes brebis, population dont le rôle principal est de contrer le développement des microbes pathogènes et des parasites. Cela vise également à stimuler le développement d'une immunité naturelle chez mes animaux en laissant survivre une population résiduelle de pathogènes sans que leur action négative puisse s'exprimer.

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GABAS du Hogan des Vents


Tous mes animaux (chèvres, moutons, porcs, chiens) dorment sur une litière de paille accumulée c'est-à-dire que je rajoute des couches de paille propre régulièrement sur le dessus (c’est le principe des toilettes sèches dans lesquelles on utilise en général de la sciure de bois). La paille est un très bon isolant, un très bon absorbant et surtout elle est 100 % biodégradable. L'intérêt de laisser accumuler la litière est qu'une activité biologique intense se développe dans les couches profondes avec un début de transformation vers l'humus qui est un activateur biologique des sols naturel. En hiver cette même activité biologique dégage aussi de la chaleur qui est un élément de confort supplémentaire pour mes petites races de chiens (quand même chauffées avec des lampes). Bien que je ne sorte la litière qu'une fois par an, cette litière qui est donc vivante et biologiquement active ne dégage absolument aucune odeur (les inspectrices de la DSV qui sont venues me contrôler en ont été les premières surprises). Lorsque la paille est ajoutée régulièrement, la litière est très confortable pour les chiens.

Afin de favoriser un bon microbisme mes litières sont régulièrement ensemencées avec du Kéfir Ortie (produit disponible au comptoirdesplantes.com) de même que tous les jeunes (chiots, chevreaux, agneaux) à la naissance afin d'ensemencer leur tube digestif.

A l'égal de l'élevage, le premier travail des cultivateurs c'est de cultiver les microbes du sol et pas les plantes comme on pourrait l'imaginer. Quand le sol est bien vivant, les plantes poussent sans avoir besoin de recevoir toute la panoplie chimique qu'on voudrait nous faire croire indispensable (enfin surtout ceux qui en tirent un profit honteux). Les forêts poussent depuis des millénaires sans engrais chimiques ni pesticides !

Depuis des années je n'utilise plus aucun produit chimique dans mon élevage et je trouve que c'est bien pour l'environnement et pour la planète. Mes biberons pour les agneaux qui ne sont pas lavés ne sentent pas mauvais tout comme les gamelles de mes chiens, un film bactérien recouvre toute la surface interne des contenants et empêche le développement des moisissures. En définitive c’est moins de produits de nettoyage, moins d’utilisation d’eau, moins de rejets polluant dans la nature et moins de travail pour l’éleveur qui a aussi plus de temps pour observer ses animaux, son vrai travail.

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La meute du Hogan des Vents au travail en Montagne de Lure


Les Montagnes vivent en totale liberté au milieu du troupeau dont ils assurent la protection jour et nuit sur les 15 hectares de ma ferme. Les chiots naissent en bergerie et se développent dans un environnement varié rempli d'animaux de ferme (chèvres, moutons, volailles, chats, ânes ...). Ils passent également beaucoup de temps avec moi, sont manipulés chaque jour et sont donc parfaitement socialisés.

Tous mes chiots sont issus de parents inscrits au LOF. J'ai décidé de ne plus adhèrer au Club de Race du Montagne des Pyrénées - la Réunion des Amateurs de Chiens des Pyrénées (RACP) - en raison du peu d'intérêt voire du mépris que montre cette association à l'égard du pastoralisme, des bergers et des chiens de travail sur troupeau. Les objectifs tout à fait louables fixés en 1923 par les fondateurs de la RACP pour sauvegarder et développer l'utilisation des races pyrénéennes (cf. statuts) sont de nos jours totalement bafoués. Le berger des Pyrénées et le Mâtin des Pyrénées ont totalement disparu des troupeaux, le prochain sur la liste est le Montagne des Pyrénées. Une association qui passe son temps à organiser des manifestations dont l'intérêt zootechnique est nul et qui se révèle incapable de mettre en place un vrai programme d'amélioration génétique ne présente pour moi aucun intérêt.

Le drame de l’élevage canin c'est qu'aujourd'hui l'éleveur qui est dans le « système » (club, expo, SCC ...) met en avant des résultats tels que l'absence de dysplasie (ou d'autres problèmes d'origine génétique) comme un porte drapeau pour démontrer qu'il est un excellent éleveur (?) ... Le monde est devenu tellement artificiel et superficiel qu'ils ont tous oublié qu'un chien en bonne santé c'est juste l'état normal d'un chien !!! Les clubs font de la collecte de tares génétiques mais pas du tout de réelle sélection génétique car le système est vicié dans ses fondements mêmes. Les revues de ces clubs de race sont devenues des revues médicales où l'on les chiens à grands coups de bistouri ... L'autre drame de la cynophilie en France est qu'elle est totalement tenue par le milieu vétérinaire donc des personnes uniquement axées sur la maladie et en aucun cas sur l'élevage. On voit les résultats aujourd'hui … Ce sont des zootechniciens (des spécialistes de l'élevage) qui devraient gérer la SCC ....


Le système actuel des expositions détruit systématiquement les races canines (cf. tous les articles que j'ai écrits sur ce sujet) ... tant que cela ne sera pas remis en cause la dégradation se poursuivra quelle que soit la quantité de technologie injectée dans le dit système ... et plus cela ira plus il faudra de tests en tout genre pour trouver des chiens en bonne santé ... hors un chien en bonne santé c'est juste l'état normal d'un chien on l'a complètement oublié mais c’est vrai que la filière chiens en France est sous la coupe de la profession vétérinaire qui n’a aucun intérêt à ce que les chiens soient en bonne santé.

Aujourd'hui on ne sélectionne plus des chiens en bonne santé, on sélectionne des chiens qui ne sont pas malades à travers une batterie de tests coûteux dont le nombre ne cesse d’augmenter tellement le nombre de tares explose chez les chiens de race y compris les plus rustiques qui perdent toute rusticité. C'est totalement différent dans la conception de l'élevage de sélectionner des chiens qui ne sont pas malades ou de sélectionner des chiens en bonne santé.

A côté de leur rôle de protecteurs du troupeau, mes chiens Montagne ont participé pendant deux ans à des ateliers de Zoothérapie avec des enfants autistes qui visitaient régulièrement la ferme.

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A ce jour plus de 100 chiens nés dans mon élevage remplissent avec succès la fonction de protecteurs de troupeaux d'ovins, de caprins, de chevaux et même d'alpagas. Les chiens destinés au travail doivent rester exclusivement avec leur troupeau. Ils ne peuvent pas remplir en plus la fonction de chiens de compagnie au risque de compromettre à la fois leur équilibre et leur efficacité au travail.


Afin de favoriser le retour de chiens de protection de qualité dans les troupeaux, je propose un tarif spécial aux bergers. Les chiots restent à la ferme jusqu'à trois mois de façon à ce qu'ils soient éduqués par la meute des adultes et qu'ils côtoient le troupeau de façon rapprochée.


« Pendant des milliers d’années, les montagnes, les herbes et les animaux sauvages ont habité la steppe … Puis les nomades sont arrivés avec leurs bêtes [ leurs troupeaux ] et ont trouvé la façon de cohabiter en paix avec tous les autres êtres de la nature »


Alambich, nomade kazakh (dans l'ouvrage ESPRIT NOMADE de Tiziana et Gianni Baldizzone )


Je partage personnellement ce point de vue car pour moi toutes les créatures qui vivent sur notre planète ont le droit d'y trouver leur place, y compris les grands prédateurs. Sur ce sujet qui reste très polémique en France, mais moins dans d'autres pays, j'estime qu'il est de mon devoir de berger de protéger mon troupeau de la meilleure façon possible. J'estime aussi qu'il est légitime que les bergers puissent protéger leurs troupeaux des attaques de prédateurs ... Mes chiens Montagnes remplissent ce rôle de protecteurs depuis plus de 10 ans sans la moindre faille. Ils font chaque jour ma joie et ma fierté.

En France depuis 20 ans la prédation du loup sur les troupeaux ne cesse d’augmenter malgré la présence de chiens de protection. Entre le camp des écologistes et le camp des bergers, la guerre fait rage. Au milieu de ce combat existe pourtant un enjeu de taille : la cohabitation entre pastoralisme et prédateurs - à laquelle je suis favorable - dont le chien de protection est un élément fondamental. En effet les chiens sont reconnus depuis longtemps, et partout dans le monde, comme le meilleur moyen de protéger les troupeaux et les prédateurs eux-mêmes. Ils devraient donc servir les enjeux de chaque partie, pourtant ils ne cessent de faire l’objet de critiques eu égard à leur faible efficacité car la prédation par le loup augmente inexorablement année après année.

Au cœur de ce débat extrêmement passionnel l’échec apparent des chiens dans la protection des troupeaux sert deux causes totalement opposées : celle de certains bergers qui clament qu’une cohabitation est totalement impossible et réclament l’extermination des loups et paradoxalement celle aussi des écologistes radicaux qui voudraient voir disparaître toute activité humaine de nos montagnes pour les laisser retourner à un ensauvagement total. Dans les deux cas l’échec des chiens de protection est un argument de poids pour démontrer que le loup pour les uns, ou les bergers pour les autres, doivent disparaître du paysage.

Mais qu’en est-il de la réelle efficacité des chiens de protection ? Constituent-ils un moyen satisfaisant de protéger les troupeaux ? Pourquoi sont ils mis en échec par ce super prédateur en France ? Ce sont les questions auxquelles j'ai répondu dans mon article de 2013 intitulé
ELEVER ET SELECTIONNER DES CHIENS POUR LA PROTECTION DES TROUPEAUX [rubrique Téléchargement].


La question du loup n'est vraiment pas simple, il faudra une ou deux générations de bergers pour qu'elle s'apaise et se construise et pour que chacun y trouve son compte. En attendant elle bouleverse totalement la vie de ceux qui ont commencé leur carrière sans loup et qui sont maintenant obligés de changer radicalement leur façon de fonctionner avec des contraintes excessivement lourdes et des revenus en chute libre malgré tout ce qui se dit sur les indemnisations qui ne concernent d'ailleurs que l'aspect financier (et encore ...). Les citadins ne supporteraient pas 15 jours la vie qui est imposée de nos jours aux bergers et à leurs bêtes qui sont tout aussi en souffrance. Que diraient les fonctionnaires français si on leur demandait de travailler maintenant 60 heures par semaine avec un salaire diminué de 20 % et 3 semaines de congés payés par an ? C’est à peu de choses prés ce que la société demande aux bergers …


**** BERGERS ATTENTION **** BERGERS ATTENTION  ****


En terme d’efficacité de protection le résultat tient à la combinaison de 6 facteurs :

     - Le patrimoine génétique du chien

     - La méthode d’élevage du naisseur

     - La méthode de mise en place


     - Le travail des chiens en meutes structurées

     - L’implication du berger

     - Le suivi du placement.

Si l’une des composantes est défaillante le résultat final sera tout aussi défaillant. L’impact du naisseur est déterminant dans l’expression du potentiel génétique.


 

Un jeune chien de protection est considéré en apprentissage pendant ses deux premières années au troupeau.

Ainsi la durée de formation minimum d’un chien est de 2 ans en bonnes conditions, c’est-à-dire sous la supervision de chiens adultes expérimentés. Sans adultes expérimentés pour les guider ce temps de formation est inévitablement plus long car les chiots doivent apprendre sur le tas et faire leurs propres expériences.

Il ne faut pas attendre d'un chiot qu'il ait un comportement de chien adulte. Il est susceptible de faire des erreurs et c'est normal. Ce sera à vous de lui enseigner les bons comportements. Les jeunes chiens ne doivent pas être mis en présence d'agneaux, sans surveillance humaine, avant au minimum l'âge de 2 ans. Ils doivent, pendant ce laps de temps, pouvoir régulièrement jouer avec leur congénères afin de se décharger de leurs excédents d'énergie et de développer des relations sociales avec leurs semblables.Les chiens de protection ne peuvent être efficaces qu'en meutes.



Les jeunes chiens ne doivent pas être soumis à des efforts intenses et continus avant l'âge de deux ans. Des efforts inconsidérés pendant la croissance sont susceptibles de "casser" le chien de façon irréversible.


ATTENTION les chiens de protection ne doivent pas franchir les clôtures. Ce sont les clôtures qui doivent être adaptées aux chiens et pas l'inverse !Les jeunes chiens doivent impérativement être contenus dans des clôtures électrifiées.

Homme de Paix et de Partage, je reste disponible à tous ceux qui souhaitent utiliser des chiens pour assurer la protection de leurs troupeaux. Si vous n'avez pas de temps, si vous n'aimez pas les chiens, NE PRENEZ PAS de chiens de protection.


Pour une première mise en place de chiens de protection je conseille d'introduire 2 chiots en même temps. L'apprentissage des codes canins, des rituels et des signaux se fait principalement pendant les 12 premières semaines de vie des chiots. C'est la raison pour laquelle les chiots quittent mon élevage à l'age de 3 mois. Introduire un chiot seul dans un troupeau, comme cela est généralement conseillé, c'est comme vouloir faire rouler une formule 1 avec de l'eau d'evian !

Le transport des chiots de ma ferme vers le nouveau troupeau doit être réalisé dans de très bonnes conditions afin de ne pas pénaliser dès le départ la relation entre le chien et le berger. Cela est d'une très grande importance.

Il est évident que le nombre de chiens de protection doit être adapté à la taille du troupeau.


Le nombre des chiens peut être diminué ou augmenté selon des circonstances et un environnement qui restent propres à chaque troupeau. Néanmoins tomber en dessous des seuils minimum ne peut garantir une protection efficace du troupeau ni des chiens eux-mêmes [voir mon article : combien de chiens pour protéger un troupeau ?].


Pour l'équilibre de la meute et son efficacité il est bon qu'elle soit composée de mâles et de femelles de différents âges. Les anciens enseignent ainsi aux plus jeunes tout en assurant leur protection. Dès lors qu'un chien atteint l'âge de 5 ans il faut penser à son remplacement et intégrer un nouveau chiot. Un tiers des chiens doit être très expérimenté (chiens de plus de 5 ans) un tiers doit être expérimenté (chiens de 2 à 5 ans) et un tiers composé par les jeunes chiens en apprentissage (chiens de 3 mois à 2 ans).


 Il ne faut pas minimiser la souffrance des bergers qui perdent des brebis et des agneaux des suites des attaques de loups. Cette souffrance est bien réelle et toutes les indemnisations financières du monde n'y changeront rien. Nul n'a le droit de leur interdire de protéger leurs troupeaux des attaques des prédateurs, quels que soient ces prédateurs.


Mes chiens proviennent des meilleures lignées pyrénéennes et font preuve d'un tempérament exceptionnel et très stable.

Ils sont présents en France (Alpes, Jura, Massif Central, Nord-Est, Languedoc, Pays Basque, Bretagne, Corse), sur l'île de La Réunion et dans plusieurs pays européens : Suisse, Belgique, Allemagne, Hollande, Italie, Finlande, Norvège, Russie et aux Etats Unis.


***** ATTENTION ***** ATTENTION  *****  ATTENTION *****


Le Montagne des Pyrénées n'est pas un chien pour tout le monde. De par son gabarit et son tempérament, il demande un maître qui sache s'imposer, sans violence mais fermement. Cela est particulièrement vrai dans le cas des mâles. Une réelle disponibilité du maître est nécessaire pendant le premier mois de présence dans la famille afin de garantir une bonne intégration du chiot.


C'est également un chien qui demande un jardin bien clos sinon il ira naturellement patrouiller dans le voisinnage afin d'écarter tout danger de votre famille ... comportement souvent interprété à tort comme une fugue ... après l'exploration de son territoire, le chien retourne toujours à son domicile.

Si vous habitez en lotissement le Montagne des Pyrénées n'est pas un chien pour vous. Les Montagne détectent tous les évènements inhabituels, comme le passage d'une personne inconnue, et les signalent à leur maître en aboyant.


Il faut aussi savoir que les Montagnes aboient lorsque l'obscurité tombe afin de prévenir et d’éloigner les prédateurs ! Pour éviter d’ennuyer vos voisins, prévoir un lieu de couchage fermé pour la nuit afin que le chien ne soit pas mis en éveil par des bruits ou mouvements extérieurs qui déclencheront systématiquement un aboiement de mise en garde.


Pour finir vous envisagez de faire l'acquisition d'une chienne et de < l'amortir > en produisant des portées ou de faire l'acquisition d'un chien et de < l'amortir > en faisant des saillies ... et bien vous risquez d'être fort déçus ... malgré des prix de vente qui paraissent importants, le coût réel de l'élevage est bien souvent encore plus important. Je parle là d'élevages sérieux qui pratiquent une réelle sélection et non pas de commerçants qui font de l'achat et de la revente de chiots à bas prix. Chiots la plupart du temps importés des pays de l'Est et dont il vaut mieux de ne pas connaître les conditions d'élevage ou plutôt de production ... chiots souvent sevrés trop jeunes, à la santé fragile et au mental détruit, par la suite source de comportements totalement inadaptés. Si vous pensez faire de l'argent facile en élevant des chiens, je peux vous garantir que vous faites vraiment fausse route ! Prenez bien le temps de réfléchir à votre projet ...


L'élevage c'est beaucoup de joies, beaucoup de peines, beaucoup de travail et aussi des rencontres extraordinaires !


Avant de faire l'acquisition d'un chiot je vous invite à lire avec attention la page < LE CHIOT > de mon site ainsi que le document RECOMMANDATIONS POUR LES CHIENS DE COMPAGNIE ou DE PROTECTION.


L'accueil d'un nouveau compagnon demande un effort de la part de toute la famille afin que le chiot se transforme sereinement en chien heureux et équilibré. Il est particulièrement important de connaître et de respecter ses besoins. Les chiots sont remis à leur futur propriétaire entre 10 et 12 semaines, pucés, vaccinés, vermifugés et accompagnés d'un gros sac de croquettes adaptées à leur croissance, d'un collier et d'une laisse, d'une notice d'élevage, d'un certificat de bonne santé de notre vétérinaire, d'un passeport européen et de leur certificat de naissance délivré par la Société Centrale Canine. Je m'engage à suivre mes chiens durant toute leur vie et tiens à rester en contact avec leurs propriétaires.


Pendant de nombreuses années j'ai été le seul berger de France à présenter des chiens Montagne de travail en exposition. Mais j'ai décidé de ne plus participer aux expositions car je ne veux plus cautionner le système mis en place par la cynophilie moderne (LOF, standards, expositions) qui participe activement à la destruction des races qu'elle est sensée préserver et qui sacrifie sans vergogne santé, rusticité et qualités d'élevage sur l'autel des apparences d'un monde moderne qui ne respecte rien si ce n’est l’argent et une frivolité que je trouve totalement déplacée concernant des êtres vivants. Je vous invite à lire le texte de la rubrique COUP DE GUEULE dans lequel j'explique pourquoi je parle des expositions comme d'un monde des illusions ...


Les visiteurs sont bienvenus à l'élevage uniquement sur rendez-vous. Le plan d'accès vous sera adressé par email sur simple demande.

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CH DAISY du Hogan des Vents en Allemagne


Mes chiots sont destinés aussi bien au travail ancestral de protection des troupeaux, dans les Alpes voire plus loin encore, qu'à la compagnie et la vie de famille. Ils peuvent aussi obtenir des titres prestigieux en expositions comme en témoignent DAISY Championne d'Allemagne, BALI Championne de Suisse ou encore GAVARNIE Championne de Finlande... Ceci ne présente néanmoins pour moi aucun intérêt pour la race vu l'absence totale d'objectivité qui règne dans l'évaluation des chiens lors de ces manifestations et surtout l'absence de lien avec une réalité biologique.

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ELVIS au troupeau dans le Jura

fils de CAIRN du Hogan des Vents

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CH GAVARNIE du Hogan des Vents

à l'Elevage Soulman's en Finlande

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Troupeau du Hogan des Vents


Les trois obscurités de la vie :


La nuit sans lune,
L'homme sans savoir,
L'enclos sans moutons.


(Citation Mongole)

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Jeu de dents entre Kangal et Montagne des Pyrénées !

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Le travail en meute

LE CHIOT

LE CHIOT

Avant de vous lancer dans la grande Aventure du chiot, je vous recommande vivement de vous plonger dans l'excellent ouvrage PLANETE CHIEN qui aborde toutes les facettes relatives à l'arrivée d'un chiot dans une nouvelle famille. L'ouvrage est disponible sur le site de son auteur Joëlle CaveRivière à https://www.planetechien.com/sys/300-livre.php

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Le texte suivant, remarquable en tout point, est reproduit avec l’aimable autorisation de son auteur Raoul KERGOMARD , Eleveur de Border Collies sous l’affixe des Terres de Border, Educateur canin et Formateur en dressage de chiens de berger. Voir ses coordonnées dans la rubrique LIEN/Eleveurs.

 

Je vous recommande également un ouvrage exceptionnel de Turid Rugaas < Les signaux d'apaisement - Les bases de la communication canine > qui a totalement modifié mon regard sur mes chiens ...(aux éditions du Génie Canin à voir dans la rubrique LIEN/Amis).


EXTRAIT choisi : "Si l'on veut que les chiots sachent communiquer et trouvent les meilleures opportunités de se confronter aux congénères, il est très important qu'ils aient dès le départ la possibilité de multiples interactions : toutes races, tailles, couleurs et apparences. C'est la meilleure éducation que puisse avoir votre chien, et cela vous épargnera bien des problèmes plus tard."


Venez me rendre visite et vous verrez par vous-même que c'est exactement ce qui se passe à l'Elevage du Hogan des Vents !

Présentation


 


 


Comment détruire son chiot en 10 jours


ou l’art de mal communiquer


 


  


Premier jour :


Notre bébé, pardon, je veux dire notre chiot est enfin là. Il se repose sur le canapé.


Il est choux !!!


 Deuxième jour :


Notre chiot dort dans notre lit ou dans notre chambre. Il avait peur tout seul.


Un amour !!!


 Troisième jour:


Notre chiot qui refuse ses croquettes a eu droit à son premier steak-purée.


Il  a   a – do – ré  !!!


 Quatrième jour :


Notre chiot a déchiré le pantalon du facteur. Avec lui c'est sûr, on risque rien, il nous fait déjà la garde!!!


 Cinquième jour :


Notre chiot a pris sa première correction. Normal, il a « fait » dans la maison. Faut pas exagérer, il se prend pour un animal !!!


 Sixième jour :


Notre chiot nous fait bien rire. Il aboie dès que l'on ne joue plus avec lui. Il ne lui manque que la parole!!!


 Septième jour :


Notre chiot a regardé la Tv avec nous. Il était sur mes jambes et ne voulait plus descendre, c'était super !!!


 Huitième jour:


Notre chiot ne mange pas. Finalement, c'est juste parce que nos enfants l'ont gavé de gâteaux. Ouf, j'ai eu peur qu'il soit malade !!!


 Neuvième jour :


Notre chiot passe ses journées tout seul dans notre garage.


Normal s'il reste dans la cuisine, il détruit tout ce petit monstre !!!


 Dixième jour :


Notre chiot reçoit des ordres émanant de nos enfants.


C'est pour qu'il comprenne bien qu'il est à tout le monde !!!


Chez le loup, le coyote,le dingo... la névrose n'existe pas. Or, on la retrouve chez le chien de compagnie, mais aussi chez le chien de travail.


L'homme, sous prétexte d'amour a créé la pathologie.


Acheter un chiot n'est pas un acte anodin.


Aussi, soyez sûr du choix de l'éleveur.


 


Ne choisissez pas vos chiots sur photos et refusez systématiquement de prendre un chiot chez un producteur qui refuserait de vous montrer les parents. Demandez à voir la mère avant de voir le rejeton. C'est elle qui structure ses petits.

Lorsque vous achèterez votre chiot prenez le temps de la réflexion et n'hésitez pas à vous rendre chez un utilisateur plutôt que chez un éleveur. Non pas que les utilisateurs soient meilleurs mais leurs chiots sont souvent plus équilibrés car issus de parents travaillant sur troupeaux.


L'éclatement de la fratrie est un choc psychologique majeur.


Aussi, lorsque vous prélèverez votre chiot de la portée, attachez vous à le préserver en lui conservant son statut de chien.


Il est en pleine période "d'attitude de rejet" et donc extrêmement disponible pour être adopté.


Faites très attention de ne pas vous substituer à sa mère.


  Vous savez depuis longtemps déjà que vous n'êtes pas un chien... 

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Vérifiez qu'il ait été élevé dans un milieu hyper stimulant qui l'aura préparé à la séparation. Dès son arrivée à la maison et même avant, préparez vos enfant au fait que le chiot n'est pas une peluche. Affectez à ce chiot un milieu qui sera le sien (sous un escalier par exemple). Cela évitera l'état d'errance et limitera les incursions de vos enfants, car ce lieu leur sera interdit. Apprenez à parler à ce chiot de façon cohérente et juste, en n'utilisant pas un ton bêta ou enfantin.


Socialisation


Processus par lequelle chiot intègre les divers éléments de la culture environnante.


Règles du groupe,codes, comportements adéquats.

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Il est un facteur à ne pas omettre avant l’achat d’un chien de troupeau, il  s'agit de la notion de disponibilité.Pour cela il est bon de ne pas oublier que les chiennes en chaleur, en gestation ou allaitantes ne sont pas toujours disponibles.Aussi, devrez vous disposer d’un autre chien apte au travail pour pallier les absences de votre chienne.


 Alors que, concernant son propre statut, l'homme encore le cherche, le rêve, le prétend, le chien lui, sait depuis longtemps qu'il sera soit dominé, soit dominant.C'est quand l'homme est en état d'errance que le chien perd son identité …


Lorsque vous choisirez votre chiot, exigez de voir sa mère. C'est elle qui le construit.


Son état mental déteindra de façon indélébile et donc définitive sur sa progéniture.


Aussi, si un éleveur refuse d'accéder à votre demande, ne poursuivez pas la transaction.

Présentation

 Quand l'homme rencontre l'animal, il se reconnaît exactement en lui du fait d'un destin commun inscrit dans le maternage, l'apprentissage vers une tentative aboutie d'autonomie. Il s'identifie. Ainsi, le gémissement, la plainte, le pleur d'un chiot réactive chez l'être humain le pleur dont il a la mémoire chez l'enfant qu'il a été. Selon la réponse parentale qu'il aura reçu à ses propres besoins physiques ou psychiques, il secoura ou rejettera, négligera ou réconfortera le chiot geignant. Et c'est aussi dans cet espace intime à lui même que l'homme va rencontrer son humanité. Ainsi, miracle de la résilience, l'enfant dont l'enfance a été saccagée sera capable un jour, de prendre soin d'un animal, de le bien-traiter, là ou lui même a été malmené. Tandis que l'enfant qui a été choyé, protégé, entouré, consolé, soutenu, saura apporter à son chiot l'attention nécessaire à un développement harmonieux.


 

Présentation

Parce que l'homme se retrouve en lui, son animal familier va faire également l'objet de toutes les projections psychologiques, les meilleures et les pires. Il sera déclaré nerveux, peureux, couard, fuyant, fidèle, abandonnique, triste, jeté en disgrâce ou paré de toutes les qualités selon le regard que le maître porte sur lui même. S'il se sent laid, pitoyable et incapable, il est probable que son animal sera auréolé des mêmes qualificatifs. Par effet d'absorption, condamné à ressembler à sonmaître.


Alors, le chien deviendra peureux, fugueur, agressif...


Si le monde interne du maître est paisible, tranquille, l'animal évoluera favorablement, développant une stabilité émotionnelle et un réel équilibre psychologique qui soutiendront ses capacité à être:


 


1° -Socialisé, c'est à dire en mesure d'apprendre les codes de la troupe, de la meute. Il parviendra à intégrer les règles de l'éducation et du dressage et la discipline d'une activité imposée troupeau, garde, stupéfiants, pistage...


2° -Sociabilisé donc à intégrer les élémentsrequis pour cohabiter avec l'homme, accepter la loi de la hiérarchiefamiliale. Là encore, l'homme et l'animal se rejoignent.


Le plus souvent, l'homme réussit à s'ajuster à l'animal dont il a la responsabilité, et de cette accordance naît LA RELATION étayée par une communication inter-espèces dont la couleur est marquée par l'individualité de deux amis - l'homme et l'animal - et du lien de subordination de l'animal émerge la relation vivante à l'homme. Les phénomènes inconscients d'identification - projection -  rapprochent l'homme et l'animal. Sans l'existence de ces processus psychologiques, l'animal resterait un éternel étranger à l'homme. Domestiqué, il serait utilisé à des fins pratiques, économiques, dans un lien bestial déserté par l'humanité.

Présentation

...si l'enfant a été perçu par ses parents comme un sujet à accompagner vers l'autonomie et non comme un objet de satisfaction narcissique,  il reconnaîtra plus tard un être-sujet dans l'animal et non un être-objet  destiné à supporter toutes les projections et à répondre aux attentes névrotiques de son maître...


Ce sujet vous intéresse ? sophie.duplessis@clubinternet.fr


 Le fait de créer une relation essentiellement basée sur "l'affect" va fragiliser le chiot et le déstabiliser. Il perdra alors ses repères et très rapidement son identité de chien. 


Or, pour son équilibre il a tout d'abord ce besoin vital de hiérarchie et d'autorité. Le premier  besoin fondamental du chiot est de se nourrir, le second est l'autorité, celle qui dit non, mais aussi celle qui dit oui.


 Un chien qui évolue dans un milieu dépourvu de toute autorité va mettre en place des comportements gênants qui évolueront bientôt en comportements déviants ou pathologiques (aboiements intempestifs ou systématiques, scatologie, destruction).

Présentation

Dès sa naissance, le chiot est structuré par sa mère et par la fratrie.  Il apprend dès son plus jeune âge les codes de la cohabitation; on appelle cela la SOCIALISATION.


Si, lorsque vous prélevez un chiot au sein d'une portée vous cassez le processus hiérarchique mis en place par la mère, vous rompez un équilibre fragile qui engendrera le déséquilibre de votre chien.


Il est temps d'apprendre à communiquer avec lui en apprenant réellement qui il est. Si nos chiens pouvaient parler, ils demanderaient  à l'homme de réfléchir avant d'agir et de reconsidérer leur statut.


Ils le supplieraient de leur rendre leur identité en leur rendant un mode de vie approprié.


Ils aimeraient voir diminuer les caresses incessantes et nocives, les câlins répétés de ses enfants... Tous les chiens sont issus du loup et par conséquent ont tous besoin de la même cohérence, il n'existe pas une race plus apte à la compagnie qu'une autre. Tous les chiens sont le résultat d'une sélection réalisée par l'homme pour une activité spécifique.


La socialisation est le ciment sur lequel repose l'équilibre du chiot.


De la solidité de ce ciment dépendra son équilibre.


Plus il est friable et plus le chiot est en équilibre précaire.
Plus il est solide et plus le chiot est psychologiquement fiable.

Présentation

Autrement dit, si vous cassez ou interrompez le processus de socialisation, vous mettez votre chiot en danger.


 Aussi, si vous posez sur ses épaules vos lacunes ou autres manques affectifs,vous lui retirez son identité de chien. Il n'est pas responsable de votre passif, de votre histoire. Si vous prenez un chiot, vous devrez en faire un chien et ce, malgré votre vécu. Et, parce que nous avons tous une histoire, nous devons tous être vigilants.


C'est parce que le chiot ne dit jamais non à l'affection qu'il faut faire attention.


La période du sevrage (sept - huit semaines) semble être le moment idéal. Le chiot se déplace aisément et certains points de son caractère sont déjà visibles. De plus, le chiot vit depuis quelques jours une situation délicate, puisque sa mère a mis en place un processus appelé "attitude de rejet"qui consiste à éloigner son chiot afin de le préparer psychologiquement au sevrage prochain.  Cela le rend très disponible, mais aussi très vulnérable car à la merci de toutes les erreurs commises par son nouveau maître.


 Si vous achetez un chiot, sachez aussi qu'un enfant peut avoir un chien pour ami, mais qu'il ne peut pas en être le maître.


Qu'un enfant ne peut pas se substituer à l'autorité de ses parents. Que dans l'absolu, un enfant ne devrait pas avoir de chien.


Qu'un enfant n'est pas un dominant, il ne peut donc gérer un chien. Que responsabiliser un enfant en lui offrant un chien est une erreur. Que le chien va naturellement vers l'autorité.


Qu'un enfant ne représente jamais l'autorité.


Q'un enfant est très souvent dans le jeu; le jeu ne rassure pas le chien.


Qu'un enfant ne peut pas hiérarchiser une relation avec un chien.


Qu'un enfant auquel on offre un chien est potentiellement en danger, parce que dans TOUS les cas, le chiot offert à l'enfant appartiendra aux parents.


Le chien n'a jamais revendiqué un statut de peluche …

Présentation

Par définition, le maître est celui qui sait :


-Que le chien a besoin de repères solides et constants. 


-Que le chien est en danger s’il vit dans une famille où la hiérarchie n’est pas correctement établie 


 -Que l’autorité rassure le chien comme lorsque il y a des siècles, la hiérarchie rassurait la meute.


 - Que l’enfant,la fille ou le garçon du maître ne peut se substituer à lui dans les commandements et les injonctions. 


- Que le chien est sensible à la justice (équité) et à la justesse (moment ou l’ordre est donné). 


-Que seul le maître est habilité à le nourrir et à le punir


-Que lorsque le maître est défaillant (injustice, cris) le chien remet immédiatement en cause le statut du dominant.


-Que le chien de compagnie n’a jamais revendiqué un statut de jouet, mais de compagnon. 


-Que le chien hors de vue de son maître ou en liberté sans surveillance est un chien abandonné. 


  -Que le chien ne peut respecter l’homme si ce denier n’a pas un comportement de chef de meute (celui qui gère, donc rassure).

Présentation

Si votre chiot vit en intérieur, réservez lui un endroit qui sera le sien.


Il est impératif et ce, dès son arrivée, d’imposer au chiot des règles de vie. 


Ces règles ont une fonction bien précise,


elles permettent la cohabitation.



Timide les premières heures, il ne tardera pas à visiter les pièces voisines et à s’approprier la totalité de votre logement… Si vous le laissez agir à sa guise, votre nid douillet deviendra sa niche, et votre fauteuil préféré son panier.


Toute société est régie par des lois, des codes, des principes dont les rôles sont capitaux. Il en est de même lorsque vous accueillez un chiot chez vous. Dans tous les cas, votre jeune chien prendra la place que vous lui donnez. Si certaines limites (hiérarchie notamment) ne sont pas rapidement intégrées, il prendra la place qu’il veut, il prendra donc toute la place.


 La discipline est garante d’équilibre.


 Il en va de même lorsque le chien et l’homme partagent le même toit. Le chien se comportera avec vous comme il se comporte dans la meute. Il attend que vous le rassuriez en assumant ce rôle de chef. Il est inutile d’envisager une relation saine avec votre chien si vous n’instaurez pas un système hiérarchisé.


C’est pour votre animal synonyme d’équilibre.


 


A l’état sauvage, au sein de chaque meute, un chef (le chef de meute) assure la survie du groupe en veillant à ce qu’aucun individu ne déroge aux règles du clan.

Présentation

L'équilibre de votre chien dépend de votre capacité


à assumer ce rôle de chef de meute.


S'il vous considère comme défaillant, le regard qu'il porte sur vous se modifiera de façon spectaculaire et inattendue.


 Pour cela,vous devez interdire et autoriser. Vous devez aussi punir et récompenser. Ce statut de chef de meute qui vous revient de droit sera tous les jours remis en cause par le chien. Comme à l’état sauvage votre chien revendiquera aussi ce poste et tentera de se l’approprier. Vous pourriez traduire certains signes tels que, une patte non chalamment posé sur votre jambe comme une marque d’affection. Il n’en est rien, un chien qui pose sa patte sur vous remet en cause votre statut et affirme son autorité (pouvoir). Un chien qui refuse de manger au moment ou vous lui donnez ses croquettes a un comportement de dominant. Un chien qui s’allonge au milieu d’un couloir et vous oblige à l’enjamber a aussi un comportement de chien dominant. Un chien qui vous pousse à le caresser négocie son statut (donc le vôtre). Le chien accepte très facilement l’autorité d’un chef, à condition que ce dernier soit juste. Malgré tout, il ne cessera pas et cela durant toute sa vie de tester son maître afin de lui ravir la place qu’il convoite. Soyez attentif à ces signes presque imperceptibles, et vigilant quant aux changements de comportements de votre chien.


Si à son arrivée votre chiot doit cohabiter avec d’autres chiens aussi en liberté, ses congénères vont immédiatement le reléguer au bas de l’échelle hiérarchique. C’est un stress psychologique important que votre chiot devra dépasser s’il veut un jour retrouver un statut plus enviable. Cela n’est envisageable que si chacun respecte les règles de la meute. Alors, s’il s’agit vraiment d’un dominant, votre chiot montera un à un les échelons pour retrouver le statut qui lui revient de droit. Cette démarche n’est rendue possible que si vous même, remplissez votre rôle de chef de meute (celui qui rassure).

Socialisation,sociabilisation, éducation, dressage, autant d'étapes qui feront de votre chiot un chien posé et équilibré.


 La clé d’une cohabitation réussie se résume en une phrase :


 Pour trouver son équilibre, le chien ne doit pas perturber le votre. 


Ses origines : La vocation première de votre chien est le travail. Aussi, n’hésitez pas à orienter vos recherches vers un chiot issu d’une souche bergère inscrite au LOF de préférence.


Cela vous permettra de profiter de la sélection effectuée sur les ascendants (atavisme) et de théoriquement, posséder un chien pourvu d’aptitudes naturelles (intérêt pour le troupeau entre autre).


Malgré tout, la génétique n’étant pas une science exacte, il arrive que certains chiots n’héritent pas du potentiel travail de leurs parents.

Chenilles processionnaires : DANGER

Chenilles processionnaires : DANGER

Cette affection constitue une urgence vétérinaire



QUI SONT-ELLES ? 



La chenille processionnaire est la forme larvaire d’un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa Schiff). C'est une chenilles qui possède des poils urticants et se déplace en procession. Les chenilles processionnaires proviennent des pins, des sapins, des cèdres, des douglas et des chênes où elles font des nids au cours de l'hiver. Au printemps, elles descendent des arbres et se déplacent en procession. Elles apparaissent donc entre mars et mai selon la région et la chaleur.

Dans les arbres touchés, on peut voir des nids de taille variable composés de fils (comme des fils d'araignée).Elles ne vivent pas exclusivement dans le sud de la France mais dans quasiment tous les départements et même en Belgique



MODE D'ACTION : 



Les poils urticants de la chenille se terminent en pointe et portent à leur extrémité de petits crochets. Ils se détachent facilement de la chenille lors d'un contact ou sous l'effet du vent.



Par leur structure particulière, ces poils s'accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses).



SYMPTOMES : 



Ces chenilles contiennent une substance urticante et nécrosante au niveau de leurs poils. Lorsqu'on les touche, cela est douloureux et plus on frotte, plus cela fait mal.



Dans le cas des animaux, si ces derniers lèchent ou touchent les chenilles avec leur museau, ils peuvent souffrir de divers symptômes.



Langue 



Dans un premier temps, ils couinent car ils ont mal, se mettent à baver, la langue gonfle et présente des tuméfactions avec un durcissement assez inquiétant. Sans soins, la langue peut virer au sombre voire violet, et une nécrose peut occasionnellement se produire. Une partie de la langue peut tomber. Si les premiers soins consistent en anti-inflammatoires et histaminiques puissants, parfois des antibiotiques, de l’héparine, perfusions, etc.., au stade de nécrose l’amputation de ce bout de lange doit parfois être envisagée.



C’est pourquoi si l'animal présente d’un coup une gêne importante à la bouche, comme un corps étranger, vérifier la langue et consulter le vétérinaire rapidement si celle-ci se durcit.



D’autres signes peuvent se produire, comme des atteintes au niveau des yeux avec développement très rapide d'une conjonctivite. Le poil urticant s'enfonce dans les tissus et peuvent provoquer la cécité.



Voies respiratoires 



En cas d'inhalation des poils, ils vont de la même manière s'enfoncer dans les tissus provoquant de graves difficultés respiratoires



CONDUITE A TENIR EN CAS DE CONTACT 



La première chose à faire est d'éloigner l'animal des chenilles. Ensuite, il faut éviter de frotter car cela dissémine la substance irritante. Il ne faut pas non plus donner de l'eau ou à manger.



Le mieux est de se rendre au plus vite chez un vétérinaire qui pratiquera les premiers soins afin de limiter les effets de la substance urticante. (nettoyage des zones touchées, corticoïdes, antihistaminiques)



Le contact avec des chenilles processionnaires représente une urgence vétérinaire



Ne pas attendre pour consulter



MOYENS DE PREVENTION : 



Tout d'abord de la vigilance mais cela n'est pas toujours facile car les animaux et particulièrement les chiens sont sans arrêt en train de tout renifler. Ensuite, il faut également faire traiter les pins touchés s'ils sont dans votre jardin ou demander à la mairie de le faire si les pins sont en ville.



Il faut impérativement supprimer les nids de chenilles processionnaires qui se trouvent encore dans vos pins avant fin février, car les chenilles quittent leur nid dès le mois de mars, soit en les brûlant soit en employant des insecticides appropriésà base de Bacillus Thuringiensis. Un traitement par insecticide spécial peut être appliqué avant l'hiver. (se renseigner auprès des services municipaux et départementaux)



Si vous traitez vous-même vos arbres, portez gants, masque de protection, vêtements bien enveloppants.



De nombreuses communes ont pris des arrêtés imposant la destruction des nids.



Il n'existe aucun moyen de se débarasser définitivement des chenilles. Le traitement est à refaire chaque année. En effet, même si on détruit toutes les chenilles existant sur un terrain donné, les arbres seront réinfestés l'année suivante par des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres. Ce traitement annuel doit donc être maintenu tant que des nids, et donc des papillons, existent dans la région.



CONCLUSION



En tout état de cause, si votre animal bave ou vomit, s'il a la langue enflée ou violacée, il ne faut pas hésiter à l'emmener rapidement chez un vétérinaire.



Conseil utile : Aillez ce remède homéopathique toujours sur vous. Il pourra sauver votre compagnon



Dès les premiers symptômes : Arsenicum album 5 ch 3 granules



Mettre les granules dans le creux de la joue et renouveller toutes les 10 minutes jusqu'à l'arrivée au cabinet vétérinaire. Quand le chien commence à reboire , à ce moment là espacer toutes les 2 heures.

RECOMMANDATIONS POUR LES CHIENS DE PROTECTION

RECOMMANDATIONS POUR LES CHIENS DE PROTECTION

Ce texte ne peut être reproduit sans l'autorisation de Mathieu Mauriès © 2014

 

 
Informer vos voisins et présenter leur le chiot quelques jours après son arrivée.

 

à son arrivée sur votre exploitation 1 ou 2 personnes maximum doivent s’occuper de lui et le chiot ne doit pas quitter le troupeau (pas de brebis avec agneaux). Lui mettre un collier avec une médaille portant votre numéro de téléphone. LES CHIOTS ONT BESOIN DE JOUER tous les jours avec d’autres chiens. Prendre chaque soir 10 minutes pour l’éducation de votre chiot qui doit apprendre :

Ü  le « NON » fermement pour tout ce qui lui sera interdit

Ü  à ne pas mordre (ce qu'il fera au début par jeu comme il le faisait avec ses frères et soeurs). Ne jamais laisser un enfant seul avec un chiot ou un chien.

Ü  à ne pas sauter sur les gens

Ü  à montrer sa dentition

Ü  à se laisser examiner les organes génitaux

Ü  à se laisser prendre sa température avec un thermomètre

Ü  à revenir au rappel à la voix sur un ordre précis de votre part et toujours le même, par exemple "SON NOM vient ici"

Ü  à cesser d'aboyer sur un ordre précis de votre part et toujours le même, par exemple "SON NOM ça suffit"

Ü  à marcher en laisse

Ü à monter en voiture

Ü  à rester attaché quelques heures à une chaîne de 3 mètres au moins et à l’ombre !

Ü  pour les chiots prévoir des jouets afin qu’ils s'amusent  et leur interdire tout autre objet pour le jeu


 
Ü  sortir votre chiot dans des lieux variés pour lui faire vivre de nouvelles expériences



Ü ne pas laisser un chien de moins de 1 an seul et sans surveillance avec des agneaux




 

Récompenser le chiot par une friandise et une caresse chaque fois qu'il a un bon comportement plutôt que le gronder quand il fait une bêtise !

 

Mise à jour 19/05/14

Présentation

 

 

ALIMENTATION : les Montagnes doivent réaliser des croissances modérées et ne sont pleinement adultes qu’à l’âge de trois ans. Il est très important d’utiliser un aliment de type 25 % de protéines et 15 % de matières grasses, jamais plus, et distribuer en deux repas par jour jusqu’à l’âge de 1 an. Ne donnez aucune complémentation en calcium ni en vitamines.


 SANTE : Vaccin CHPPi à 4 mois la veille donnez 5 granules de THUYA 9CH (un remède homéopathique qui combat les effets secondaires des vaccins) 3 fois dans la journée + vermifuge tous les mois jusqu’à 6 mois. 


Me contacter immédiatement en cas de comportement non satisfaisant du chien.


 Mathieu Mauries téléphone 04 92 72 25 41 / 06 99 54 22 86

Présentation

Les jeunes chiens continuent à jouer régulièrement jusqu'à l'âge de 2 ans, c'est une façon pour eux d'apprendre à se battre contre les prédateurs.

Présentation

Le nombre de chiens à utiliser pour protéger un troupeau est largement sous estimé en France. Ce nombre dépend de plusieurs facteurs :



Ü La race de mouton car elle influe directement sur l’instinct grégaire du troupeau. Certaines races comme les Mérinos restent bien groupées d’autres comme les Préalpes du Sud ont tendance à s’éparpiller compliquant de ce fait la tâche des chiens et nécessitant alors la présence de plus de chiens ;

 

Ü La topographie du pâturage et sa nature (prairie ouverte, forêt, montagne, plaine) plus ou moins favorables à une approche discrète des prédateurs ;

 

Ü Le comportement des prédateurs notamment des meutes de loups et le nombre de loups dans la meute qui peuvent mettre une pression plus ou moins forte sur le troupeau. Les loups apprennent à attirer les chiens loin du troupeau pour les tuer et parfois même les consommer ;

 

Ü La disponibilité en proies sauvages pour les prédateurs ;

 

Ü Les types de prédateurs présents (loup, ours, lynx, chiens errants ...);

 

Ü La présence de femelles non stérilisées dont les chaleurs peuvent créer du désordre parmi les chiens de protection mâles et même attirer les loups ;

 

Ü Les caractéristiques comportementales des chiens de protection diffèrent d’un individu à l’autre. Les connaître permet de constituer le groupe de chiens adéquats face à une prédation prévisible.

 

Il y a bien souvent plus de différences entre les individus « chien » qu’entre les races bien que ces dernières puissent être complémentaires.

 

Donner un nombre précis de chiens nécessaires à la protection d’un troupeau est un exercice difficile. Des années d’observations et d’échanges avec des collègues utilisateurs dans le monde entier m’ont conduit à proposer la ligne directrice suivante.


 


 




 




























Taille du troupeau



(ovins viande nbre de têtes)



 



< 100



 



300



 



500



 



700



 



1000



 



1200



 



1500



Nombre de chiens



2



3



4



5



7



8



10





 



 


 


 


Le nombre des chiens peut être diminué ou augmenté selon des circonstances et un environnement qui restent propres à chaque troupeau. Néanmoins tomber en dessous de ces seuils ne peut garantir une protection efficace du troupeau et des chiens eux-mêmes.

 

Pour l'équilibre de la meute et son efficacité il est bon qu'elle soit composée de mâles et de femelles de différents âges. Les anciens enseignent ainsi aux plus jeunes tout en assurant leur protection. Dès lors qu'un chien atteint l'âge de 5 ans il faut penser à son remplacement et intégrer un nouveau chiot. La meute idéale est composée de la façon suivante :

Ü  Un tiers des chiens doit être très expérimenté (chiens de plus de 5 ans)

Ü  Un tiers doit être expérimenté (chiens de 2 à 5 ans)

Ü  Un tiers composé par les jeunes chiens en apprentissage (chiens de 3 mois à 2 ans).

 

RECOMMANDATIONS POUR LES CHIENS DE COMPAGNIE

RECOMMANDATIONS POUR LES CHIENS DE COMPAGNIE


 Ce texte ne peut être reproduit sans l'autorisation de Mathieu Mauriès © 2012


ELEVAGE DU HOGAN DES VENTS




RECOMMANDATIONS IMPORTANTES


 


POUR L’EDUCATION DE VOTRE CHIEN DE COMPAGNIE


 


Informer vos voisins et présenter leur le chiot quelques jours après son arrivée.


 


COMPORTEMENT : à son arrivée  mettre un collier à votre chiot avec une médaille portant votre numéro de téléphone, et lui apprendre chaque jour en 2 petites leçons courtes (10 minutes) :


 


le « NON » fermement pour tout ce qui lui sera interdit


à ne pas mordre (ce qu'il fera au début par jeu comme il le faisait avec ses frères et soeurs). Ne jamais laisser un enfant seul avec un chiot ou un chien.


à ne pas sauter sur les gens


à ouvrir la gueule pour montrer sa dentition


à se laisser examiner les organes génitaux


à se faire prendre la température avec un thermomètre


à revenir au rappel à la voix sur un ordre précis de votre part et toujours le même, par exemple "SON NOM vient ici"


à cesser d'aboyer sur un ordre précis de votre part et toujours le même, par exemple "SON NOM ça suffit"


à marcher en laisse


à monter en voiture


à rester attaché quelques heures à une chaîne de 3 mètres au moins et à l’ombre !


pour les chiots prévoir des jouets afin qu’ils se fassent les dents (bouteilles plastiques, os ...) et leur interdire tout autre objet pour le jeu


sortir votre chiot dans des lieux variés pour lui faire vivre de nouvelles expériences


 


aucun effort intense avant l’âge d’un an


 


Récompenser le chiot par une friandise et une caresse chaque fois qu'il a un bon comportement plutôt que le gronder quand il fait une bêtise !


  

Présentation

 


 


ALIMENTATION : les Montagnes doivent réaliser des croissances modérées et ne sont pleinement adultes qu’à l’âge de trois ans.


 


 


Il est très important d’utiliser un aliment de type 25 % de protéines et 15 % de matières grasses, jamais plus, et de le distribuer en deux repas par jour jusqu’à l’âge de 1 an. Ne donnez aucune complémentation en calcium ni en vitamines. Je vous conseille le ROYAL CANIN MEDIUM ADULT.


 


 


 


SANTE : rappel de vaccin à l’âge de 3 mois + vermifuge tous les 6 mois


 


 


Me contacter immédiatement en cas de comportement non satisfaisant du chien.


 


Mathieu Mauries téléphone 04 92 72 25 41


 

Présentation

COMPORTEMENT DU CHIEN LA NUIT :


Les Montagnes aboient la nuit afin d’éloigner les prédateurs ! Afin d’éviter d’ennuyer vos voisins, prévoir un lieu de couchage fermé pour la nuit afin que le chien ne soit pas mis en éveil par des bruits ou mouvements extérieurs qui déclencheront systématiquement un aboiement de mise en garde.


 


MAJ 15/07/11


L'Alpage Attitude ... pour nos randonneurs !

L'Alpage Attitude ... pour nos randonneurs !

Article 1 : Prioritaire à la montée comme à la descente, la brebis tu laisseras passer



Article 2 : Avec le troupeau et les chiens du berger distance tu garderas



Article 3 : Jamais le troupeau tu ne diviseras



Article 4 : Les sentiers toujours tu emprunteras, si patou il y a tu contourneras



Article 5 : Ton chien en laisse tu tiendras



Article 6 : La barrière tu refermeras



Article 7 : La tranquillité des êtres vivants tu préserveras



Article 8 : S’asseoir, regarder, admirer, repartir sur la pointe des pieds tu feras



Article 9 : C’est l’article 1 qui l’emporte sur l’article 4



Article 10 : Respecte l’alpage attitude et bonne journée tu passeras

Le chien de Montagne des Pyrénées : un défi à la Science ?

Le chien de Montagne des Pyrénées : un défi à la Science ?

 


Le chien de Montagne des Pyrénées est une race de travail façonnée pour la protection des troupeaux par des générations et des générations de sélection paysanne. Un Montagne des Pyrénées assurera toute sa vie avec une vigilance sans faille la protection de « son » troupeau même si ce « troupeau » peut de nos jours revêtir différentes formes. Mettre en cause les qualités de travail de nos chiens relève d’un manque sérieux de connaissances de la race qui ne peuvent s’acquérir qu’en vivant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 avec ces chiens incomparables. Bien évidemment de tels propos ne sont pas acceptables pour toute l’infrastructure qui dirige d’une main de fer notre agriculture, nos troupeaux et plus récemment nos chiens …. Comment un « simple éleveur » pourrait-il avoir une opinion sensée sur un sujet gros comme un(e) Montagne ?


 


L’approche cartésienne qui règne partout en France depuis l’historique Monsieur Descartes est la plupart du temps désastreuse quand il s’agit d’aborder les questions biologiques au sens large du terme …. Descartes découpait à son époque les chiens encore vivants pour vérifier qu’ils étaient bien des machines sans émotion ni ressenti (la théorie des « animaux-machines ») … édifiant comme approche ! Mais avons-nous vraiment évolué depuis ? La réalité est toujours complexe surtout quand elle touche au fonctionnement d’un milieu naturel dans lequel règnent des relations et des équilibres subtils. Elle ne peut se résumer à une série d’expérimentations discontinues dites « scientifiques » dont les conclusions ne restent valides que dans un cadre fort restreint et uniquement pour les sujets testés. L’éthique voudrait également que soient systématiquement mentionnées les sources et les auteurs des chiffres avancés par certains pour juger du comportement de nos chiens au troupeau … force est de constater que certains chiffres relèvent plus d’une opinion personnelle que de réelles expérimentations scientifiques étant donné l’absence de toute référence bibliographique sérieuse.


 


Depuis un peu plus d’un siècle cette approche cartésienne et scientifique a tout simplement dépossédé les éleveurs de leur métier et ce quelles que soient les espèces animales considérées. Aujourd’hui en 2008, pour citer un exemple, une chèvre française issue d’un puissant schéma de sélection à grand renfort d’index et de coefficients de détermination et produisant 1000 kg de lait par an est considérée comme excellente … hors dans les années 1900, les éleveurs anglais avaient déjà sélectionné des chèvres qui produisaient plus de 1000 kg de lait et cela sans scientifiques, ni ordinateurs, ni le moindre index !


 


Les éleveurs possèdent un savoir faire et un savoir être qui échappent totalement aux canons de la science actuelle supposée tout expliquer de façon rationnelle. Ces connaissances empiriques, mais néanmoins tout à fait réelles, sont la plupart du temps méprisées au profit d’approches dites scientifiques, plus … sérieuses … sensées apporter la bonne parole partout dans le monde. L’agriculture intensive est une belle illustration de cette rigueur exemplaire dans la destruction quasi systématique de la planète, du climat, de la biodiversité et des populations rurales …


 


Les éleveurs doivent reprendre en main leur propre destinée. Toute approche scientifique n’est bien sûr pas à bannir si elle est utilisée à bon escient mais l’Homme, l’Eleveur, doit rester au centre de toute démarche le concernant lui et ses animaux. Le Scientifique, dans sa démarche expérimentale, teste des hypothèses concernant une toute petite partie d’une réalité biologique complexe et ce dans un milieu contrôlé, donc très simplifié. C’est la raison pour laquelle toute conclusion dite « scientifique » et toute généralisation (de fait abusive ?) doivent être considérées avec la plus grande prudence. La Science n’est pas la Vie, loin de là, juste une vision qui porte en elle ses propres limites. La fiabilité des résultats scientifiques dépend de la pertinence de la démarche et de la fiabilité des outils utilisés pour collecter les données expérimentales, avec de nombreuses limites pour ces derniers dont on oublie très souvent de parler … Un test pour évaluer l’aptitude au travail de nos Montagnes … ? Et si le chien a conscience qu’il s’agit d’un test, pourquoi perdrait-il son temps à réagir et faire semblant alors qu’il n’y a aucun danger réel pour son troupeau ? Et le Montagne est tout à fait capable de faire cette distinction … tous les éleveurs le savent ! Que dire alors des résultats des tests dans ce cas ?


 


Notre collègue américain Joseph Gentzel (Elevage Aneto) a récemment publié un ouvrage sur le Montagne à partir de plus de 30 années d’expérience d’élevage (Great Pyrenees Owner’s Handbook - Pyrenean Journal 2008 ISBN 978-1438205335). Il met bien en évidence la complexité de ce chien qui reste indéniablement un chien de travail, même né loin d’un troupeau de moutons. En 30 ans Joseph Gentzel a placé plus de 70 Montagnes de son élevage dans des troupeaux et ce sans aucun échec. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas eu quelques problèmes de mise en place mais ils furent tous résolus assez simplement. Dans certaines situations ce qui apparaissait au premier abord comme un défaut de fonctionnement du chien n’en était absolument pas un car l’utilisateur n’avait pas appréhendé la globalité de la situation. Gardons-nous de juger trop vite le comportement d’un Montagne au travail car ces chiens ne font jamais rien sans raison.


 


J. Gentzel rapporte dans son ouvrage un problème rencontré dans un village de Norvège un peu trop souvent visité par les ours d’un parc naturel voisin qui commencèrent à créer des problèmes aux fermiers et à leur bétail. Les scientifiques ayant mis au point des tests pour trouver la meilleure parade à ces intrusions gênantes avaient conclu que les Montagnes des Pyrénées n’étaient pas du tout adaptés à la résolution du problème car ils provenaient d’élevages de chiens de compagnie, à priori sans aptitude au travail de protection …. D’autres races de chiens et d’autres moyens d’effarouchement préconisés par ces scientifiques s’étant révélé sans aucune efficacité sur les ours, des chiens de Montagne des Pyrénées furent finalement introduits au cas où les tests auraient mal évalué leur intérêt. Dès que les Montagnes furent présents sur les fermes, les visites des ours cessèrent. Il n’y eu aucune attaque directe dans les faces à faces qui se produisirent entre chiens et plantigrades. Les ours reprirent ainsi sans encombre le chemin de leur réserve, le message ayant été parfaitement transmis par les Montagnes. La communication entre les chiens et les prédateurs apparaît évidente à la lumière d’une telle expérience pourtant elle n’est pas aujourd’hui reconnue et ramenée à une simple action mécanique du protecteur contre le prédateur … quel scientifique a étudié l’impact du marquage du territoire par un mâle Montagne sur le comportement des prédateurs ? A ma connaissance aucun. Il existe donc une multitude de facettes du Montagne qui restent à explorer … avec des méthodes adaptées !


 


Une autre anecdote concerne un chien adulte placé au travail par J. Gentzel. Ce jeune mâle issu d’une lignée de chiens d’exposition avait dû abandonner sa carrière à cause d’un testicule baladeur qui avait fini par remonter un peu trop haut … Il fut donc envoyé dans un collège d’agriculture du Kentucky qui rencontrait des problèmes de prédation sur son bétail. Ce chien, très familier, adorait aller rendre visite aux étudiants qui le cajolaient et bientôt J. Gentzel fut contacté par le collège se plaignant que le chien ne restait pas avec le troupeau. Malgré plusieurs tentatives de correction, ce comportement ne se modifia pas au cours des semaines suivantes. Le chien trouva même un voisin qui l’aimait bien et le laissait monter dans son 4X4 de temps à autre pour faire une petite balade … autant de comportements qui ne sont pas recherchés chez un chien de protection cela va sans dire ! Ce bilan n’était donc pas en faveur du chien. Néanmoins lorsque J. Gentzel s’inquiéta de savoir si le troupeau subissait encore des pertes par la prédation, la réponse fut non. Toute prédation avait cessé depuis l’arrivée du chien. Plus tard une observation détaillée du comportement de ce chien démontra qu’il passait en fait un temps considérable avec son troupeau mais qu’il aimait partir de temps en temps voir les étudiants ou l’agriculteur voisin. Par la suite il n’y eu aucune prédation sur son troupeau. Ce Montagne remplissait donc parfaitement son rôle de protecteur en dépit d’apparences fort trompeuses. Selon J. Gentzel la clé du succès lors de l’introduction d’un chien au travail réside dans le fait que le chien reconnaisse « son » troupeau. De là il assumera parfaitement son rôle de protecteur.


 


On peut donc se poser la question légitime de savoir si le même test est applicable à toutes les races de chiens de protection ? Sans doute pas, car chaque race a été sélectionnée dans un milieu particulier et le chien résultant de cette sélection a développé un comportement adapté à son milieu. Toutes les races ne fonctionnent donc pas de la même façon.


 


Bien que nos Montagnes possèdent une aptitude au travail certaine liée à la sélection de nos prédécesseurs, il n’en reste pas moins utile de cadrer et d’éduquer les chiots avec une vraie socialisation pour limiter au maximum les incidents avec les autres utilisateurs de l’espace rural. L’introduction dans le troupeau doit faire l’objet d’un suivi sérieux pendant la première année par des personnes compétentes connaissant bien la race.


 


Il revient aussi au naisseur des chiots de déterminer quels sont ceux qui présentent les meilleures aptitudes pour le travail sur troupeau. Les chiots indépendants, aventureux et spontanément attirés par d’autres animaux sont des candidats de choix. A quelques rares exceptions prés, il est peu envisageable de confier la mission de naisseurs à des éleveurs ovins ou caprins déjà bien trop occupés par leur troupeau et la non négligeable paperasserie française. Constituer un réseau d’éleveurs-naisseurs-éducateurs permettrait de redonner du sens à nos élevages et de fournir aux éleveurs utilisateurs des chiots déjà bien cadrés. Une telle démarche implique néanmoins de mettre au point un protocole d’élevage spécifique pour cette destination. Ce protocole devrait permettre de produire aussi bien des chiens de travail que des chiens de compagnie à partir de la même portée. Au-delà d’un simple aspect technique cette démarche collective devra, pour réussir, intégrer une juste rémunération, de la convivialité, de la joie, de la fierté, des fêtes, des rencontres qui mettent en valeur les chiens, leurs éleveurs et leurs utilisateurs.


 


Nous éleveurs ne sommes pas les propriétaires de la race chiens de Montagne des Pyrénées. Nous sommes les dépositaires d’un patrimoine transmis par nos aînés que nous avons le devoir de remettre aux générations futures sans l’appauvrir. Plutôt que penser individuellement il serait sage de penser plus collectivement, au-delà des intérêts personnels, pour l’avenir de nos chiens Montagnes. Leur permettre de retourner au travail pour lequel ils ont été sélectionnés depuis des millénaires serait sans conteste la meilleure chose que nous, éleveurs du 21° siècle, pourrions faire pour cette race magnifique dont les qualités doivent perdurer au sein de nos troupeaux, de nos montagnes et de nos familles.


 



 

Plaidoyer d'un berger des Alpes pour les Montagnes de travail LOF !

Plaidoyer d'un berger des Alpes pour les Montagnes de travail LOF !


 


 


La création d’une filière de production de chiens de protection Montagne des Pyrénées LOF : un enjeu pour le pastoralisme …


Plaidoyer d’un berger des Alpes


 


Le problème


 


La situation des chiens de protection en France est aujourd’hui très polémique en raison des interactions inévitables qui se produisent entre les chiens et les touristes, particulièrement dans les Alpes. Les chiens de protection sont ainsi stigmatisés au point qu’ils sont accusés de détourner les touristes de la montagne, de mettre la population en danger et de nuire à l’activité économique des zones rurales.


Utilisés pour lutter contre les attaques de prédateurs sauvages et de chiens errants, les chiens de protection appartiennent à différentes races et à de multiples croisements de ces mêmes races.


 


Une précision nécessaire


 


Le présent article concerne uniquement les chiens de Montagne des Pyrénées inscrits au LOF avec une généalogie connue [voir Note 1]. Ma réflexion et mes propositions sont basées sur l’expérience que j’ai acquise dans les Alpes françaises et concernent donc uniquement cette zone. Du côté des Alpes italiennes persiste une culture très vivante du chien de protection avec l’utilisation traditionnelle des Maremme-Abruzzes pour la protection des troupeaux contre le loup et l’ours qui n’ont jamais disparu du paysage pastoral. Dans les Pyrénées ou le Jura, également utilisateurs de chiens de protection, d’autres approches sont certainement envisageables car les contextes sont différents.


 


Des tests pour quoi faire ?


 


La présence des chiens, si elle est rassurante pour le berger, n’en entraîne pas moins des contraintes qui viennent se rajouter au travail quotidien de l’éleveur déjà très lourd et difficile. Le recours à des chiens fiables dans leur comportement est donc essentiel afin de ne pas charger encore plus le mulet !


 


Afin de trouver une solution aux problèmes posés par les chiens de protection, qui font régulièrement la une des journaux, plusieurs actions ont été initiées par le Ministère de l’Agriculture et différentes associations concernées par ce sujet.


 


L’objectif général de ces démarches est d’avoir des chiens efficaces à la protection du troupeau et non agressifs vis-à-vis des promeneurs. Bien qu’encore non opérationnels sur le terrain trois tests officiels sont actuellement proposés aux bergers français (SCC – Landry – Institut de l’Elevage). L’objectif de ces tests est d’évaluer le comportement des chiens en présence de promeneurs. Leur but est de retirer les chiens trop agressifs de la reproduction. Par exemple dans les tests de la SCC le chien noté TRES BON est supposé laisser un étranger approcher le troupeau sans intervenir mais en restant vigilant avec une dissuasion contenue [voir Note 2]. Bien qu’en tant que berger je considère cela comme aberrant, il est clair que le test de la SCC est le plus pertinent mais aussi le plus difficile à réussir pour un chien. Il reproduit en effet les actions de touristes imprudents et permet de juger de la réaction des chiens dans des conditions extrêmes.


Ceci dit personne n’a à traverser un troupeau ni à venir se promener juste à côté d’un troupeau avec son chien de compagnie. Cela dérange énormément les animaux et perturbe durablement l’équilibre du troupeau. Chaque fois que mon troupeau est dérangé de la sorte il me faut au moins 40 minutes pour calmer les chèvres qui dès lors arrêtent de manger car elles sont effrayées. Et elles passent ensuite leur temps à surveiller les éléments étrangers qui constituent pour elles une menace potentielle. Mes chiens interdisent l’approche du troupeau aux personnes et aux chiens étrangers et c’est ce que je leur demande. Si je me déplace vers les intrus, ils me suivent et ne montrent pas d’agressivité lors de cette approche. Dans ce cas ils se laissent même caresser et cela ne me dérange nullement car je sais qu’ils sauraient intervenir en cas de réel danger pour le troupeau. Ils l’ont encore fait l’été dernier en s’opposant à un lynx dans les bois.


 


Eleveur à la fois de chèvres et de chiens, je considère que toutes les démarches mises en œuvre à ce jour sont peu ou prou vouées à l’échec et ce pour les raisons que je vais développer dans cet article.


 


Une incompréhension totale entre éleveurs !


 


Tout d’abord il existe une incompréhension totale entre le monde des éleveurs canins producteurs de chiens et le monde des éleveurs bovins/ovins/caprins utilisateurs de chiens. Une solution efficace aux problèmes posés par les chiens de protection ne peut passer que par une collaboration effective entre ces deux mondes.


 


En exagérant à peine [je n’habite pas loin de Marseille !] je dirais que les bergers considèrent les éleveurs canins comme des farfelus qui passent leur temps à se pavaner dans des expositions de beauté et à apprêter leurs Montagnes avec force brosses et séchoirs à cheveux pour les transformer en caniche royal … dans l’autre camp, les éleveurs canins voient les bergers comme des collectionneurs de primes sans scrupule qui n’ont que peu à faire de leurs animaux et encore moins de leurs chiens de protection. Je ne nie pas le fait qu’il existe de part et d’autre des excès, mais dans la majorité des situations les éleveurs qu’ils soient canins ou bovins/ovins/caprins sont des personnes responsables, bien intentionnées et soucieuses du bien être de leurs animaux.


 


Mon expérience singulière


 


A quelques rares exceptions prés dont je fais partie par passion du chien Montagne, et pour ce qui concerne les Alpes uniquement, il est peu envisageable de confier la mission de naisseurs de chiens de protection à des bergers. Tous sont déjà bien trop occupés par leurs troupeaux et les non négligeables réglementations française et européenne qui leur imposent chaque jour plus de contraintes techniques et administratives. Les bergers des Alpes, souvent salariés des éleveurs propriétaires des troupeaux, sont avant tout des utilisateurs de chiens de protection et non des sélectionneurs de chiens.


 


Produire des chiots ne consiste pas simplement à mettre en présence un mâle et une femelle en chaleur ! Le choix des géniteurs, pour les qualités spécifiques qu’ils transmettent à leur descendance, est déterminant. Cela implique de connaître précisément les généalogies des chiens concernés sur plusieurs générations, avec leurs qualités et leurs défauts, de façon à favoriser les bons « mariages ». Or cette connaissance n’est accessible que pour des chiens inscrits au LOF. Qui plus est le système de cotation des reproducteurs qui existe en France permet d’avoir en plus des garanties sur l’absence de dysplasie et sur la stabilité comportementale des chiens LOF grâce aux tests de comportement.


Produire des chiots c’est leur assurer un suivi de tous les instants, assister à leur naissance, contrôler leur croissance, les vermifuger, les soigner quand ils sont malades, les faire identifier et vacciner, réaliser toutes les formalités d’inscription au LOF et surtout les stimuler dans la découverte du monde qui les entoure afin d’en faire des chiots sains, courageux et épanouis. Produire des chiots sains de corps et d’esprit est un vrai travail. Produire des chiots c’est aussi assurer un suivi du jeune chez ses nouveaux propriétaires afin de corriger le cas échéant des comportements non satisfaisants. Et cela arrive fréquemment dans le cas des chiens de protection. Il faut d’ailleurs souvent corriger autant le maître que le chiot !


 


L’inscription à titre initial n’est pas efficace dans les Alpes


 


Ensuite il faut noter que jusqu’à présent les éleveurs de Montagne n’ont jamais été véritablement associés à une réflexion sur le sujet des chiens de protection. C’est bien regrettable car qui connaît mieux un Montagne que celui ou celle qui l’élève ? Des campagnes d’inscription au LOF à titre initial de chiens travaillant dans des troupeaux ont été néanmoins initiées par la RACP, principalement dans les Pyrénées en collaboration avec l’Association pour la Cohabitation Pastorale. J’estime que cette démarche ne peut donner aucun résultat significatif dans la mesure où la reproduction des chiens de protection dans les troupeaux est la plupart du temps incontrôlée, notamment dans les alpages. Il sera impossible de récupérer à terme des généalogies fiables. Une vraie sélection ne peut être réalisée que chez des éleveurs de Montagne des Pyrénées qui devront également avoir un rôle d’éducateurs des chiots pour les préparer au travail sur troupeau. Cela demande donc de mettre en place un vrai travail de collaboration entre le monde du chien et le monde des bergers.


En résumé une belle chienne Montagne a de nos jours autant de chance d’être saillie par un Border Collie qu’un véritable mâle Montagne … le pire étant que les produits de ces accouplements aberrants se retrouvent dans des troupeaux alors qu’il n’y a pas plus opposé en terme de comportement qu’un chien de conduite et un chien de protection … Le résultat ne peut être que très aléatoire si ce n’est totalement catastrophique. Dans les Alpes inscrire des chiens à titre initial n’est donc pas une solution efficace pour résoudre les problèmes attribués à l’utilisation des chiens de protection.


 


Une éducation du public salutaire


 


La sélection des chiens de protection voudrait aujourd’hui intégrer des attitudes face à des comportements humains qui relèvent simplement d’une bonne éducation du public, d’une connaissance des pratiques d’élevage en milieu pastoral et de leur respect. L’école a un rôle primordial à jouer sur ce plan et c’est là qu’il faudrait aussi porter des moyens et des actions d’information et de formation. Les actions de la RACP envers le jeune public lors de nos Nationales d’Elevage en sont une très bonne illustration.


Former les étudiants des lycées agricoles à la mise en place des chiens de protection serait également une bonne idée.


 


Des innovations indispensables


 


Au-delà de ces constatations il est possible de constituer en partenariat avec les éleveurs de Montagnes des Pyrénées un réseau d’éleveurs-naisseurs-éducateurs qui permettrait de redonner du sens à nos élevages et de fournir aux bergers des chiots bien cadrés.


 


Il faut innover en délivrant un label officiel (RACP / SCC / Ministère de l'Agriculture) aux éleveurs de Montagnes intéressés et motivés par la production de chiens de protection. L'attribution de ce label, à l’image de l’adhésion à la charte d’élevage de la RACP, prendrait en compte l'application d'un protocole d'élevage spécifique (notamment un contact précoce des chiots avec des petits animaux de ferme comme des chèvres naines, des moutons, poules, canards ... et un contact limité avec un ou deux humains simplement). Ce protocole permettrait de produire dans la même portée aussi bien des chiens de travail que des chiens de compagnie. Les installations d'élevage seront adaptées (pas de chenil car trop restrictif pour le développement du chiot) et une formation de base à l'élevage des ovins-bovins-caprins sera proposée aux éleveurs de Montagnes afin qu’ils connaissent au minimum les conditions dans lesquelles les chiens travailleront plus tard. Enfin il est absolument nécessaire que les chiots placés au troupeau soient suivis régulièrement tout au long de leur première année de travail par l’éleveur canin et/ou un technicien pastoral. Ce dispositif est d’autant plus important qu’il s’agit pour le berger de la mise en place de son premier chien de protection.


Le meilleur des chiots peut être irrémédiablement gâché par un mauvais maître.


Au-delà d’un simple aspect technique cette démarche collective devra, pour réussir, intégrer une juste rémunération du travail fourni, de la convivialité et des rencontres qui mettent en valeur les chiens, leurs éleveurs et leurs utilisateurs dans un souci de reconnaissance mutuelle. Pourquoi pas dans nos Régionales et Nationales d’Elevage ?


 


Cette filière « Montagnes LOF » ne peut bien sûr pas avoir pour ambition de fournir tous les chiens de protection nécessaires à tous les bergers de France (200 à 300 chiens par an ?). Elle peut néanmoins participer de manière significative à la mise à disposition de chiens de Montagne des Pyrénées LOF sélectionnés, aptes au travail de protection et aux origines connues. Une telle filière pour réellement exister devra être reconnue et financée par les pouvoirs publics et encadrée par le club de race, la RACP. Ces financements devraient permettre d'assurer un prix de vente des chiots correct pour l'éleveur canin qui s'engage dans cette voie, de l’ordre de 800 € par chiot.


 


Ce dispositif n'exclut pas du tout les autres chiens, de race ou pas, qui travaillent à la protection des troupeaux et les filières qui mettent ces chiens à disposition des bergers.


 


Sur un plan pratique les chiens destinés au travail doivent être stérilisés afin de se consacrer uniquement à la protection de leur troupeau. Dans les Alpes la stérilisation des chiens de protection dans les zones où vivent de grands prédateurs est totalement financée par les pouvoirs publics.


 


Il faut donc bien distinguer, d’une part les naisseurs de chiots destinés à la protection et d’autre part les utilisateurs de chiens de protection. Les premiers sont garants d’une sélection maîtrisée sur le plan du comportement, de la morphologie et de la santé et possèdent un savoir faire indéniable dans l’élevage canin. Les utilisateurs pour leur part ont besoin de chiens fiables, en bonne santé, faciles à intégrer au troupeau et efficaces contre les prédateurs.


 


Le Montagne : un chien de protection et un acteur du troupeau


 


Mais le Montagne n’assure pas simplement une fonction de protection du troupeau, il participe aussi activement à la vie du troupeau et vit en symbiose avec ce dernier. Il favorise la bonne santé des animaux entre autre par le léchage et l’élimination des fœtus, des jeunes morts nés et des cadavres. Le Montagne a également un effet apaisant sur les animaux qu’il protège. Mes chèvres suivent mes chiens dans les bois de la Montagne de Lure en toute confiance même lorsque la visibilité est quasi nulle. Ces comportements bénéfiques qui ont toujours été ignorés par les intervenants officiels constituent pourtant un atout majeur pour une meilleure acceptation des chiens par les bergers. La relation des chiens avec leur maître est aussi négligée alors que les Montagnes ont besoin d’un contact très régulier avec leur berger et cela ne nuit aucunement à leur efficacité. Notre collègue américain Joseph Gentzel considère d’ailleurs comme de la maltraitance le fait de laisser des chiens dans un troupeau sans présence humaine régulière. Faut-il préciser que dans son histoire le Montagne a toujours été un auxiliaire du berger et non son remplaçant ?


 


Le Montagne : une création des sociétés pastorales


 


Le chien de Montagne des Pyrénées est un chien qui a été sélectionné par des générations de bergers pour le travail de protection des troupeaux. Ses caractéristiques physiques et mentales sont le résultat de cette fonctionnalité et d’une sélection ancienne impitoyable. Dans leurs élevages du siècle passé, et après deux guerres mondiales dévastatrices pour la race, nos illustres prédécesseurs Monsieur Sénac-Lagrange, fondateur de la RACP, Monsieur Cazaux-Moutou (De Soum), Monsieur Lassalle (de Betpouey), Madame Leconte (De Langladure), Monsieur Delattre (De Pontoise), Monsieur et Madame Giralt (Du Comté de Foix) ont su préserver les qualités originelles de nos chiens Montagnes bien que ces derniers aient été éloignés de leur fonction première, le troupeau.


 


Les descendants des chiens de Montagne des Pyrénées de ces célèbres élevages se trouvent aujourd’hui dans nos élevages, fait attesté par le Livre des Origines Françaises. Il ne tient qu’à nous de les remettre en valeur dans cette fonction première qu’est la protection des troupeaux.


 


Un appel à projet


 


Je suis personnellement très intéressé par un tel projet car j’ai l’avantage de vivre dans le monde des chiens et dans le monde des chèvres et je vois combien ces deux mondes ont à gagner à collaborer. Après avoir placé au cours de ces cinq dernières années 28 chiots nés dans mon élevage au troupeau, je peux affirmer que le Montagne LOF au travail est bien une réalité [voir Note 3].


 


Si vous souhaitez être inclus dans ma liste de diffusion « chiens de protection dans les Alpes » merci de m’adresser directement votre demande à information@nutritionverte.com


 


Mathieu Mauriès


Elevage du Hogan des Vents


 


POST SCRIPTUM


Le Programme National "Chiens de Protection des Troupeaux" est arrivé à son terme en mai 2009. Son objectif était de réaliser le recensement et l’évaluation de l’efficacité des chiens de protection afin de faciliter leur introduction dans les troupeaux.


Initié en décembre 2006 à l’instigation d’un ensemble de partenaires, associant des praticiens, des techniciens pastoraux des Alpes et des Pyrénées, des scientifiques comportementalistes et la Société Centrale Canine (SCC), ce programme avait l’objectif d’améliorer l’efficacité des chiens de protection des troupeaux tant sur le plan de leur qualité pastorale que sur le plan de la maîtrise des risques d’incidents qu’ils peuvent faire encourir aux autres usagers des espaces pastoraux.


819 chiens ont été recensés principalement dans les Alpes et les Pyrénées (sur une population française estimée à 1500 / 2000 chiens). Les données concernant les chiens recensés (propriétaire, caractéristiques du chien, conditions de travail, antécédents « morsures sur humains », généalogie) ont été saisies dans une base de données spécifique « Chiens de protection des troupeaux » créée et gérée par la Société Centrale Canine.


Les (types ?) chiens de Montagne des Pyrénées sont largement dominants dans la population des chiens de protection recensés avec 84,5 % de l’effectif total. Sur ce total on dénombre 426 femelles et 400 mâles. Chaque année sont introduits dans les troupeaux environ 150 nouveaux chiens.


Les chiens de protection ayant mordu au moins une fois un humain sont au nombre de 54 dans la population recensée, soit 6,6 %. Pour faire un parallèle, le nombre de morsures en France est estimé chaque année à 500 000.


On ne compte que 3 chiens mordeurs dans les Pyrénées (sur 144 chiens) 3 dans le Massif Central et 48 dans le massif alpin (sur 583 chiens). Parmi les 54 chiens mordeurs 40 sont des (types ?) Montagnes des Pyrénées soit 5,7 % de la population des Montagnes au travail. Le rapport conclut que les morsures sur humains sont moins fréquentes chez le Montagne des Pyrénées que dans les autres races de chiens (Maremme-Abruzzes, Dogue du Tibet, Berger d’Anatolie) ou les chiens croisés.


Le rapport complet de l’Institut de l’Elevage peut être consulté à l’adresse


https://www.inst-elevage.asso.fr/html1/spip.php?article17356


 


 


[Note 1] Depuis dix ans mon troupeau est protégé 24 heures sur 24 par des chiens de Montagne des Pyrénées. Mes 7 chiens, 1 mâle et 6 femelles tous inscrits au LOF,  proviennent de 5 élevages différents et représentent encore plus de lignées génétiques qui ne travaillent plus au troupeau depuis fort longtemps et pourtant ils sont tous efficaces dans leur travail de protection. Sur simplement les générations de leurs parents et grands-parents cela représente  déjà 20 affixes différents (du Néouvielle, du Val du Bergons, de Tavertet, de Aresketa, de la Vallée du Bois Doré, des Grands Corents, Soum du Prat d’Ourey, du Val du Lavedan, de la Belletière, Vi’Skaly’s, du Pic de Viscos, du Comté de Foix, du Mas de Beauvoisin, de l’Oronet, de l’Escloper, Della Pontanara, Les d’Or Montagnes, Sir Diego’s, du Bois Doré, de l’Aubisque) sans compter quelques chiens sans affixe qui se promènent dans les pedigree comme le CH Aran.


 


Dès leur arrivée sur mon exploitation agricole tous les chiots - âgés de 2 à 4 mois - se sont naturellement intégrés à mon troupeau de chèvres et ont adopté le comportement de leurs aînés. Depuis que mon troupeau est ainsi protégé par des Montagnes je n’ai plus eu aucune attaque de prédateurs, sauvages ou pas.


 


[Note 2] Néanmoins je souhaiterais voir fonctionner mes chiens dans ce type de test. Notre collègue Mario Massucci, responsable « Chiens de Protection » à la SCC en charge du groupe de travail sur la mise au point des tests avec qui j’ai eu de nombreuses discussions, affirme que la réaction des chiens est très bonne, du moins chez ceux qui ont été correctement socialisés dans leur jeunesse …


 


[Note 3]


- Boulègue (mâle - Lozère 48) : sur brebis laitières et chèvres


- Bagou (mâle - Creuse 23) : sur brebis viande


- Baco (mâle - Hérault 34) : dans un parc animalier


- Bina (femelle - Hérault 34) : sur brebis et chèvres


- Brutus (mâles - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres


- Blanche (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur brebis laitières


- Bougnette (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres (chienne restée dans mon élevage)


- Bastos (mâle - SUISSE) : sur brebis viande


- Baya (femelle - SUISSE) : sur brebis viande


- Bali (femelle - SUISSE) : sur brebis viande (chienne replacée en compagnie mais les raisons de l'échec sont connus)


- Cayouste (mâle - Drôme 26) : sur brebis viande


- Cairn (mâle - Jura 39) : sur brebis viande (mâle reproducteur du Pôle Grands Prédateurs du Jura, a engendré plusieurs portées)


- Diva (femelle - Lozère 48) : chienne de compagnie replacée adulte avec succès sur troupeau (mais non sans efforts !)


- Daisy (femelle - ALLEMAGNE) : sur cochons et volailles (cette chienne fait également une très belle carrière en expo)


- Dzeus (mâle - Alpes Maritimes 06) : sur brebis viande


- Doortje (femelle - HOLLANDE) : sur chèvres


- Eliot (mâle - Corse 20) : sur chèvres


- Fey (femelle - Allier 03) : sur chèvres


- Filou (mâle - Alpes de Haute Provence 04) : sur brebis


- Fier (mâle - Hautes Alpes 05) : sur brebis


- Farouk (mâle - Hautes Alpes 05) : sur brebis


- Gore (mâle - Corse 20) : sur brebis


- Géode (femelle - Vaucluse) : sur chevaux


- Giulia (femelle - Var 83) : sur brebis


- Guardia (femelle - Oise 95) : sur alpagas


- Galadrielle (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis (chienne restée dans mon élevage)


- Gabas (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis (chienne restée dans mon élevage)


- Hours et Haslan (mâles - Ain 01) : sur brebis


- Henia (femelle - Isère 38) : sur brebis, chèvres et volailles dans une ferme familiale


- Helinda (femelle- Jura 39) : sur brebis


- Hestour (mâle - Doubs 25) : sur brebis laitière


- Hezia (femelle - Hautes Alpes) : sur chevaux


- Hatane (femelle - Vaucluse) : sur chevaux



 

L'histoire de DIVA du Hogan des Vents

L'histoire de DIVA du Hogan des Vents

HISTOIRE DE DIVA DU HOGAN DES VENTS chienne Montagne des Pyrénées de compagnie devenue chienne de protection de troupeau


Par Mathieu Mauriès, son producteur, et Nadine Belin sa propriétaire


  


DIVA du Hogan des Vents est venue au monde le 17 mars 2008 dans une portée de 6 chiots nés du mariage de Vouvou du Pic de Viscos et de Unanno du Néouvielle. Elle a passé ses premières semaines sur la ferme du Hogan des Vents au milieu de ma meute de Montagnes, de mes chèvres et de mes moutons. DIVA est ensuite allée rejoindre une famille dans la région de Marseille.


En février 2009, à l’âge de 11 mois, DIVA m’est ramenée à la ferme par ses propriétaires qui ne la supportent plus. La chienne aboie sans arrêt, a pris possession du canapé et refuse d’en descendre, détruit tout, attrape la main de ses maîtres avec les dents mais néanmoins sans brutalité, s’échappe tout le temps, ne répond pas au rappel, craint les autres chiens et irrite tout leur voisinage. J’avais laissé partir un petit chiot heureux et équilibré et je vois revenir chez moi une chienne craintive et incontrôlable. Visiblement cette famille n’a pas suivi les recommandations très précises que je donne pour chaque chiot de mon élevage qui part pour la compagnie …


Que s’est-il passé ? Je citerai simplement cette phrase de Raoul Kergomard (Elevage des Terres de Border, Educateur canin et Formateur en dressage de chiens de berger) « Un chien qui évolue dans un milieu dépourvu de toute autorité va mettre en place des comportements gênants qui évolueront bientôt en comportements déviants ou pathologiques (aboiements intempestifs, scatologie, destruction) ».

Présentation

Devant le désarroi de cette famille qui aime malgré tout (mais de bien mauvaise manière) son chien, je propose de garder DIVA chez moi pendant une semaine afin de mieux appréhender son comportement et de voir si un retour vers sa famille est envisageable.


 


CARNET DE ROUTE


 


7 février 2009, le jour de son arrivée


DIVA accepte d’être attachée à la chaîne mais elle aboie sans cesse. Le temps est à la pluie, il y a de la boue partout dans la ferme. Son poil est très salissant en comparaison de mes autres Montagnes. Elle n’est pas blanche mais grise.


 


8 février 2009


DIVA est mise dans le troupeau avec mes 7 autres Montagnes. Elle essaie de courir après un agneau, je lui jette un seau d’eau sur la tête accompagné d’un vigoureux « NON » et elle comprend tout de suite que c’est interdit ! Elle essaie d’attraper gentiment ma main avec les dents quand j’avance pour la caresser et ne communique qu’en aboyant. Elle fuit le contact avec moi … le soir le contact est déjà plus facile et la chienne s’est calmée. A chaque aboiement intempestif DIVA reçoit un seau d’eau sur la gueule lorsqu’elle n’obéit pas à mon ordre de faire cesser son aboiement. Au bout de trois jours le message est intégré et les aboiements intempestifs cessent.


 


Après une semaine d’observation je porte le diagnostic suivant :


- DIVA ne sait plus qu’elle est un chien


- DIVA a perdu toute confiance en elle


- DIVA n’a plus aucune limite


- DIVA a un comportement inadapté envers les personnes


 


En accord avec ses propriétaires nous décidons qu’il est mieux pour elle de rester au troupeau. Ces derniers me donnent l’autorisation de la replacer puisqu’il ne m’est pas possible de la garder chez moi.


 


Trois semaines suivantes en février 2009


DIVA s’est complètement intégrée à la meute et dors dans le troupeau. Elle se soumet à moi sans difficulté et cherche mon approbation (elle fait la grimace en retroussant les babines – ce n’est pas de l’agressivité – et arrive en se tortillant de l’arrière train). Elle est très joueuse avec DHARA la plus jeune chienne de la meute. Elle n’aboie plus beaucoup sans raison. Reste bien tranquille à l’attache. Accepte le contact mais avec encore de la distance. Je n’ai eu besoin de recourir au seau d’eau qu’une seule fois en trois semaines. Je décide alors qu’il est temps pour DIVA de repartir vers une nouvelle vie …


DIVA quitte la ferme du Hogan des Vents avec Nadine et Olivier le 2 mars 2009… 5 heures plus tard elle arrive en Lozère.


 


Nadine, 3 mars 2009


DIVA s'est exprimée au début du voyage, allez disons 12 minutes. Pleurs, gémissements et elle parlait. Tu sais ce son qui n'est pas un aboiement ni un gémissement. On s'est dit, elle s'exprime. Normal la pauvre, elle quitte ses amis qui la rassurent. Nous lui avons parlé. Pema notre fille de 3 ans étant derrière, nous avons cru comprendre qu'elle essayait de se rapprocher d'elle car elle posait sa tête le plus prés possible de Pema. Puis elle s'est couchée. Elle a été sage pendant tout le trajet, adorable. Les 40 derniers kilomètres ont été durs pour elle car les Cévennes sont tortueuses et elle en avait un peu marre. Nous sommes arrivés à 20h30. Avons soigné, elle a aboyé, je lui disais « ça suffit » l’ordre préconisé par Mathieu, elle se taisait 3 minutes et recommençait ... Je pensais passer une nuit affreuse. DIVA a été attachée à proximité de notre yourte. En fait elle s'est couchée et s'est tu. Ah j'oubliais, quand elle a vu la neige, elle s'est roulée dedans comme une folle. Du coup, elle est un peu plus blanche. Nos chiens l'ont bien accueilli même Sika notre teckel qui se préoccupe plus de sa place et de moi. Sinon ce matin nous parlions doucement dans la yourte. Elle nous a entendu, c'est dire si elle est attentive; et hop, j'aboie. Nous l'avons câliné et elle s’est montrée affectueuse, pas distante. Puis nous l'avons emmenée faire le tour de nos installations et des parcs. Elle a flashé sur les rennes qui, eux, ont un peu moins flashé dans un premier temps. Mais elle est tellement tranquille avec les bêtes que du coup, ils sont tous restés tranquilles. Avec les chèvres, elle s'est retrouvée. Elle a rencontré notre gros chameau Altaï qui voulait défendre le troupeau. DIVA n’a pas réagi, indifférente à la menace d'Altaï. Lui avons dit « là Gamin » il s'est calmé mais a conservé l'oeil aux aguets envers cette étrangère. Lorsqu’elle est arrivée au deuxième groupe de poneys (le plus gros, 8 en tout) ils ont couru tous ensembles le long de la barrière pour suivre DIVA (que nous avions détachée malgré les conseils de Mathieu de la garder à l’attache pendant les premiers jours). C'était très joli à voir ... Et DIVA s'est barrée. Nous pensions qu'elle jouerait avec Karma (un Airedale). Olivier très fâché lui a couru après et l’a récupérée à la limite du terrain OUF ... nous l'avons rattachée, je viens de rentrer. Mais comme elle aboyait, j'ai décidé d’utiliser le truc du seau d'eau. Oh la, elle connaît bien. Je ne l'entends plus.

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4 mars 2009 : deuxième nuit avec DIVA


DIVA force le respect. Elle est tranquille, couchée en boule, sa masse blanche se détache dans la nuit. Elle est intense de silence.


Hier en fin d'après-midi elle a, il me semble, définitivement apaisé Boréal, notre renne mâle, le plus virulent avec les chiens. Il y a eu un moment où l'expression de DIVA a changé celle de Boréal et j'ai compris qu'il la reconnaissait.


Avec Olivier, DIVA s'est lovée contre Altaï notre gros chameau qui avait préparé sa salive, prêt à cracher. Elle n'a aucune appréhension. Nous faisons attention pour elle aux coups de pieds terribles d'Altaï et aux coups de cornes de nos chèvres et de nos rennes, mais sans intervenir physiquement, sans rien empêcher.


Je suis très perturbée par DIVA car je suis très attachée et habituée aux Airedales depuis 1988. Je sens que d'heure en heure je suis remuée à l'intérieur. DIVA me conquit, m'attache, m'interpelle, me retient. Je ne pensais pas un jour être conquise par une autre race.


Vivre au plus prés de la nature et avec des troupeaux, appelle très vite un auxiliaire. Nous avons réfléchi pendant deux ans et l'avons cherché. Je me rapproche des peuples nomades qui ont leurs chiens. Je comprends aujourd'hui que l'homme ne peut pas se passer d'un tel auxiliaire.


Ah, un autre détail, ce matin, je suis rentrée dans le grand chalet et DIVA s'est mise à aboyer. Au bout d'un moment sans sortir, je lui ai crié « DIVA, çà suffit » elle s'est tu immédiatement. Je n’en reviens pas. Son ouïe est extraordinaire.


 


6 mars 2009


DIVA prend des repères. Elle ne choisit pas entre Olivier et moi, je le vois bien. Hier soir, je l'ai ramenée là où elle dort (à côté de la yourte pour l'instant). Elle attendait et m'a devancée. Elle savait où elle allait (c'est le deuxième soir qu'elle dort là). Hier elle a passé l'après-midi avec les chèvres.


Ce matin, pour la première fois, elle n'a pas aboyé au lever du jour. Non plus lorsque nous avons commencé à parler dans la yourte.


Par contre elle est très dominante. J'espère qu'avec les Airedales cela va le faire. Avec Karma notre jeunot de 9 mois, ils se sont « engrainés » plusieurs fois ce matin pour une croquette, pour un rien.


Nous intervenons pour ne pas que cela aille trop loin. Mais ils promettent tous les deux, l'une de 11 mois et l'autre de 9 !


Totole, notre autre Airedale, est jaloux. Il a toujours peur de perdre sa place mais c'est lui le plus sympa avec elle. C'est le vieux de 3 ans tout de même. J'aime tous mes chiens, une tendresse spéciale pour des traits de caractère propre à chacun. Je trouve DIVA de plus en plus belle.


17h première entrée dans l'enclos des chèvres avec DIVA. Elle a mangé des crottes, je l'ai laissée faire. Elle n'a pas cessé de renifler. Elle était en liberté dans l'enclos avec une longe attachée au collier de manière à la rattraper aisément si elle sautait la barrière.


Nos chèvres sont de vieilles routardes, elles se méfient beaucoup. J’espère qu'elles s'habitueront. Ayatal, notre mouton castré de 4 ans, lui l’a accepté. Il est venu la renifler. Ayatal est adorable, il me suit comme un chien.


Jamais DIVA depuis son arrivée ici, c'est à dire 5 jours en comptant le jour de trajet, ne nous a attrapé la main ou essayé de nous mordiller. Tu verrais, son poil est magnifique. Elle a répondu pour la première fois au rappel dans l'enclos des chèvres. Nous l'avons chaudement félicité. Elle me colle par contre, me pousse gentiment. Elle me mène, enfin essaie, je veux dire, je crois : elle me garde.

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7 mars 2009 : premier échec


Nous avons laissé DIVA dans l'enclos avec les chèvres. Elle n'est pas restée, a sauté la clôture. Je n'ose pas l'attacher dans l'enclos de peur que les chèvres la chargent. Elle est quand même très attachée à l'homme car elle a rejoint Olivier au bout de 5 minutes.


14h à 15h30 : Bon ben dis DIVA aboie sans discontinuer depuis au moins 2 heures et demi !   Je me dis que c'est un recul pour mieux avancer ! Drôle de journée …


Plus tard avec Olivier : DIVA a rongé sa longe. Le voisin venait d’arriver avec sa petite fille et sa ponette. DIVA est arrivée droit sur eux, avec un bout de longe au collier. Elle voulait venir voir la ponette. Très déterminée.


16h : Nous lâchons DIVA sur les conseils de Mathieu.


19h : Cela fait presque 3 heures que DIVA est en liberté. Totole (un Airedale) a voulu s’imposer, ils ont failli se « foutre » dessus. Tant que DIVA était attachée, celui-ci la tolérait. Anatole a pris ses 3 ans et donc sa maturité.


Dans la nuit : DIVA est toujours là … Elle est venue me voir à la yourte … Je sens qu'elle EST LA. Tu ne peux pas savoir ce que je suis heureuse si elle a vraiment intégré le lieu.


 


8 mars 2009 la nuit


Nous avons détaché DIVA. Ce fut un vrai bonheur au début (j’étais couchée dans la yourte) DIVA courait, sillonnait du haut en bas de long en large le terrain....en aboyant.


Dans son aboiement j'entendais: « allez les gars, je suis là, il va falloir compter avec moi maintenant. Je suis chez moi, je garde ! » .


Sa joie était telle que j'en souriais dans mon lit. Je la sentais fière, à sa place … Oui, mais 3 heures plus tard, nous en étions toujours au même point. À la différence que je sentais que c'était devenu pathologique ... enfin, je ne sais pas trop, ce matin, je ne sais plus. Mais nos nerfs commençaient à être à mis à rude épreuve, nous voulions dormir. Olivier est sorti 4 fois. DIVA va très régulièrement aux chèvres. Puis Olivier l'a entendu venir se coucher sur la terrasse de la yourte. Je ne sais pas si elle était venue se coucher pour de bon mais il l'a attaché et nous avons enfin pu dormir.


 


Ce qui est très positif pour nous c’est que depuis notre arrivée, à la ferme qui est a 3 ou 4 km, les chiens aboient systématiquement et longtemps lorsque nos chiens aboient. On sentait qu'il y avait un rapport de forces qui venaient de ces chiens. Je ne saurais pas trop l’expliquer. Est-ce parce que nous sommes nouvellement arrivés ?


En tous les cas, hier soir, pendant que DIVA manifestait sa présence, ces chiens n'ont pas répondu. J'ai senti et compris, et j'en suis sûre, qu'ils avaient saisi le message et « qu'ils ne moufetaient pas » ! Je sentais le silence épais et respectueux.


 


Nous sommes séparés d'à peu près 700 m des premiers chalets voisins. Nous sommes à 2,5 km du village , isolés dans la montagne, séparés en bas par un bout de forêt et notre propriété est adossée à la forêt domaniale. Le plus beau pour moi est, que dans ces derniers chalets en bas, il y a 3 Saint Bernard, des molosses (et je pèse mes mots), qui aux dires des uns et des autres sont agressifs. Et bien par là aussi, je sentais que c'était le calme plat, qu'il y avait une réévaluation de la situation.


Dans ces chalets, il y a aussi deux chiens qui divaguent très souvent. Avec les rennes et les chèvres, nous craignons toutes les divagations. On peut le dire, je peux le dire, DIVA semble déjà réguler tout çà.


Elle est magnifique. Je l'adore. Je la remercie et lui suis reconnaissante de la sécurité qu'elle me donne car c'est moi qui ai les bêtes les plus vulnérables sur notre site.


  


11 mars 2009


DIVA prend ses habitudes. Elle est adorable la nuit, dort à la porte de la yourte. Elle ne veut pas rester avec les chèvres et les moutons car elle se fait sérieusement charger par une brebis (sauf quand je suis là). Pour l'instant je renonce à la faire garder le troupeau.


 


13 mars 2009


Vers 14h30 Karma et DIVA sont partis. A 18h Annie du village nous prévient qu'elle les a vu à 9 km de chez nous … je bondis dans la voiture. Au col, à 5 km de chez nous, nous retrouvons DIVA qui revenait vers l’exploitation. Nous sommes allés jusque de l'autre coté de la montagne, pas de Karma. Il est 19h 30, pas de Karma … DIVA est crevée, elle est à la chaîne, elle dort. Elle est très belle couchée dans l'allée.

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24 mars 2009


Nos deux nouveaux chameaux sont arrivés ce matin. Ils sont adorables en comparaison d’Altaï lorsque nous l'avons eu. DIVA imperturbable assiste au déchargement, renifle les jarrets, ne doute de rien.


 


Mai 2010


Plus d’une année s’est écoulée depuis l’arrivée de DIVA chez nous … Que dire ? Tous ces écrits sont tellement loin …


 


Nous avons enfin pu conserver nos poules … et des poussins sont même nés. Le renard ne vient plus par chez nous. Nous avons fini par donner Karma, le jeune Airedale à ma sœur et j’en suis heureuse. Ce chien perturbait tout le monde, il était trop sollicité chez nous par toutes nos bêtes. J’ai décidé de le donner sur les conseils de Mathieu et après qu’il soit parti trois jours entiers avec DIVA [voir Note 1]. Je ne le regrette pas. DIVA est plus stable et au fur à mesure du temps, a pris sa place avec sagesse. Sur les conseils de Mathieu, nous avons recadré notre airedale de 5 ans, ce qui a eu pour effet de stabiliser complètement DIVA.


DIVA doit avoir une horloge dans la tête ou un semainier. Elle SAIT que le mercredi et le samedi sont ouverts au public pour les activités du centre équestre. Elle ne fait pas son chien de garde. Du coup elle a la réputation au village d’être une brave chienne. Cependant la nuit, elle est redoutable, de même lorsque nous sommes absents.


 


DIVA me procure un sentiment de sécurité que je n’éprouvais pas auparavant. Aussi bien vis-à-vis des chiens errants que de moi, lorsque je suis seule isolée dans cette montagne, Olivier absent.


Je la sens intraitable envers les intrus. Certaines nuits, alors qu’elle dort (en tous les cas, elle est silencieuse) elle s’élance d’un coup, surprenante, en aboyant de façon menaçante. Une nuit, l’affrontement a duré longtemps, elle courait dans tous les sens sur la propriété qui n’est pas clôturée. Le ou les prédateurs n’ont pas réussi à approcher nos troupeaux.


 


Avec nos animaux aujourd’hui


Les rennes restent ses préférés. Elle se couche de longues heures près de leur enclos. Avec les chameaux, est-ce parce qu’elle sent l’animal fort et pas nécessairement dans le besoin de protection, elle n’est pas assidue. Elle fait un tour mais ne reste pas comme avec les rennes ou les chèvres.


Avec les chevaux, elle est toujours à vadrouiller dans les parcs et ne nous quittent pas lors des soins. Ou elle est à proximité immédiate ou elle s’installe en hauteur et ne nous quitte pas des yeux.


Nous avons eu un cheval malade, couché pendant 4 jours sans bouger. DIVA ne l’a PAS QUITTE pendant 4 jours. Elle était couchée contre lui, collée. Le cheval semblait rassuré de sa présence.


En tous les cas, il n’était pas seul. Cette ténacité nous a surpris. Quand le cheval s’est relevé, elle a bougé mais ne l’a quitté à plus de deux mètres. Il bougeait, elle suivait, il se couchait, elle se couchait. Tout ce qui était nettoyé était absorbé par DIVA. Nous devions faire attention aux gazes. Elle a la même attitude avec une chèvre malade. Elle ne l’a quitte pas. DIVA a beaucoup de sollicitude.


J’avais une chèvre très affaiblie qui avait voulu suivre le troupeau dans la montagne à la fin de l’automne et que j’ai perdue pendant 2 jours. Le froid arrivait et elle était tellement chétive que je l’ai cru définitivement perdu, je n’y croyais plus. DIVA avait disparu. Le lendemain matin je la vois arriver avec cette chèvre mal en point mais bien vivante !


DIVA va chercher les chèvres à la traîne ou perdue, et pourtant elle n’est pas chienne de conduite. Ce qui démontre que les chèvres l’ont totalement accepté et ont placé leur confiance en elle.


 


Lorsque mes deux chiots de conduite Vatsgos sont arrivés, DIVA les a superbement ignorés. J’ai habitué ces derniers tout de suite au troupeau. Lorsque je rentrais dans les parcs ou à la bergerie, DIVA était sur mes talons et surveillait de près les nouveaux venus. Cependant, elle a vite compris, que nous leur demandions quelque chose de spécial. Aujourd’hui, après 7 mois de cohabitation, elle ne les surveille plus.

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Nous avons eu des poulinages en juin 2009 soit 4 mois après son arrivée. DIVA a surveillé les juments et elle est devenue féroce lorsque les poulains sont nés. Les placentas attiraient les autres chiens, elle a été d’une grande violence avec le bulldog anglais, il a fallu intervenir car le bulldog ne lâchait pas donc DIVA devenait de plus en plus menaçante pour lui.


Un matin DIVA aboyait sans relâche. J’ai dit à Olivier « autant un poulain est né ? ». Olivier n’y croyait pas mais moi j’étais sûre que DIVA m’appelait. Je suis allée voir et le poulain venait de naître. DIVA a mangé tout le placenta. Les juments n’ont jamais chargé DIVA, de ce fait les poulains viennent naturellement la renifler et jouent avec elle. C’est assez formidable à voir.


 


Nos erreurs


Une fois, nous avons emmené DIVA avec nous en balade ! Elle s’est sauvée dés que nous avons arrêté la voiture, j’en étais malade. Mais j’ai vite compris qu’elle était aller faire le ménage aux alentours. Nous étions dans la forêt pour couper des perches de tipi, nous avions tous les chiens et notre fille Pema. La chienne est revenue lorsqu’elle a été assurée que nous ne risquions rien. Elle s’est couchée prés de nous en attendant que nous ayons fini.


 


Elle est rentrée deux fois dans la maison bien que Mathieu nous l’ait fortement déconseillé [voir Note 2]. A part ces deux fois là, au tout début, DIVA ne rentre jamais dans la maison. Nous l’attachons de temps à autre à la chaîne mais rarement car la dernière fois que nous l’avons attaché, les rennes étaient au pâturage (c’était début décembre 2009). Alertée par un aboiement bizarre, j’ai retrouvé trois chiens qui tout en silence attaquaient la femelle renne, ce que je redoute le plus. J’étais furieuse après moi, car DIVA ne pouvait rien faire. Si nous avons un cadavre sur la propriété, elle garde le cadavre et le mange.


 


DIVA garde aussi notre fille Pema et empêche les étrangers de s’approcher d’elle … Une amie est venue nous rendre visite, je venais à sa rencontre. Entre elle et moi, il y avait Pema. Lorsque Annie a voulu embrasser Pema, j’ai vu DIVA arriver et se mettre entre elles deux. Annie n’a jamais osé embrasser Pema. Cet Hiver, j’entends DIVA aboyait furieusement devant la yourte. Je savais que c’était la prof de ski qui arrivait avec un groupe pour travailler dans la grande yourte. DIVA la connaît, je n’ai pas relevé. Mais les aboiements duraient et restaient très virulents. Je sors donc. Le tableau était à la fois amusant et ahurissant. Myriam me crie « elle me connaît pourtant mais je n’ose pas avancer, elle me montre les dents ! » En fait, je réalise instantanément que tous les membres du groupe ont des bonnets abracadabrants, des lunettes d’extra terrestres, des grosses combinaisons et des raquettes au pied ! DIVA ne connaît pas cet accoutrement de randonneurs et tout cela n’est pas du tout à son goût. Cependant, après une courte hésitation et à ma demande, elle les laisse passer mais sous sa haute surveillance et les suit jusque la salle de travail.


Nous avons reçu par deux fois, des personnes handicapées pendant de longs séjours (1 mois). DIVA les assimile au troupeau et les garde. Elle a une grande tolérance envers eux et elle leur fait un bien fou. Lorsque le groupe arrive DIVA redouble d’ardeur à la tombée de la nuit. Puis au bout de deux ou trois jours, elle aboie moins à la tombée de la nuit. Comme si le surplus de gens présents sur le site l’obligeait à remettre les pendules à l’heure avec l’extérieur.


 


L’histoire continue


Après plus d’une année passée avec elle, je suis ravie d’avoir accueillie DIVA. Elle a tranquillisé ma vie, je veux dire par là que je n’appréhende plus mes courtes absences, les chiens errants ou la malveillance ou l’ignorance des gens. DIVA protège notre lieu et nos animaux. Sa ténacité à être auprès des femelles qui mettent bas et de leurs petits, sa sollicitude, sa vigilance et son dévouement font de DIVA un être d’exception. Je remercie infiniment Mathieu Mauriès de m’avoir fait découvrir cette race des chiens de Montagne des Pyrénées et de m’avoir fait confiance.


Accompagnée par DIVA et mes chiens de conduite, je me sens très complète, entière, dans cette union « troupeau/chiens/humain ».


 


 


[Note 1] : J’ai constaté que lorsque mes chiots partent en exploration dans les environs, parfois assez loin de la ferme, vers l’âge de 2/3 mois, une des chiennes, pas forcément leur mère, les accompagne toujours. Lorsque les chiots rejoignent leur nouvelle famille, cette chienne ne quitte plus la ferme.


 


[Note 2] : Faire rentrer un chien de protection dans une maison le place dans une situation intenable pour lui. En effet il est déchiré entre l’attachement qu’il a pour ses maîtres et l’impossibilité dans laquelle cette situation le met de protéger son troupeau. Il faut absolument éviter de mettre les chiens de protection dans de telles situations.


 


Nadine Belin


www.chagatai.fr


 


Mathieu Mauriès 

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La suite de l’histoire : courriel du 23 septembre 2010


 


Bonjour à Tous je suis Nadine, la nouvelle propriétaire de Diva depuis 15 mois.


 


Je souhaitais juste apporter ces informations supplémentaires quand à l'évolution de Diva, pour ceux que cela intéresse. Diva est arrivée chez nous en mars 2009. Je pense que tout a été compliqué pour elle parce qu'elle n'avait pas l'expérience sauf chez Mathieu Mauries du troupeau. Elle a pris doucement ses marques. Elle n'a pas 3 ans, seulement deux ans et demi. Avec mon mari, nous la laissons se découvrir elle même. Vous n'êtes pas sans savoir que l'on n'impose pas grand chose à un Montagne. Je pense que Diva continue d'évoluer, que ses instincts se réveillent petit à petit.


 


Ainsi donc, nous avons appris par les forestiers que Diva était tous les matins avec les chèvres dans la forêt. Mon mari et moi étions consternés. Les chèvres partent à 5 heures 30, nous ne les surveillons pas; elles ont leur parcours. Nous n'avions pas remarqué que Diva était absente pour cette raison. Nous pensions qu'elle faisait son tour du matin ! Comment va continuer d'évoluer Diva ? Je n'en sais rien; mais je constate qu'elle continue de nous surprendre. Quelle belle race !!!


Cet été nous avons eu 4 montagnes à la maison, 3 en plus de Diva qui, eux, travaillent. J'ai été admirative de voir comment les chiens se répartissaient le travail et l'espace. Diva s'est méfiée de cette intrusion sur son territoire, mais elle a fini par s'harmoniser aux 3 Montagnes. J'ai remarqué également, que mes chiens de conduite (trois) n'ont pas été du tout perturbés par l'arrivée de trois autres Montagnes et ces derniers ont intégrés mes chiens sans se poser de questions.


Moi je reste émerveillée Belle journée à tous.


Nadine


 


Livre d'or le 22 juin 2011


 


Diva est toujours là, bienveillante. En ce moment, elle surveille étroitement une petite jument shetland qui doit mettre bas. J'ai confiance en elle. Je sais que rien ne peut arriver de grave. Cet hiver, elle s'est battue avec les renards qui sont nombreux car pas chassés. Nous avons perdu un seul lapin et une poule. Avant son arrivée, 36 volailles avaient été tuées en 3 mois Je réfléchis à une autre chienne. Nadine, Lozère.



 

Utilisation du chien de Montagne des Pyrénées contre l’Ours à Pasvik

Utilisation du chien de Montagne des Pyrénées contre l’Ours à Pasvik


 


Synthèse par Mathieu Mauriès, Elevage du Hogan des Vents


  


Depuis longtemps les ours de Pasvik en Norvège ont tendance à devenir de moins en moins craintifs à l’encontre des humains. En 1993 des ours furent souvent observés près d'un secteur habité de Vaggetem dans la région nord de Pasvik. L’été 1994 plusieurs individus pénétrèrent dans les champs du village. Une femelle accompagnée de deux jeunes se montra peu farouche et fut observée par des centaines de touristes et autres spectateurs.


 


La femelle ours et ses deux jeunes


 


La première observation de la femelle et de ses deux petits a eu lieu à Sortbrysttjernveien le 5 juin 1994. L'ours n'a montré aucune timidité et s'est laissé observer. Le matin du 15 juin Rudolf Kalliainen a découvert une famille d'ours dans les prairies non loin de sa maison à Vaggetem. Ils ont continué à venir dans les pâturages les jours suivants.


 


La femelle se montrait très peu farouche. Lors de ses premières apparitions, plusieurs personnes entrèrent dans le pré où l'ours se trouvait, sans qu'elle ne montre aucun signe d'agressivité. Elle se rendait dans une cavité à 200 mètres du pré, où elle se reposait et alimentait ses petits. Les oursons se sont montrés plus craintifs envers les hommes que leur mère. Au début ils s'enfuyaient rapidement dans la forêt lorsque les spectateurs s'approchaient. Après un moment ils s'habituèrent à avoir des personnes non loin d'eux.


Les ours venaient manger de l'herbe plusieurs fois dans la journée. La durée du pâturage a varié de 1,5 à 2,5 heures à chaque fois. La femelle pâturait pendant 12 heures, avec de nombreuses interruptions, et repartait pendant les 12 heures suivantes.


 


Les premiers jours plusieurs tentatives ont été faites pour faire partir l'ours : en tapant sur les arbres pour l'effrayer, en tapant des mains, en criant et en faisant toutes sortes de bruits. Mais dès que le vacarme cessait, l'ours revenait. Ni le bruit de tirs d'armes à feu ni le vacarme des hélicoptères n'a semblé la tracasser.


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées utilisés à Pasvik


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées utilisés à Pasvik n'avaient avant cet épisode jamais rencontré de prédateur plus grand qu'un renard. Chez eux, dans la ferme d'Astrid Brenne Moe, éleveuse de Montagnes, ils repoussent constamment des renards hors des champs de la maison. Les chiens n'acceptent pas l'entrée de prédateurs sur le territoire qu'ils se sont mis à protéger mais ils acceptent la présence des élans et des cerfs.


 


La meute utilisée dans cette expérience se composait de Cléo (une chienne de 4 ans), de Cæsar (un mâle de 3 ans) et de Silke (une femelle de 22 mois). Ils avaient tous subi des tests d'aptitude en liaison avec le programme de recherche du Tjøtta Research Center.


Les tests, identiques à ceux utilisés pour des chiens de police et des chiens guides d'aveugles, avaient donné des résultats très négatifs. Chacun des trois chiens avait été décrit comme ayant un esprit de combat insignifiant voire nul, un tempérament faible, aucune agressivité, un comportement de défense insignifiant voire nul, un courage faible.


 


Utilisation des chiens de Montagne des Pyrénées contre la femelle ours et ses deux oursons


 


La présence des ours près du village étant devenue un problème Astrid Brenne Moe est arrivée avec trois chiens de Montagne des Pyrénées le 26 juin.


 


Le plan consistait à employer les chiens pour effrayer les ours et les chasser loin du village, et enfin à les empêcher d'y revenir. Personne dans le village n'avait aucune expérience dans l'utilisation des chiens de Montagne des Pyrénées pour mener à bien cette affaire. La plupart des gens ont supposé que les oursons seraient facilement tués par les chiens. Le gardien des chiens resterait dans une petite maison à 300 mètres des champs où les ours avaient l'habitude de pâturer. Les trois premiers jours les chiens seraient promenés autour du champ et dans le secteur autour de la petite maison, pour qu'ils prennent possession du territoire. La théorie était que les chiens protégeraient leur territoire en empêchant les prédateurs d'y entrer. Après trois jours les chiens devaient être lâchés, pour qu'ils puissent prendre leurs propres décisions sur la façon de protéger ce territoire.


 


Le résultat ne fut pas celui escompté. A peine quelques heures après leur arrivée, les chiens ont été promenés autour du champ. À ce moment l'ours femelle se trouvait dans le pré. Elle lança un regard aux chiens et disparut. Les chiens n’ont montré aucun intérêt envers l'ours. Ils ont reniflé les traces fraîches sans beaucoup d'intérêt. Certains sceptiques ont alors conclu que l'expérience était vouée à l'échec. Trois heures après que les chiens soient repartis dans la petite maison, l'ours est retourné dans le champ et a pâturé la majeure partie de la nuit.


 


Le lendemain, les chiens ont été promenés en laisse trois fois autour du champ. Ils n'ont montré aucun intérêt pour les traces de l'ours. La femelle ours était restée loin, mais elle avait probablement noté les mouvements des chiens et des humains. Pas plus de cinq minutes après que les chiens aient quitté le pré, l'ours entra dans le champ et commença à paître. Les chiens ont vu l'ours, mais sont restés calmes.


 


La décision de lâcher les chiens ne pouvait être repoussée à plus tard. Les chiens étaient arrivés depuis moins de 24 heures, mais on pensait que les circonstances faisaient que l'on devait tester leur comportement devant l'ours. A ce moment personne ne pouvait prévoir ce qui se produirait lorsque les chiens seraient libérés. On pensait que l'ours attaquerait les chiens et que ces derniers iraient se réfugier derrière leur maître.


 


Pendant la période de la préparation les chiens ont été enchaînés, ne montrant aucun intérêt pour l'ours, alors que celui-ci pâturait sous leurs yeux. L'ours a de temps en temps jeté un coup d'oeil sur les chiens et les humains. Les oursons ne l'ont pas rejoint dans le pré, mais sont restés dans leur tanière à 50 mètres de là.


 


Quand les participants furent prêts, des tireurs mis en place pour assurer la sécurité, un véhicule a été conduit dans le champ et les deux chiens adultes ont été libérés simultanément. Peu après le plus jeune chien a été également lâché. Les Montagnes ont immédiatement montré une attitude très différente de celle qu'ils avaient lorsqu'ils étaient enchaînés. Ils sont devenus très concentrés sur l'ours. Les 3 chiens bondirent à toute vitesse sur l'ours, qui avait commencé sa retraite, effrayé par le véhicule. Tout en lançant des aboiements, ils poursuivirent la femelle ours hors du champ et dans les buissons. Un homme qui avait pris position plus haut dans un arbre dans la forêt pouvait cependant les apercevoir. La femelle décrivit une large courbe autour de la tanière où ses oursons l'attendaient, et elle s'enfuyait loin du champ, dans la forêt. Les chiens la poursuivaient. L'ours n'a évidemment eu aucun problème à les maintenir à distance. Elle les a menés loin de ses oursons, qui sont restés calmes et silencieux.


 


Quand l'ours s'est éloigné à environ 500 m du champ, les chiens ont renoncé à la poursuivre et ont rebroussé chemin. Ils sont revenus fièrement vers leur maître en remuant la queue. Leur satisfaction pour leur travail accompli était évidente. L'observateur dans l'arbre a vu que l'ours revenait également sur ses pas, tout en restant à une distance suffisante pour que les chiens ne la remarque pas. Quand les chiens et les hommes furent de retour dans la cour, la femelle a appelé ses oursons hors de leur tanière, et ils ont disparu dans la forêt.


 


Cette première chasse a considérablement effrayé la femelle ours. Elle n'est pas revenue au champ pendant plusieurs jours, mais elle est restée dans le voisinage.


 


Les Montagnes travaillent en équipe


 


Les ours sont retournés dans le champ de Rudolf Kalliainen le 7 juillet à 18h30. Ils étaient, depuis la chasse avec les chiens, restés éloignés du champ pendant 10 jours. Les ours ont pâturé de nouveau comme si rien ne s'était jamais produit, et beaucoup de spectateurs s'étaient réunis pour les regarder.


 


La deuxième chasse organisée avec les chiens commença à 21h30. Cet événement a été filmé et diffusé à plusieurs reprises sur la télévision nationale.


 


Les oursons étaient présents dans le pré. Quand les chiens furent lâchés, la femelle a essayé d'attirer leur attention, tandis que ses oursons s'enfuyaient dans la forêt. L'ours réussit à attraper l'un des chiens, et il sembla qu'elle le mordit. Elle le relâcha alors qu'un second chien détournait son attention. Les chiens conduisirent alors l'ours à travers un fossé puis hors du pré. Les chiens l'ont suivie dans les buissons, mais revinrent peu après, montrant la même fierté qu'après leur première chasse. Le chien attaqué par l'ours ne présentait aucune blessure apparente, et il ne se montra pas plus craintif envers l'ours. Il montra la même agressivité et semblait souhaiter affronter de nouveau l'ours. Un ours solitaire eut deux autres fois un contact physique avec les chiens, mais aucun de ces incidents n'a eu le moindre impact sur le courage des chiens.


 


Les deux chasses finales


 


Après cette chasse, l'ours femelle et ses deux oursons sont partis pendant trois jours jusqu'au matin du 11 juillet: À 5h15 ils revinrent dans le champ de Rudolf Kalliainen. Les chiens, employés les deux nuits précédentes pour chasser un autre ours, furent ramenés. À la vue des chiens dans la cour, l'ours s'enfuit dans la forêt. Les chiens furent libérés, et pendant qu'ils chassaient l'ours dans la forêt, des aboiements soutenus furent entendus. L'ours lança probablement plusieurs attaques contre les chiens, car on entendait de forts grognements. Les chiens revinrent 10 minutes plus tard et furent ramenés dans la petite maison.


 


La femelle revint dans le pré 1/2 heures plus tard avec ses oursons. Les chiens furent de nouveau lâchés. La confrontation se déroula comme la 1ère fois lorsque les oursons étaient impliqués, mais de façon moins dramatique. La femelle détournait l'attention des chiens pendant que ses oursons s'enfuyaient dans la forêt. Les chiens conduirent l'ours hors du champ et la poursuivirent dans la forêt. Les chiens revinrent fièrement. Après cette longue nuit de chasse à l'ours dans plusieurs prés de Vaggetem, ils purent enfin manger.


 


Après cette dernière chasse, les chiens furent employés dans des patrouilles de nuit dans les prés, et la femelle ours quitta le village. Ils disparurent pendant 5 jours. Le 15 juillet, on les observa à une distance de 10 kilomètres.


 


En août, la famille ours fut observée à plusieurs reprises dans le secteur, le long des chemins forestiers. Ils semblaient devenir plus farouches. Les ours mangeaient des baies et la végétation, creusaient, cassaient des bâtons et des souches à la recherche d'insectes. Ils ne se sont pas approchés à moins de 3 km du champ de Rudolf Kalliainen.


 


La femelle et ses oursons firent leur tanière d'hiver près de Stabbursfjell à 8 kilomètres du village de Vaggetem. Au printemps 1995, la famille ours est restée dans la réserve d'Øvre Pasvik et ils ne pénétrèrent jamais dans les secteurs peuplés.


 


Les chiens contre l'ours solitaire


 


Après la première chasse contre l'ours femelle et ses oursons les hommes ont commencé à s'intéresser à un ours solitaire qui rodait également dans les parages. Le 3 juillet, on l'a observé dans le domaine d'Oskar Figenschau. L'ours a été effrayé par les hommes et a disparu dans la forêt. Pour acquérir de l'expérience, les chiens ont été amenés au champ et lâchés. Ils ont immédiatement commencé à aboyer après l'ours et l'ont chassé loin dans la forêt. Quand les chiens sont revenus, le maître du chien et le propriétaire du champ sont entrés dans le pré pour analyser les traces et empreintes de l'ours. Leurs observations les ont mené jusqu'à l'ours, qui s'était caché dans les buissons près du champ. L'ours a soufflé puissamment avec son nez et a chargé les hommes et l'un des chiens qui se tenait devant eux. C'était une fausse attaque contre les "intrus", humains et chien. À une distance de quinze mètres l'ours a interrompu sa charge et il est parti dans la forêt.


 


Les chiens furent ramenés au cottage, et plus tard, le même soir, l'ours revint pâturer dans le domaine d'Oskar Figenschau. Le pré longeait la cour de la ferme, et les habitants pouvaient observer l'ours d'une fenêtre. Les chiens ont été ramenés dans le champ et libérés. En raison de la végétation épaisse on ne pouvait pas observer visuellement la chasse, mais les bruits entendus indiquaient qu'une escarmouche se poursuivait dans les buissons. L'ours a essayé de résister mais les chiens l'ont forcé à rebrousser chemin. L'ours n'est pas revenu cette nuit-là, mais les nuits suivantes on ne l'a observé que dans les domaines de Figenschau. Plusieurs chasses avec les chiens ont été organisées, et l'ours a été chassé des champs.


 


Nouvelle méthode d'utilisation des chiens


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées étaient manifestement mal utilisés pour chasser le grand ours, qui réclamait son territoire plus fortement que la femelle. Il ne suffisait pas de le chasser, puisqu'il revenait à chaque fois. Quand les chiens partaient, l'ours revenait. Les chiens n'avaient pas établi leur territoire sur tout le secteur, et ils ne quittaient pas leur cottage pour chasser l'ours d'un pré situé à 2 km de distance.


 


Le 9 juillet la stratégie d'utilisation des chiens a été changée. Les chiens, leur propriétaire et un aide ont été alors placés dans les prairies en question chaque nuit. Le premier camp de base a été installé dans le champ vers la maison de Figenschau. On a laissé les chiens en liberté toute la nuit dans des conditions plus proches des conditions d'utilisation des chiens de protection des troupeaux.


 


La première nuit, une lutte pour la possession du territoire a eu lieu entre les chiens et l'ours. L'ours est revenu à plusieurs reprises réclamer son territoire, mais il a été repoussé par les chiens. Ce fut l'occasion d'observer comment les chiens travaillaient. Quand l'ours était repoussé hors du champ, les chiens faisaient des patrouilles de leur propre chef. Après chaque combat ils pouvaient se coucher et se reposer, mais aussitôt qu'un chien donnait l'alerte, les trois Montagnes se précipitaient dehors pour inspecter le champ en entier. L'ours est revenu à plusieurs reprises, à chaque fois dans un nouvel endroit. Ils sortait soudainement des buissons, saisissait une bouchée d'herbe et commençait à manger tout en gardant un oeil sur les chiens. Les chiens dès qu'ils repéraient l'ours se précipitaient dehors pour le repousser hors du champ. A ne nombreuses occasions l'ours a dû quitter le champ la bouche remplie d'herbe, et il a attaqué les chiens à de nombreuses reprises. Les chiens ont toujours montré le même courage, et ils ne cédaient jamais tant que l'ours ne repartait pas dans la forêt. Durant cette première nuit, ils chassèrent l'ours 12 à 14 fois, et ils travaillèrent toute la nuit jusqu'à ce que l'ours reparte tôt le matin. La nuit suivante s'est déroulée comme la précédente, et la lutte pour le territoire a continué.


 


La troisième nuit l'ours est apparu beaucoup plus tôt qu'auparavant. Il essayait manifestement de s'adapter à la situation. Les chiens furent amenés et la dernière chasse à l'ours solitaire commença. L'ours avait alors changé son itinéraire d'évasion, courant à travers les clôtures, par delà Grøtbekken et décrivant un large cercle autour du champ. Les chiens continuèrent à le chasser et ils n'ont pas cédé tant que l'ours n'a pas été refoulé profondément dans la forêt. Ce fut la dernière fois que l'on vit l'ours solitaire. Il n'est jamais revenu.


 


Conclusion


 


Notre première impression, lorsque nous avons rencontrés ces chiens de Montagne, était qu'ils ne pourraient pas être employés contre des ours. Ils semblaient si lents et indifférents devant les traces d'ours, et ceci même lorsqu'ils ont observé les ours alors qu'ils étaient enchaînés.


 


Mais lorsqu'ils furent lâchés et qu'ils purent travailler de leur propre chef, ils montrèrent un comportement si solide et si concentré envers les ours qu'ils ont impressionné tous les témoins de la scène.


 


Les chiens ont parfois travaillé dans des conditions difficiles. Leurs repas étaient interrompus pour chasser l'ours, et ils ont été transportés en voiture et parfois libérés directement sur des ours sans aucune préparation. Malgré tout ils ont toujours maîtrisé la situation. Après un moment nous apprîmes que si nous permettions aux chiens de se préparer seuls, ils travaillaient encore mieux. Il était aussi préférable de les emmener à pied dans les prés plutôt qu'en voiture. A chaque fois es chiens eurent peu de temps pour se familiariser avec l'environnement. Ils ont été placés à différents endroits pour remplir leur mission dès le lendemain de leur arrivée.


 


Nous avons également découvert que les chiens ont commencé à garder le bétail de leur propre chef. Les vaches appartenant à Arnstein Kalliainen pâturaient dans un champ près du camp des chiens. Au bout de quelques jours, les chiens commencèrent à garder le bétail. À plusieurs occasions, ils perçurent que le bétail courait un danger. C'était bien visible lorsqu'ils chassaient le grand ours. Après une longue nuit de travail avec de nombreuses confrontations, les chiens ont été ramenés dans le cottage pour qu'ils se reposent et mangent. Plusieurs fois, nous avons constaté qu'ils délaissaient leur nourriture, pour se ruer dans le pré et conduire le bétail derrière la maison. Un chien patrouillait à l'orée de la forêt, montrant visiblement qu'il avait senti l'ours, alors que les autres éloignaient le jeune bétail. Les chiens ne s'arrêtèrent que lorsque le jeune bétail fut en sécurité derrière la grange. Alors ils sont fièrement revenus à leurs gamelles et ont poursuivi leur repas. Ces nuits là l'ours avait beaucoup rôdé autour des prés, et les chiens avaient visiblement estimé que le bétail était en danger.


 


Evaluation du projet


 


La première observation était qu'un chien de Montagne des Pyrénées enchaîné, ne pouvant chercher et chasser, ne montre que très peu voire aucun intérêt envers les prédateurs. Ceci est valable lorsque les chiens sont dans un environnement peu familier, comme à Pasvik, mais ils peuvent montrer une toute autre attitude s'ils sont enchaînés sur leur propre territoire.


 


La deuxième observation que nous avons faite était qu'une fois libérés, les grands Pyrénéens errent sur de grands secteurs.


 


En analysant les résultats, il est indéniable que le projet a réussi. L'ours femelle et ses deux oursons sont restés loin du champ pendant plus de neuf jours après la première chasse, mais ils sont restés dans le voisinage pendant la même période. La famille ours revint plus tard à deux occasions dans le champ. Après la dernière chasse, la femelle quitta définitivement le village. Il fut assez facile de la faire partir, après seulement quelques chasses par les chiens. L'ours solitaire a opposé plus de résistance, et dans la première phase de travail, les chiens ont été employés d'une mauvaise façon. Quand les problèmes ont été analysés et que nous avons appris à mieux les utiliser, l'ours solitaire a été forcé de déserter les champs après une lutte dure pour le territoire pendant deux nuits. La troisième nuit l'ours est définitivement parti du village.


 


Les chiens étaient efficaces et ont montré beaucoup de combativité envers les ours. Ils ont accompli leur mission sans aucun dommage ni problème. Ils sont restés concentrés sur leur travail malgré une forte résistance de la part des prédateurs. Ils pouvaient entrer en contact physique avec les ours sans être effrayés. Ils ont également pris la responsabilité du bétail dans le voisinage de leur propre chef.


 


Le projet a permis d'avoir une expérience de l'utilisation des Montagnes contre l'ours. La situation pour les chiens était tout à fait "artificielle". Ils ont été déplacés sur un territoire qu’ils ne connaissaient pas du tout. Ils ont été déplacés de leur camp et du cottage dans différents champs pour chasser l'ours. Ils ont accompli leur mission avec succès, mais ils auraient vraisemblablement été encore plus efficaces s'ils avaient appartenu à la ferme ou s'ils avaient été de la région, et avaient été laissés errer librement. Lors de deux rencontres fortuites avec les ours dans la nature, ils ont montré un réel comportement de protection de leur propriétaire, et l'ours effrayé s'est enfui les deux fois.


 


L'expérience de Pasvik a montré que lorsque les chiens travaillent avec des personnes avec qui ils se sentent en confiance et envers lesquelles ils éprouvent de l'affection, ils peuvent chasser les ours même dans des secteurs situés en dehors de leur territoire.


 


Ce texte est la synthèse d’un document norvégien traduit par le Dr Vétérinaire Sébastien Mirkovic dont le remarquable site https://chiensdemontagne.org/ traite des chiens de protection et de leur utilisation dans le monde.


Tester les chiots Montagne pour le travail de protection des troupeaux

Tester les chiots Montagne pour le travail de protection des troupeaux


 


20/01/11


 


Evaluation du potentiel de travail de chiots Montagne des Pyrénées


destinés à la protection des troupeaux


 


Mathieu Mauriès


 


Les Montagnes LOF à la protection des troupeaux : mythe ou réalité ?


 


Depuis maintenant 10 ans je vis et je travaille tous les jours avec neuf chiens de Montagne des Pyrénées LOF qui protègent mon troupeau avec une efficacité absolue. En effet je n’ai eu à déplorer aucune perte sur mes animaux au cours de ces 10 dernières années alors que je vis dans une zone à grands prédateurs des Alpes de Haute Provence.


 


J’ai fait la démonstration des capacités de travail de chiens LOF, non nés au troupeau, puis nés dans mon propre troupeau pour leur descendance. Et mes chiens ont montré une remarquable adaptation à la protection de différentes espèces : moutons, chèvres, alpagas, porcs, oies, rennes et poneys. Mes Montagnes participent aussi régulièrement à des ateliers de Zoothérapie avec des enfants autistes. Ils sont donc parfaitement sociables envers les humains.


 


Depuis 2006 j’ai placé dans des troupeaux 21 chiots Montagne LOF, nés de mes chiens LOF. Les Montagnes LOF au travail sont bel et bien une réalité.


 


Tester les chiens de protection « adultes »


 


Les tests sur les chiens adultes sont à l’étude depuis plusieurs années sans résultats concrets à ce jour sur une réelle sélection du Montagne de travail. Trois tests distincts ont émergé en France et constituent indéniablement une source de confusion pour les bergers utilisateurs de chiens de protection. La valorisation à des fins génétiques, de notations obtenues par des méthodes différentes, est évidemment problématique. Enfin la mise en oeuvre pratique de ces tests est loin d’être résolue. Et surtout elle reste très onéreuse, à raison de 500 € par chien testé prévus par les Directions Départementales des Territoires (DDT) des Alpes.


 


En pratique, juger des chiens sur une seule visite, dans des conditions de terrain toujours peu prévisibles, reste une gageure.


Par ailleurs avec le temps les chiens acquièrent une expérience qu’il ne faut pas négliger. Ceci inciterait à réaliser des évaluations dans la durée ce qui est peu réaliste pour de simples raisons économiques.


 


Pourtant une autre voie existe pour évaluer l’aptitude au travail des chiens de protection : tester les chiots Montagne des Pyrénées avant le départ vers leur nouveau troupeau afin de ne conserver pour le travail que ceux montrant un réel potentiel.


 


Elle n’a jamais été explorée car les techniciens pastoraux qui gèrent les programmes « chiens de protection » n’ont souvent jamais élevé de chiens de protection et encore moins produit de chiots. Ces personnes viennent pour la plupart du milieu du « chien de conduite » qui n’a strictement rien à voir avec le « chien de protection ». Leur approche voudrait totalement maîtriser les réactions et les attitudes d’un chien à qui il faut en fait savoir faire confiance … En ce sens l’objectif des bergers qui ont recours aux chiens de protection est que le troupeau ne subisse pas d’attaques et non le fait que les chiens restent « collés » en permanence au troupeau. Par leurs aboiements de nuit et en parcourant leur territoire et en le marquant avec leurs urines et leurs crottes, les chiens, mâles et femelles, établissent un périmètre de sécurité autour du troupeau. Ils évitent ainsi la plupart du temps toute confrontation directe avec les prédateurs auxquels le message est clairement destiné. En cela réside tout le pouvoir de dissuasion des Montagnes des Pyrénées. Encore faut-il que les chiens soient assez nombreux pour assurer cette mission.


 


Les agriculteurs vivent dans une réalité incontournable qui dure 24 heures par jour avec le troupeau, avec les chiens et avec des prédateurs qui leur rendent la vie difficile, sans compter les chasseurs, les touristes et les citadins qui sont une source permanente de tracas … eu égard à l’utilisation de chiens de protection. Ils ont besoin de chiens sains, stables et efficaces. Tout comme les chiens ont besoin de bergers capables de comprendre leurs réactions et de les laisser travailler selon leur instinct. Qui n’a jamais vu le regard d’un Montagne des Pyrénées au milieu de son troupeau ne sait pas ce qu’est un véritable Montagne des Pyrénées. Le troupeau est le milieu naturel du Montagne des Pyrénées.


 


Tester les chiens de protection « chiots »


 


Le rôle du naisseur est absolument déterminant dans la réussite ou l’échec de la mise en place au troupeau d’un jeune chien de protection.


Hors cette étape si importante a été totalement négligée sous prétexte qu’il suffit que le chiot naisse au milieu d’un troupeau, pratiquement sans contacts avec les humains.


Pour un Montagne LOF, donc avec un patrimoine génétique connu, que le chiot naisse au milieu d’un troupeau n’est ni nécessaire ni suffisant. Cela est juste un facteur favorable parmi d’autres, dont une génétique bien maîtrisée qui fait aujourd’hui cruellement défaut dans la population française des chiens de protection.


 


J’ai donc mis au point un protocole destiné à évaluer le « potentiel » au travail de protection de chiots Montagne des Pyrénées LOF âgés de 3 mois avant qu’ils ne quittent leur exploitation de naissance. Sont évaluées dans ces tests la relation aux animaux et la relation aux humains.


 


Aujourd’hui les chiots de mon élevage qui partent au travail de protection des troupeaux restent dans la meute et vivent avec leurs frères et sœurs, au minimum jusqu’à l’âge de 12 semaines. Je commence à leur parler lorsqu’ils sont encore dans le ventre de leur mère. Je les manipule tous les jours après leur naissance. Ils sont mis en contact avec toutes sortes d’animaux différents. Ils ont également accès en permanence à des jouets. Le jour de leur départ ils savent marcher en laisse et rester à l’attache sans difficulté.


 


Entre 4 et 8 semaines les chiots partent d’eux même, chacun à son rythme, à la découverte du troupeau en passant sous les barrières de la bergerie et en rejoignant les chèvres et les brebis.


Entre 8 et 12 semaines les phases de jeu et de poursuites sont très importantes entre chiots d’une même portée, de même que les expériences de soumission aux adultes. Il est essentiel que les jeunes ne soient pas privés de ces confrontations au sein de leur propre espèce. C’est pendant cette période que les chiots apprennent à marcher en laisse et à rester à l’attache. C’est pendant cette période qu’ils commencent à suivre spontanément le troupeau qui part au pâturage encadré par les chiens adultes.


 


Dans les faits, cette méthode d’élevage s’adresse aussi bien aux chiots destinés à la protection des troupeaux qu’à la compagnie puisque systématiquement dans mes portées les chiots partent pour l’une et l’autre de ces destinations. Les chiots qui partent pour la compagnie ne peuvent d’ailleurs que bénéficier des multiples stimulations offertes par la vie dans une ferme.


 


Le chien de protection : un « outil » ou un compagnon du berger ?


 


Considérer les chiens de protection comme de simples outils c’est ignorer les relations fortes qui existent entre le berger, son troupeau et ses chiens.


 


Réduire les chiens de protection à cette seule « fonction mécanique » c’est continuer à les stigmatiser et à rendre toujours plus problématique leur acceptation par les bergers des Alpes. Le Montagne au travail apporte bien plus que de la simple protection au berger et à son troupeau, il participe à une véritable symbiose. Le Montagne doit travailler avec son berger et non pas être abandonné seul au troupeau.


 


Un berger peut aussi éprouver de la satisfaction et de la fierté à travailler avec des chiens magnifiques comme le sont les véritables Chiens de Montagne des Pyrénées.


Il ne faut pas oublier que la première motivation des éleveurs de chèvres et de moutons c’est la passion pour un métier … difficile, très contraignant et fort peu rémunérateur. La beauté du troupeau et des chiens qui accompagnent les bergers chaque jour nourrit leur âme et les fait tenir, malgré les contraintes toujours plus lourdes qui les accablent dont le retour des grands prédateurs.


 


La mise au travail d’un chiot qui n’aurait pas grandi au sein d’un troupeau est tout à fait réalisable … Unnano du Néouvielle, Caya de la Vallée du Bois Doré, D’Hara Soum du Prat d’Ourey et Dune Soum du Prat d’Ourey en sont la preuve vivante dans mon exploitation agricole. Leurs descendants directs sont aujourd’hui au travail dans les 21 troupeaux qui m’ont fait confiance et je ne parle même pas de leurs petits-enfants dont je ne maîtrise pas la destinée !


Mes chiens LOF, non nés au troupeau, ont produit des protecteurs réellement exceptionnels. C’est le cas de Bougnette du Hogan des Vents issue de ma toute première portée. Elle est tellement attachée aux chèvres que je suis obligé de la sortir de force du troupeau pour la faire manger.


 


Cela confirme le fait que nos chiens actuels sont toujours des protecteurs nés. Contrairement à d’autres races utilitaires, la distinction entre lignées de travail et lignées d’exposition n’a pas lieu d’être pour le Chien de Montagne des Pyrénées. Leur patrimoine génétique, préservé grâce au formidable travail de sélection des éleveurs, ne demande qu’à être mis en valeur dans cette fonction première qu’est la protection des troupeaux.


 


Tester les chiots Montagnes des Pyrénées destinés au troupeau


 


Chacun des 7 tests composant le protocole que je propose se déroule en quelques minutes. L’ensemble des tests est réalisable en moins de 20 minutes. Les chiots auront été évalués par leur naisseur, selon ce même protocole, la semaine précédant leur départ. Un deuxième test sera réalisé le jour du départ en présence du naisseur et du nouveau berger. Pendant ces tests le chiot est bien sûr isolé de sa meute.


 


L’objectif de cette démarche est de valider l’aptitude au travail du chiot et de préciser la fréquence de son suivi ultérieur par le naisseur et/ou le technicien pastoral afin de corriger si nécessaire son comportement ou celui de son maître. Le meilleur des chiots peut être irrémédiablement gâché par un mauvais maître. Intervenir précocement est un impératif pour résoudre un problème de comportement chez le chiot.


 


Deux séries de notations sont donc affectées à chaque chiot de façon à relativiser, si nécessaire, la deuxième évaluation. En effet le chiot peut être attiré ou perturbé par les odeurs de troupeau ou de chiens portées par ses nouveaux propriétaires (voir un exemple en ANNEXE). Ces tests permettront d’éliminer immédiatement de la destination « travail » des chiots potentiellement problématiques.


 


Avant les tests, le chiot devra avoir mangé et être tranquille et ne pas sortir d’une grande période d’excitation. Les tests ne seront pas réalisés en conditions climatiques extrêmes.


 


En terme de maniabilité du chien tout se joue pendant le premier mois de présence au nouveau troupeau. Il est particulièrement important de consolider pendant cette période la relation « chiot-berger-troupeau » à travers des exercices simples et rapides. Je conseille aussi aux bergers, qui sont souvent réticents, de laisser leurs chiens manger les placentas, les morts nés et les cadavres qu’ils gardent en les consommant partiellement. Les Montagnes lèchent aussi les agneaux ou les chevreaux nouveaux nés juste après leur expulsion. Tous ces comportements sont normaux. Il ne faut surtout pas les interdire ou pire encore les sanctionner.


 


Ces tests sont applicables quelle que soit la destination finale des chiots, compagnie ou travail, puisqu’il s’agit en fait d’évaluer un potentiel de travail.


 


 


 



 


Protocole d’évaluation des chiots « Chien de Montagne des Pyrénées »


 


destinés à la protection des troupeaux


 


Mathieu Mauriès


 


 


 


Remarque : le naisseur s’entend comme la personne s’étant occupée régulièrement des chiots de leur naissance à leur départ de l’élevage.


 


TEST 1 – Comportement avec le naisseur


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans la cour de la ferme ou un lieu bien connu, seul avec son naisseur. Son naisseur l’appelle, le prend dans ses bras, le pose à terre, le retourne sur le dos et lui gratte le ventre.


 


BON : le chiot répond positivement et se laisse manipuler sans difficulté.


 


MOYEN : le chiot est un peu réticent mais se laisse approcher et manipuler avec difficulté.


 


INSUFFISANT : le chiot est fuyant, il ne se laisse ni approcher ni manipuler.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


TEST 2 – Comportement avec un étranger


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans la cour de la ferme ou un lieu bien connu. En présence du naisseur, un inconnu (son futur propriétaire) l’appelle, s’approche de lui et tente de l’attraper puis de le prendre dans ses bras. Le futur propriétaire peut porter sur ses habits l’odeur de son troupeau et de ses chiens ce qui ne peut qu’attirer le chiot, il faudra alors prendre en compte les tous premiers instants de la confrontation.


 


BON : le chiot évite le contact et ne se laisse pas attraper. Il a une attitude méfiante mais pas peureuse. Il peut aller vers son naisseur.


 


MOYEN : le chiot est intéressé, il s’approche. L’inconnu peut l’attraper mais le chiot reste tendu ou se débat dès qu’il est dans ses bras.


 


INSUFFISANT : le chiot s’approche de l’inconnu sans retenue et avec entrain. Il se laisse manipuler sans aucune difficulté.


















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


TEST 3 – Comportement avec les animaux de basse cour


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans un enclos de 20 m² environ avec une volaille de grande race (poule, oie, canard, dinde). Le naisseur peut lui donner l’ordre de ne pas toucher à la volaille. Indiquer le type de l’animal utilisé.


 


BON : le chiot est attentif à son naisseur et observe la volaille avec attention sans avoir aucune attitude d’agression ou de poursuite.


 


MOYEN : le chiot est focalisé sur la volaille et essaie de courir après sans lui faire de mal. Il écoute son naisseur qui lui donne l’ordre de cesser la poursuite.


 


INSUFFISANT : le chiot poursuit immédiatement la volaille et tente de l’attraper et de la mordre. Il ne tient pas compte des ordres de son naisseur de cesser la poursuite.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


TEST 4 – Comportement avec les animaux de petite taille


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans un lieu fermé de 20 m² environ avec un animal de petite taille (chat, lapin, chien de petite race < 10 kg). Le naisseur peut lui donner l’ordre de ne pas toucher à l’animal. Indiquer le type de l’animal utilisé.


 


BON : le chiot est attentif à son naisseur et observe l’animal avec attention sans avoir aucune attitude d’agression ou de poursuite. Il peut tenter un contact amical voire jouer s’il s’agit d’un autre chien.


 


MOYEN : le chiot est focalisé sur l’animal et essaie de courir après ou de jouer brutalement avec lui sans pour autant lui faire de mal. Il écoute son naisseur qui lui donne l’ordre de cesser la poursuite ou le jeu.


 


INSUFFISANT : le chiot poursuit immédiatement l’animal et tente de l’attraper et de le mordre. Il peut être agressif et ne tient pas compte des ordres de son naisseur de cesser la poursuite.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 

Présentation


 


TEST 5 – Comportement avec les animaux de grande taille hors « ovins/caprins »


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans un lieu fermé de 20 m² environ avec un animal de grande taille (cochon, lama, alpaga, poney, chien de grande race). Le naisseur peut lui donner l’ordre de ne pas toucher à l’animal. Indiquer le type de l’animal utilisé.


 


BON : le chiot est attentif à son naisseur et observe l’animal avec attention sans avoir aucune attitude d’agression ou de poursuite. Il se montre intéressé et tente un contact amical. Il peut se soumettre devant un chien adulte.


 


MOYEN : le chiot est focalisé sur l’animal et essaie de courir après ou jouer sans lui faire de mal. Il écoute son naisseur qui lui donne l’ordre de cesser la poursuite.


 


INSUFFISANT : le chiot a une attitude agressive ou peureuse par rapport à l’animal de grande taille. Il évite le contact, essaie de trouver une sortie pour s’enfuir, se tasse dans un coin. En cas d’agression il ne tient pas compte des ordres de son naisseur de cesser la poursuite.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


TEST 6 – Comportement avec les ovins ou les caprins


 


Mise en situation : Le chiot est placé dans un enclos de 25 m² environ qui lui est familier avec 3 ovins ou 3 caprins. On sélectionnera des femelles non suitées en raison de leur caractère plus calme.


 


BON : le chiot se montre intéressé, il a un contact amical avec les brebis ou les chèvres. Il est attentif et calme. Il peut manger des crottes, sentir et lécher sous la queue des animaux.


 


MOYEN : le chiot est indifférent aux brebis ou aux chèvres. Il essaie de quitter l’enclos.


 


INSUFFISANT : le chiot a une attitude agressive ou craintive. En cas d’agression il ne tient pas compte des ordres de son naisseur de cesser la poursuite.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


TEST 7 – Maniabilité du chiot


 


Mise en situation : Le naisseur met un collier au chiot puis le promène en laisse. Le naisseur lui fait réaliser un aller/retour sur une distance de 20 m sur un chemin voisin.


 


BON : le chiot marche en laisse et accompagne facilement son naisseur sans tirer sur la laisse.


 


MOYEN : le chiot marche difficilement en laisse et son naisseur est obligé de le tirer de force. Il proteste en pleurant mais s’exécute.


 


INSUFFISANT : le chiot refuse absolument de marcher en laisse et tente de s’échapper par tous les moyens en hurlant et en se débattant.


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


8 – Evaluation finale du chien


 


8-1 - Chiens éliminés d’office pour le travail de protection des troupeaux


 


3, 4, 5, 6 ou 7 « C » chiot ne convenant pas pour le travail de protection car potentiellement problématique. Socialisation à suivre de très prés si placé en chien de compagnie. Même pour la compagnie ce type de chiot, surtout s’il s’agit d’un mâle, s’adresse à des personnes expérimentées dans les grands chiens.


 


Il devrait faire l’objet d’une évaluation comportementale par un vétérinaire compétent. Ce sera un bon candidat pour les écoles du chiot.


 


8-2 - Chiens acceptés pour le travail de protection des troupeaux


 


Gradient de la meilleure [ excellent potentiel ] à la plus mauvaise notation [ potentiel très limité ]


 

















Excellent potentiel


Très bon potentiel


Potentiel intéressant


Potentiel moyen


Potentiel très moyen


Potentiel très limité


 


Score en « A »


 


7 « A »


Chiot très prometteur avec un excellent potentiel, à suivre comme futur reproducteur.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


Score en « A » « B »


 


6 « A » 1 « B »


Chiot prometteur avec un excellent potentiel, à suivre comme futur reproducteur.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


5 « A » 2 « B »


4 « A » 3 « B »


Chiot présentant un très bon potentiel et nécessitant un suivi régulier de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


3 « A » 4 « B »


Chiot présentant un potentiel moyen et nécessitant un suivi rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


2 « A » 5 « B »


Chiot présentant un potentiel très moyen et nécessitant un suivi très rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir en situation durant le premier mois suivant la mise en place au troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


1 « A » 6 « B »


Chiot présentant un potentiel très limité – chiot à éviter si possible – nécessitant un suivi très rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir impérativement durant le 1er mois suivant la mise en place au troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


Score en « A » « B » « C »


 


1 « C » 5 « A » 1 « B »


1 « C » 4 « A » 2 « B »


1 « C » 3 « A » 3 « B »


Chiot présentant un potentiel intéressant et nécessitant un suivi régulier de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


1 « C » 2 « A » 4 « B »


2 « C » 4 « A » 1 « B »


Chiot présentant un potentiel très moyen et nécessitant un suivi très rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir en situation durant le premier mois suivant la mise en place au troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


1 « C » 1 « A » 5 « B »


Chiot présentant un potentiel très limité – chiot à éviter si possible – et nécessitant un suivi très rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir impérativement durant le 1er mois suivant la mise en place au troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 


2 « C » 1 « A » 4 « B »


2 « C » 2 « A » 3 « B »


2 « C » 3 « A » 2 « B »


Chiot présentant un potentiel très limité – chiot à éviter si possible – et nécessitant un suivi très rigoureux de la part du naisseur et/ou du technicien pastoral.


 


Ü Suivi téléphonique régulier pendant le premier mois dans le nouveau troupeau.


Ü A revoir impérativement durant le 1er mois suivant la mise en place au troupeau.


Ü A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 

Présentation

Fiche de suivi à distance des chiots


 


Le naisseur ou le technicien pastoral devra interroger par téléphone le berger sur le comportement du chiot particulièrement pendant le premier mois de présence au troupeau qui reste déterminant pour la réussite de la mise en place.


 


Il utilisera un questionnaire retraçant l’évolution du comportement du chiot dans le troupeau et envers les humains afin de constituer un historique du comportement du futur chien de protection.


 













































 


Jour du départ « J »


 


 


J + 7


 


J + 20


 


J + 30


 


1  Contact avec son berger


 


 


 


 


 


 


 


 


2  Contact avec la famille du berger


 


 


 


 


 


 


 


 


3  Contact avec les brebis/chèvres


 


 


 


 


 


 


 


 


4  Contact avec les agneaux/chevreaux


 


 


 


 


 


 


 


 


5  Contact avec les chiens de protection


 


 


 


 


 


 


 


 


6  Contact avec les chiens de conduite


 


 


 


 


 


 


 


 


7  Marche en laisse


 


 


 


 


 


 


 


 


 

















Commentaire


Notation


BON


A


MOYEN


B


INSUFFISANT


C


 


 


Un résultat comportant 3 notations « MOYEN » et/ou « INSUFFISANT » devrait déclencher une visite rapide sur l’exploitation de façon à analyser les conditions de vie du chiot et ses réactions dans le troupeau et envers les personnes.

Présentation

Nom du chiot : FILOU du Hogan des Vents dit « FAROUK » (3 mois) ANNEXE


 


Numéros puce / LOF : 250 268 400 016 057  /  LOF  2 MT.PYR. 28513


 


Destination : 04250 TURRIERS


 

































































 


TEST ELEVAGE


 


Date : 03/12/2010


 


 


 


TEST DEPART


 


Date :05/12/2010


1 Comportement avec le naisseur


 


1 Comportement avec le naisseur


A


 


 


A


 


2 Comportement avec un étranger


 


2 Comportement avec un étranger


A


 


 


A


 


3 Contact animaux de basse cour  (type)


 


3 Contact animaux de basse cour  (type)


A (Oie Normande)


 


 


A (Oie Normande)


 


4 Contact animaux petite taille  (type)


 


4 Contact animaux petite taille  (type)


A (Bouledogue français)


 


 


A (Bouledogue français)


 


5 Contact animaux grande taille  (type)


 


5 Contact animaux grande taille  (type)


A (Cochon Kune Kune)


 


 


A (Cochon Kune Kune)


 


6 Contact ovins caprins  (femelles)


 


6 Contact ovins caprins  (femelles)


A (Chèvres Anglo-Nubiennes)


 


 


A (Chèvres Anglo-Nubiennes)


 


7 Maniabilité du chiot


 


7 Maniabilité du chiot


B


 


 


A


 


 

























 


SCORE  test  ELEVAGE


 


 


 


SCORE  test  DEPART


 


A


 


 


B


 


C


 


 


A


 


 


B


 


C


 


6


 


 


1


 


 


0


 


 


 


7


 


 


0


 


 


0


 


 


Recommandations du naisseur : Chiot très prometteur avec un excellent potentiel, à suivre comme futur reproducteur. A revoir dans les 6 mois suivant la mise en place au troupeau.


 



 

Psychose autour du patou …

Psychose autour du patou …

Psychose autour du patou … suite à de nombreux articles de presse parus sur la dangerosité des  " patous "  ... quelques rappels s'imposent !


 


 


 


LE MONTAGNE, UN CHIEN DISSUASIF ET NON AGRESSIF


 


Le chien de Montagne des Pyrénées, ou « Patou » dans le langage populaire, est un chien de protection français sélectionné depuis des générations dans les Pyrénées pour défendre les troupeaux contre les attaques de l’ours et du loup. Seuls les chiens inscrits au Livre des Origines Françaises (LOF) peuvent prétendre à l’appellation officielle de « chien de Montagne des Pyrénées » qui garantit leur conformité à la race, leur ascendance sur plusieurs générations, de même que leur aptitude au travail liée à une sélection très ancienne.


 


Contrairement à d’autres races de chiens de protection provenant d’Italie et des pays de l’Est et bien qu’ils soient d’apparence proche (Tatras, Kuvasz, Maremmes) les Montagne des Pyrénées ont été sélectionnés de tout temps pour être dissuasifs et non pas agressifs. Le chien s’interpose alors naturellement entre l’élément étranger et le troupeau. Le Montagne peut passer de l’aboiement au grondement pour être plus dissuasif. Il ne passe à l’attaque qu’en cas d’agression manifeste envers son troupeau. Les chiens de protection des pays de l’Est se révèlent au contraire beaucoup plus agressifs.


 


COMPORTEMENT DU CHIEN


 


Les Montagnes ne se dressent pas. D’instinct ils connaissent leur rôle mais ils doivent recevoir une éducation de base et être correctement socialisés dans leur jeune âge. Cela est particulièrement important lorsqu’ils se retrouveront plus tard face à des promeneurs.


 


Eu égard à leur fonction de protection, les Montagnes sont intelligents et indépendants de caractère. Leur territoire de protection s’étend aussi loin que porte leur vue. Ils doivent agir à bon escient en toutes circonstances et savoir identifier un danger pour leur troupeau.
 

Présentation

COMPORTEMENT DU PROMENEUR



Les Montagnes n’ont aucune raison d’attaquer des promeneurs si ces derniers restent calmes et non agressifs envers les chiens et le troupeau.


 


Le comportement à adopter en cas de rencontre avec un patou est de laisser le chien approcher pour qu’il vous identifie, s’éloigner calmement du troupeau sans menacer le chien et bien sûr éviter de se promener avec son chien lorsque l’on est dans une zone pastorale. Pour les jogger et les adaptes du VTT, il faut ralentir et marcher à pied le temps de dépasser le troupeau.



Le Montagne des Pyrénées de race pure, grâce à ses qualités de protecteur, se retrouve au travail de protection dans le monde entier notamment en Amérique du Nord où il est très utilisé par les éleveurs confrontés à de nombreux prédateurs sauvages (coyotes, loups, ours, pumas). Il existe même des familles qui en font l’acquisition pour veilleur sur les jeunes enfants ! C’est un chien remarquable dont les qualités méritent d’être mieux comprises et plus reconnues par le grand public.



Les attaques sur les promeneurs sont le fait d’une population de chiens croisés de différentes races et sans origines connues. Bien qu’ils soient la plupart du temps de couleur blanche et de grand gabarit, ce ne sont pas pour autant de véritables Montagnes. Cette confusion est donc très dommageable pour les vrais patous qui restent très minoritaires sur les alpages.



En France, les programmes d’introduction des chiens de protection ont toujours délibérément écarté les chiens Montagne inscrits au LOF de l’activité de travail sous prétexte qu’ils avaient perdu toute aptitude au travail, n’étant sélectionnés que sur des critères dits de « beauté », en réalité des critères de conformité à un standard.



Cet à priori ne repose sur aucune réalité scientifique et il s’avère sur le terrain que de véritables chiens de Montagne des Pyrénées, inscrits au LOF, effectuent un remarquable travail de protection sans aucune agressivité envers les promeneurs.



Un « vrai » patou issu d’un élevage sérieux est vendu entre 800 et 1000 € selon la qualité de ses géniteurs. Malheureusement les aides de l’Etat sont loin de couvrir l’achat de tels chiens. Une aide de 300 € n’incite pas les éleveurs à acquérir des chiens de race pure. La plupart du temps ils font l’acquisition de chiens tout venant et sans origine dont les réactions sont imprévisibles. Le coût des chiens de race est à relier au travail de sélection des reproducteurs, au choix des accouplements raisonnés, et au suivi de la santé du cheptel. Le travail de socialisation réalisé par les éleveurs canins est primordial pour l’équilibre des futurs chiens de travail.



A la disparition des grands prédateurs de France, les chiens de Montagne qui avaient perdu leur utilité ont failli disparaître eux aussi. Même de nos jours avec moins de 500 naissances par an, la race peut être considérée comme en danger. Il faut remercier ces quelques éleveurs de chiens du siècle dernier, passionnés du Montagne, qui ont su préserver des lignées pures et éviter ainsi l’extinction de la race. Ne parle-t-on pas de biodiversité et de sa préservation ?



Ayons donc la sagesse de mettre en valeur le patrimoine qui nous a été légué par des générations d’éleveurs qui ont su mettre tant de beauté dans un chien de travail unique et si extraordinaire, le chien de Montagne des Pyrénées.



Mathieu Mauriès


ELEVAGE DU HOGAN DES VENTS


Alpes de Haute Provence



https://hogandesvents.chiens-de-france.com 
 

Comment j'élève mes chiots Montagne

Comment j'élève mes chiots Montagne

Ce texte fait suite à mon article « Evaluation du potentiel de travail de chiots Montagne des Pyrénées destinés à la protection des troupeaux » paru dans le bulletin de la RACP N°92-2011. Il précise de quelle manière j’élève mes chiots Montagne dans ma ferme. Mon troupeau est composé de brebis de race Cameroun et de chèvres de race Anglo-Nubienne. Elles mettent bas chaque année au printemps.


 


Elever des chiots pour le troupeau


 


Ma première portée de chiots Montagne des Pyrénées LOF est née en 2006. Au fil des années j’ai découvert, non sans émerveillement, toutes les potentialités de nos chiens, particulièrement lorsqu’elles s’appliquent au troupeau. Mes Montagnes travaillent quotidiennement avec mes chèvres et mes brebis. Dans le passé ils ont également protégé un troupeau d’alpagas, passant d’une espèce à l’autre sans aucune difficulté.


 


N’ayant jamais utilisé de chien de conduite dans mon troupeau de chèvres, j’ai découvert le chien de protection sans aucun à priori concernant son éducation. Vivre au quotidien avec une meute de Montagnes et un troupeau a été mon professeur. Ce sont mes chiens qui m’ont tout appris. Par exemple l’importance du marquage du territoire à la fois par les mâles mais aussi par les femelles. Ayant consigné mes observations, j’ai pu vérifier qu’elles étaient reproductibles au sein de la meute. J’en ai donc tiré des enseignements pour préparer au mieux mes chiots à leur future vie de chiens de protection.


Le rôle du naisseur est déterminant dans la réussite de la mise en place au troupeau d’un chien de protection. Hors ce rôle est toujours sous-estimé et simplifié à l’extrême dans le discours actuel concernant les chiens de protection. Ainsi il est conseillé impérativement que les chiots soient issus de parents au travail, qu’ils naissent en bergerie et passent tout leur temps dans le troupeau pratiquement sans contact avec les humains. A mes débuts dans l’élevage ce type de conseils m’a plutôt conduit à des échecs qu’à des réussites. Comme pour toutes mes propositions, ce texte n’est pas définitif car ma pensée évolue avec le temps et l’expérience. Il fait le point à un instant donné sur mes pratiques d’élevage toujours susceptibles d’améliorations.


 


Cette méthode d’élevage s’adresse aussi bien aux chiots destinés à la protection des troupeaux qu’à la compagnie puisque systématiquement dans mes portées les chiots partent pour l’une et l’autre de ces destinations. Les chiots qui partent pour la compagnie ne peuvent que bénéficier des multiples stimulations offertes par la vie dans une ferme. Ils s’adaptent d’ailleurs très bien à leur nouvelle vie.


 


La relation que j’établis avec mes chiots commence très tôt. En effet je leur parle lorsqu’ils sont encore dans le ventre de leur mère à l’occasion des promenades du matin et du soir avec toute la meute. Les chiennes gestantes sont toujours très proches de moi à cette période.

Présentation

La naissance : bergerie ou pas bergerie ?


 


Après avoir laissé mes chiennes mettre bas en bergerie pendant plusieurs années je fais le constat que j’ai systématiquement perdu des chiots. Chaque fois ils sont morts écrasés pendant la nuit durant leur première semaine de vie. A l’inverse il faut noter que je n’ai jamais eu aucune infection chez ces chiots pourtant nés dans la litière des chèvres et dont je ne désinfecte jamais le cordon ombilicale. Même en hiver je n’ai jamais mis de lampe chauffante sur les portées et les chiots l’ont toujours bien supporté.


Les chiennes qui mettent bas sur la paille ont tendance à creuser un nid en forme de cuvette dans le fumier. Lorsque la chienne se lève pour aller boire, manger ou faire ses besoins, les chiots se retrouvent entassés les uns sur les autres au fond du nid. Si la mère se recouche sans trop de précaution sur sa portée, des chiots se retrouvent coincés sous elle. Sans intervention rapide ils meurent étouffés.


 


J’ai donc décidé de modifier cette première étape en autorisant la mise bas en bergerie ou même dans la pâture. Mais je récupère ensuite les chiots et la maman que j’installe chez moi. J’utilise dans la maison une caisse de mise bas de dimension 1,60 x 1,40 m avec des barres anti-écrasement. Je reste présent pendant toute la durée de la mise bas. Les chiennes recherchent d’ailleurs mon contact lorsque le travail démarre. Pour sa deuxième portée, Dune pleine de 11 chiots a sauté la barrière au pâturage – chose qu’elle ne fait jamais – pour venir me chercher à la maison … A sa première mise bas en bergerie elle a écrasé les deux premiers jours 6 de ses 10 chiots. Sur cette deuxième mise bas tous les chiots ont survécu mais au prix de nombreuses interventions de ma part, la chienne manquant à nouveau totalement de délicatesse envers sa portée.


Les chiots vivent donc une dizaine de jours sous une surveillance constante, jour et nuit. Lorsque je dois sortir m’occuper des autres animaux de la ferme, je prends la chienne avec moi. Sachant qu’à cette période elle fait téter ses bébés à peu prés toutes les deux heures. J’attends qu’une tétée soit terminée avant de sortir avec elle. Cela ne pose aucun problème à la mère qui soit reste à proximité soit rejoint la meute et le troupeau le temps que je la ramène vers ses chiots.


Faire vivre les chiots à l’intérieur présente aussi l’avantage en été de les protéger des mouches qui sont extrêmement nombreuses et agressives. Sur les chiennes elles-mêmes et du fait des pertes de fluides qui suivent la mise bas, les mouches pondent sur la moindre trace de sang. Des asticots se développent alors en moins de 24 heures sur la région génitale provoquant des lésions profondes. Il faut exercer une surveillance constante pour limiter ces problèmes qui touchent aussi mes brebis et mes chèvres pendant toute la période des grandes chaleurs. En été, maintenir les chiennes dans la maison juste après la mise bas permet de limiter grandement ces inconvénients.


Présentation

Le retour à la ferme : phase de 2 à 4 semaines


 


Les 15 premiers jours passés, les chiots sont suffisamment gros et mobiles pour que le risque d’écrasement soit pratiquement écarté. Ils rejoignent alors un boxe proche de la bergerie avec leur mère de façon à sentir et ressentir l’ambiance du troupeau (bêlements, bruits de cloches, aboiement des autres chiens, bruits et odeurs variés de la ferme).


 


Pendant la saison de garde, les chiennes allaitantes laissent leur portée pour rejoindre la meute et le troupeau. Elles sont ainsi absentes pendant les deux à trois heures que dure le pâturage, matin et soir. A leur retour elles vont immédiatement retrouver et nourrir leurs petits. Pendant ces absences, et pour leur sécurité, les chiots sont enfermés dans leur boxe.


 


Ils commencent à manger des croquettes sèches dès trois semaines. Ils consomment aussi du lait frais de chèvre entier lorsque les chèvres sont en lactation.


J’ai l’habitude de mettre ma main dans la gamelle au début de leur repas pour leur montrer que je peux approcher la nourriture sans pour autant la leur enlever. Le sevrage par la mère intervient de façon très variable, d’une chienne à l’autre, et d’une portée à une autre pour la même chienne, soit entre 3 et 8 semaines.

Présentation

Les manipulations sur les chiots


 


Ces exercices ne me prennent que quelques minutes le matin pour la manipulation de toute la portée. Ils sont répétés sur une douzaine de jours seulement car rapidement intégrés par les chiots.


 


Pour stimuler, éveiller et désensibiliser mes petits Montagnes je les porte individuellement dans mes bras. Ensuite je les manipule et caresse leurs quatre pattes, leurs deux oreilles et leur ventre. Je leur ouvre la gueule. Et je les oblige enfin à me regarder droit dans les yeux pendant quelques secondes chaque jour.


Ils ont par ailleurs accès à des bouteilles en plastique qui leur servent de jouets. Ils entrent en contact de façon naturelle avec tous les autres animaux de la ferme sans que j’aie besoin de les forcer à le faire (chiens, chèvres, brebis, volailles, chats, cochons).

Présentation

La ferme : phase de 4 à 12 semaines


 


A leur troisième semaine le parc de découverte situé dans la cour de la ferme (20 m²) permet aux chiots encore patauds de faire connaissance en toute sécurité avec tous les autres animaux de la ferme.


Dès 4 semaines les chiots circulent librement dans la cour au milieu de la meute. Entre 4 et 8 semaines les chiots partent d’eux même, chacun à son rythme, à la découverte du troupeau en passant sous les barrières de la bergerie et en rejoignant les chèvres et les brebis.


 


Entre 8 et 12 semaines les phases de jeu et de poursuites sont très importantes entre chiots d’une même portée, de même que les expériences de soumission aux adultes. Il est essentiel que les jeunes ne soient pas privés de ces confrontations au sein de leur propre espèce. C’est pendant cette période que les chiots apprennent à marcher en laisse et à rester à l’attache. Pour ceux qui naissent en saison de pâturage, c’est à ce moment-là qu’ils commencent à suivre spontanément le troupeau qui part en montagne encadré par les chiens adultes. Aussi jeunes ils sont déjà capables de suivre le troupeau pendant tout son déplacement de plusieurs kilomètres. Ceux qui naissent en période hivernale passent une grande partie de leur temps dans la bergerie tout en ayant un accès libre à la cour de la ferme. Ils ne sont jamais contraints à rester dans le troupeau.


Dans cette phase de développement les chiots sont souvent tentés de courir par jeu après les volailles qui circulent librement dans toute la ferme. Il me faut donc être vigilant et bloquer ces tentatives. Les jeunes chiens comprennent très vite ce qu’ils n’ont pas le droit de faire.


 


La présence d’un mâle, qu’il soit le père ou non, est importante car il joue un rôle prépondérant dans l’éducation à la hiérarchie des chiots. Les mères sont souvent très permissives avec leurs petits alors qu’un mâle ne laisse rien passer. Vivre au milieu des adultes permet aux chiots d’expérimenter et d’acquérir un self-control ainsi qu’un langage et des codes sociaux qui feront d’eux plus tard des chiens équilibrés.


 


Les repas se déroulent deux fois par jour, matin et soir à heures fixes, en présence de tous mes chiens. Je dispose mes gamelles sur une ligne droite qui traverse toute la cour de ma ferme. Les chiens et les chiots se répartissent les gamelles sans que j’aie besoin d’intervenir. Mes chiots sont aussi en contact régulier avec mes autres chiens bouledogue français, bulldog anglais et Dogue du Tibet. Ils côtoient ainsi tous les jours des chiens de différentes tailles et couleurs.


 


Avant le départ vers leur nouveau troupeau, les chiots sont testés avec la méthode que j’ai mise au point de façon à contrôler leur bonne aptitude au travail. Ils quittent la ferme à 12 semaines minimum alors que les chiots destinés à la compagnie partent à 10 semaines.


Présentation

L’arrivée dans le nouveau troupeau


 


Il ne faut pas trop demander et trop attendre d’un chiot lorsqu’il arrive dans son nouveau troupeau. C’est toujours un bébé qui hier encore jouait avec ses frères et sœurs en toute insouciance. Brutalement alors qu’il vivait au sein d’une meute, il se retrouve souvent tout seul dans un endroit inconnu avec des personnes étrangères et un nouveau troupeau. Cela est source d’un stress inévitable que des chiots bien éduqués surmontent rapidement. On ne peut pas attendre d’un chiot qu’il ait un comportement de chien adulte du jour au lendemain. En la matière l’éducation du berger est largement aussi importante que celle du chiot ! Le potentiel de travail d’un chiot peut être irrémédiablement gâché par des réactions inadaptées du berger. J’assure donc un suivi de mes chiots à distance pendant les premières semaines suivant leur arrivée dans leur nouveau troupeau.


 


L’éducation du chiot se fait par étapes et dans le temps. Il ne faut pas vouloir aller trop vite. Un chiot de 5 mois ne peut pas protéger efficacement un troupeau. L’apprentissage est bien sûr grandement facilité si le jeune travaille avec des chiens adultes.


Les chiots ont besoin d’avoir des contacts avec les autres chiens de leur nouvelle exploitation, qu’ils soient chiens de protection, de conduite ou chiens de compagnie. Il est important qu’ils puissent jouer régulièrement avec leur espèce de façon à éliminer leurs excédents d’énergie qui autrement seront utilisés pour faire des bêtises comme jouer avec les oreilles et les queues des agneaux. Chez des chiots équilibrés, les phases de jeu restent cependant réduites et le chiot demande spontanément à rejoindre son troupeau.


 


A leur arrivée, les chiots doivent également être présentés à tous les membres de la famille prise au sens large, humains et animaux.


Présentation

Pour une meilleure compréhension du chiot


 


La description du jeune chien par la comportementaliste norvégienne Turid Rugaas https://www.canis.no/rugaas/ a été pour moi riche d’enseignement et a modifié considérablement mon approche. Elle explique que les jeunes chiens :


 


-   ont besoin d’action et de vitesse


-   qu’ils s’ennuient facilement si aucun évènement intéressant ne se produit


-   que leur self-control est très limité voire inexistant


-   que leur capacité de concentration est très réduite


-   qu’ils passent principalement leur temps à jouer


-   qu’ils ne peuvent apprendre à se maîtriser que très progressivement


-   qu’ils doivent fréquenter leurs congénères


-   qu’ils doivent vivre des situations différentes et faire des rencontres variées


 


Il est donc nécessaire de respecter l’évolution du chiot vers le chien adulte en répondant à ses besoins, notamment de jeu. Comparés à d’autres races les chiots Montagne sont peu turbulents. Ils s’adaptent facilement et rapidement à un nouvel environnement.


 


Bien sûr il faut absolument éviter de placer le chiot dans des situations qu’il ne pourra pas gérer. Ainsi je déconseille fortement d’intégrer un chiot de moins de 6 mois dans un troupeau de brebis à l’agnelage. D’une part les brebis risquent d’être agressives envers le chiot pour protéger leurs rejetons et d’autre part le chiot sera fortement tenté de considérer les jeunes agneaux comme des compagnons de jeu à l’égal de ses frères et sœurs de portée. Autant les chiots savent se réguler entre eux, autant un agneau ne possède pas les codes et les signaux pour avertir le chiot qu’il va trop loin dans le jeu jusqu’à provoquer une blessure.


 


Je n’ai personnellement jamais remarqué de véritable crise d’adolescence chez mes jeunes Montagnes qui conservent un comportement très stable.


 


En terme de maniabilité du chien tout se joue pendant le premier mois de présence au nouveau troupeau. Il est particulièrement important de consolider pendant cette période la relation « chiot-berger-troupeau » à travers des exercices simples et rapides deux fois par jour. Il est par exemple important que le berger prenne le temps de promener son chiot en laisse ne serait-ce que pour le sortir de la bergerie et lui faire découvrir les limites de son territoire. La promenade en laisse, vécue comme un instant de détente, est aussi une excellente occasion de renforcer le lien entre le berger et son chien sans que cela se fasse au détriment du troupeau. Il faut également faire découvrir au chiot des situations nouvelles comme le promener en voiture, lui faire visiter une exploitation voisine, le mettre en présence d’enfants et le faire marcher dans les rues d’un village.


 


Je conseille aux bergers de laisser leurs chiens manger les placentas et les morts nés pendant l’agnelage. Les chiens adultes gardent les cadavres en les consommant partiellement. Les Montagnes lèchent aussi les agneaux ou les chevreaux nouveaux nés à la naissance. Tous ces comportements sont normaux. Il ne faut surtout pas les interdire ou pire encore les sanctionner. Par contre il faut pouvoir les superviser lors des premières expériences du jeune chien.


 


La violence physique ne doit jamais être utilisée pour corriger un mauvais comportement du chiot. Signifier son mécontentement puis ignorer le chiot, lui tourner le dos et partir sera bien plus efficace tout comme le féliciter lorsqu’il se comporte bien. Sur ce plan de la compréhension « humain-chien » je ne peux que vous recommander le merveilleux ouvrage de Turid Rugaas « Les signaux d’apaisement » aux Editions du Génie Canin.


Présentation

Nos Montagnes dans les troupeaux …


 


Elever des chiots Montagne des Pyrénées pour la protection des troupeaux n’est en définitive pas si compliqué. L’environnement dans lequel ils grandissent doit être rempli de stimulations de toutes natures. De nombreux problèmes de comportement rencontrés chez le chien de protection adulte seraient évités si les chiots étaient mieux préparés à leur nouvelle vie et mieux socialisés.


Il va s’en dire que la génétique portée par le chiot est tout aussi importante que son éducation d’où l’intérêt de travailler avec des chiens LOF aux origines connues.


 


Encourager le retour de vrais « patous » dans les troupeaux serait sans aucun doute la meilleure démonstration du potentiel de nos chiens de Montagne des Pyrénées quelle que soit leur destination, le travail ou la compagnie.


 


Mathieu Mauriès


Elevage du Hogan des Vents


Alpes de Haute Provence


La couleur chez le Montagne des Pyrénées

La couleur chez le Montagne des Pyrénées

Le Montagne comme d'autres races a eu à subir les conséquences des effets de mode et du feuilleton Belle et Sébastien ... La robe de couleur entièrement blanche a souvent été mise en avant au détriment des robes à taches blaireau (gris) et arrouye (jaune/orange) qui font la particularité de la race et sont plus recherchées par les bergers des Pyrénées.


Ces taches se trouvent en général autour des yeux et à la base de la queue. La sélection pour des robes blanches conduit à des dépigmentations importantes et, phénomène sous-jacents, à des problèmes de santé comme la surdité. Elle ne devrait pas être favorisée dans les élevages. Il ne faut pas oublier que les anciens Montagnes dans les Pyrénées pouvaient avoir des robes très colorées à l'image du chien ci-dessus !


Bien souvent les chiots naissent avec des taches bien marquées qui s'estomperont à l'âge adulte donnant l'apparence d'une robe blanche avec souvent en tête quelques marques blaireau et arrouye.


Présentation


ELVIS au troupeau dans le Jura, fils de CAIRN du Hogan des Vents



Liste des Montagnes du Hogan des Vents au travail sur troupeau

Liste des Montagnes du Hogan des Vents au travail sur troupeau

- Boulègue (mâle - Lozère 48) : sur brebis laitières et chèvres

- Bagou (mâle - Creuse 23) : sur brebis viande

- Baco (mâle - Hérault 34) : dans un parc animalier

- Bina (femelle - Hérault 34) : sur brebis et chèvres

- Brutus (mâles - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres

- Blanche (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur brebis laitières

- Bougnette (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres (chienne restée dans mon élevage)

- Bastos (mâle - SUISSE) : sur brebis viande

- Baya (femelle - SUISSE) : sur brebis viande

- Bali (femelle - SUISSE) : sur brebis viande (chienne replacée en compagnie mais les raisons de l'échec sont connus)

- Cayouste (mâle - Drôme 26) : sur brebis viande

- Cairn (mâle - Jura 39) : sur brebis viande (mâle reproducteur du Pôle Grands Prédateurs du Jura, a engendré plusieurs portées)

- Diva (femelle - Lozère 48) : chienne de compagnie replacée adulte avec succès sur troupeau (mais non sans efforts !)

- Daisy (femelle - ALLEMAGNE) : sur cochons et volailles (cette chienne fait également une très belle carrière en expo)

- Dzeus (mâle - Alpes Maritimes 06) : sur brebis viande

- Doortje (femelle - HOLLANDE) : sur chèvres

- Eliot (mâle - Corse 20) : sur chèvres

- Estat (mâle- Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis

- Fey (femelle - Allier 03) : sur chèvres


- Filou (mâle - Alpes de Haute Provence 04) : sur brebis

Faal (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur brebis et chèvres

- Fier (mâle - Hautes Alpes 05) : sur brebis

- Farouk (mâle - Hautes Alpes 05) : sur brebis

- Gore (mâle - Corse 20) : sur brebis

- Géode (femelle - Vaucluse) : sur chevaux

- Giulia (femelle - Var 83) : sur brebis

- Guardia (femelle - Oise 95) : sur alpagas

- Galadrielle (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis (chienne restée dans mon élevage)

- Gabas (femelle - Aube 10) : sur brebis

- Hours et Haslan (mâles - Ain 01) : sur brebis

- Henia (femelle - Isère 38) : sur brebis, chèvres et volailles dans une ferme familiale

- Helinda (femelle- Jura 39) : sur brebis

- Hestour (mâle - Doubs 25) : sur brebis laitière

- Hezia (femelle - Hautes Alpes) : sur chevaux

- Hatane (femelle - Vaucluse) : sur chevaux

- Harks (femelle - Var) : sur brebis

- Hagakan (mâle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis

- Houpi (mâle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres

- Hilli (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis

- Isis (mâle - Ile de La Réunion) : sur brebis

- Islay (mâle - Ile de La Réunion) : sur chèvres

- Indien (mâle - Var 83) : sur chèvres et brebis

- Ibougne (femelle - Ardèche 07) : sur chèvres et brebis

- Iestat (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis


Jaal (femelle - Alpes de Haute Provence 04) : sur chèvres et brebis

- Jarkan (mâle - Alpes Maritimes) : sur chèvres

- Jaïka (femelle - Ardèche) : sur chèvres et brebis

- Joyce (femelle - Allemagne) : sur chevaux

- Jaal (femelle - Alpes de Haute Provence) : sur chèvres et brebis

- Jougnette (femelle - Alpes de Haute Provence) : sur chèvres et brebis

- Joune (femelle - Isère) : sur brebis

- Jalna (femelle - Aube) : sur brebis

- Jinko (mâle - Aube) : sur brebis

- Jiji (femelle - Corse) : sur brebis et vaches

- Jaap (mâle - Alpes de Haute Provence) : sur brebis

- Jolicoeur (mâle - Cher) : sur brebis

- Jildan (mâle - Hautes Alpes) : sur brebis laitières


Jon (mâle- Alpes de Haute Provence) : sur chèvres et brebis

Jop (mâle- Isère) : sur chèvres

Lionne (femelle - Hautes Alpes) : sur brebis

Lina (femelle - Pyrénées Atlantiques) : sur brebis laitières

Lucce (femelle - Alpes de Haute Provence) : sur brebis et chèvres

Marley (mâle - Alpes de Haute Provence) : sur brebis

Major (mâle - Lozère) : sur brebis et chèvres

Marius (mâle - Corse) : sur brebis

Milli (femelle - Suisse) : sur brebis

Merveilleuse (femelle - Suisse) : sur brebis

Myster (mâle - Drôme) : sur chèvres

Mila (femelle - Finlande) : sur brebis

Maap (mâle - Italie) : sur chèvres

Mirabelle (femelle - Alpes de Haute Provence) : sur brebis et chèvres

Maat (mâle - Creuse) : sur chèvres

Nuno (mâle - SUISSE) : sur brebis viande

Nelson (mâle - SUISSE) : sur brebis viande

Noisette (femelle - ITALIE & SUISSE) : sur brebis viande

Nachi (mâle - Bouches du Rhône) : sur brebis viande

Nacho (mâle - Bouches du Rhône) : sur brebis viande

Naya (femelle - Alpes de Haute Provence) : sur brebis et chèvres















 

Combien de chiens pour protéger un troupeau ?

Combien de chiens pour protéger un troupeau ?

Le nombre de chiens nécessaires pour protéger un troupeau dépend de plusieurs facteurs :


Ü La race de mouton car elle influe directement sur l’instinct grégaire du troupeau. Certaines races comme les Mérinos restent bien groupées d’autres comme les Préalpes du Sud ont tendance à s’éparpiller compliquant de ce fait la tâche des chiens et nécessitant alors la présence de plus de chiens ;


Ü La topographie du pâturage et sa nature (prairie ouverte, forêt, montagne, plaine) plus ou moins favorables à une approche discrète des prédateurs ;


Ü Le comportement des prédateurs notamment des meutes de loups et le nombre de loups dans la meute qui peuvent mettre une pression plus ou moins forte sur le troupeau. Les loups apprennent à attirer les chiens loin du troupeau pour les tuer et parfois même les consommer ;


Ü La disponibilité en proies sauvages pour les prédateurs ;


Ü Les types de prédateurs présents (loup, ours, lynx, chiens errants ...);


Ü La présence de femelles non stérilisées dont les chaleurs peuvent créer du désordre parmi les chiens de protection mâles et même attirer les loups ;


Ü Les caractéristiques comportementales des chiens de protection diffèrent d’un individu à l’autre. Les connaître permet de constituer le groupe de chiens adéquats face à une prédation prévisible. Concernant le loup, tous les chiens ne supportent pas de la même façon la pression imposée par les prédateurs, certains sont plus capables que d’autres d’adapter leur stratégie de protection face à de nouvelles tactiques d’attaque des loups.


En Espagne on dit « qu’il y a assez de chiens lorsque la prédation s’arrête ! »


Il y a bien souvent plus de différences entre les individus « chien » qu’entre les races bien que ces dernières puissent être complémentaires dans le travail.

 

Un jeune chien de protection est considéré en apprentissage pendant ses deux premières années au troupeau. Il ne faut pas attendre d'un chiot qu'il ait un comportement de chien adulte. Il est susceptible de faire des erreurs et c'est normal. Ce sera à vous de lui enseigner les bons comportements. Les jeunes chiens ne doivent pas être mis en contact avec des agneaux avant au minimum l'âge de 1 an. Ils doivent, pendant ce laps de temps, pouvoir régulièrement jouer avec leur congénères afin de se décharger de leurs excédents d'énergie et de développer des relations sociales avec leurs semblables.

Homme de Paix et de Partage, je reste disponible à tous ceux qui souhaitent utiliser des chiens pour assurer la protection de leurs troupeaux. Si vous n'avez pas de temps, si vous n'aimez pas les chiens, NE PRENEZ PAS de chiens de protection.

Donner un nombre précis de chiens nécessaires à la protection d’un troupeau est un exercice difficile. Des années d’observations et d’échanges avec des collègues utilisateurs dans le monde entier m’ont conduit à proposer la ligne directrice suivante. 


Le nombre des chiens peut être diminué ou augmenté selon des circonstances et un environnement qui restent propres à chaque troupeau. Néanmoins tomber en dessous de ces seuils ne peut garantir une protection efficace du troupeau et des chiens eux-mêmes.

 

Pour l'équilibre de la meute et son efficacité il est bon qu'elle soit composée de mâles et de femelles de différents âges. Les anciens enseignent ainsi aux plus jeunes tout en assurant leur protection. Dès lors qu'un chien atteint l'âge de 5 ans il faut penser à son remplacement et intégrer un nouveau chiot. Un tiers des chiens doit être très expérimenté (chiens de plus de 5 ans) un tiers doit être expérimenté (chiens de 2 à 5 ans) et un tiers composé par les jeunes chiens en apprentissage (chiens de 3 mois à 2 ans).























Taille du troupeau (têtes)


< 100


300


500


700


1000


1200


1500


Nombre de chiens


2


3


4


5


7


8


10


Les clubs de race : outils de destruction massive ?

Les clubs de race : outils de destruction massive ?



Berger picard, berger de Beauce,
berger de Brie, berger des Pyrénées, berger allemand, berger belge … la liste
est longue de tous ces chiens de conduite qui n’ont plus de
« berger » que le nom et qui ont été perdus définitivement pour le
pastoralisme.



En France, le Border Collie est la
seule race de chien de berger dont l'examen de confirmation comprend un test
d'aptitude naturelle au travail. Y aurait-il un rapport avec le fait que le
Border Collie a éclipsé toutes les autres races de chiens de conduite dans nos
troupeaux? Sans le moindre doute. La question de la conservation du seul chien
de protection français qui nous reste, le Montagne des Pyrénées, se pose
aujourd’hui. Malheureusement l’histoire est déjà terminée pour le Mâtin des
Pyrénées qui a déserté les troupeaux français.



 



Le concept de « race » : pour le meilleur ou pour le
pire ?



 



Les chiens de travail ont été
sélectionnés par les bergers sur leur fonctionnalité et leur adaptation à un
milieu donné. Génération après génération la fonctionnalité a conduit à une
certaine homogénéité dans l’apparence. C’est ce que l’on appelle le phénotype.



 



Les éleveurs ont toujours travaillé
sur des populations : de moutons, de chèvres, de vaches et de chiens en
les sélectionnant en fonction de nécessités vitales créant par la même des
variétés locales. Ces variétés auxquelles correspondent des génotypes,
c’est-à-dire des patrimoines génétiques, se sont fixées au fil du temps dans
des types variables. C’est que l’on appelle la biodiversité, largement mise à
mal par le soi-disant progrès scientifique plutôt promoteur de clones … En
génétique, le phénotype est l’expression du génotype dans un milieu donné. Par
exemple les chevaux de Camargue élevés dans le Nord de la France sont plus
grands que ceux élevés dans le Sud alors qu’ils portent exactement le même
patrimoine génétique. C’est le milieu qui fait la différence.



 



Et le Montagne des Pyrénées dans
tout cela ? Ce qui plaît chez ces grands chiens c’est la beauté, la
puissance et la personnalité qu’ils dégagent, fruit d’une sélection réalisée
par les bergers depuis des siècles. Sélection impitoyable qui a écarté tous les
chiens impropres à la protection des troupeaux mais qui dans le même temps a
porté jusqu’à nos jours des chiens d’une grande rusticité régulièrement mise en
avant alors qu’il faudrait se poser la question de savoir si elle est toujours
d’actualité ?



 



La variabilité génétique est un outil
indispensable à tout sélectionneur car elle permet de faire évoluer une
population animale en fonction des contraintes du milieu (physiques, économiques,
sociales) qui sont, elles aussi, évolutives.



 



L’utilisation
d’un nombre réduit de reproducteurs mâles et le recours à la consanguinité
réduisent la variabilité génétique. Mais aussi les possibilités de défense de
l’organisme qui s’effondrent. D’où l’émergence de tares et de maladies
favorisées par un système immunitaire déficient incapable de s’adapter à de
nouveaux virus et bactéries, eux-mêmes en permanente évolution.



 



La notion de race telle qu’elle est
connue de nos jours reste très récente à l’échelle de l’histoire humaine. La
standardisation des races qui fige les populations dans des types précis va
donc à l’encontre de leur variabilité génétique. Cette standardisation rigide constitue
sur ce plan-là un handicap pour toute évolution ultérieure d’une population
animale. Elle conduit aussi à un appauvrissement génétique surtout lorsque qu’un
nombre réduit de géniteurs mâles est utilisé intensivement, ce qui est le cas
des champions d’exposition dans le monde canin.



 



Le standard ou le reflet de la fonctionnalité



 



En 1923 la Réunion des Amateurs de
Chiens Pyrénéens, à l'initiative de M. Bernard SÉNAC-LAGRANGE, fait enregistrer
le standard officiel du Montagne auprès de la Société Centrale Canine après avoir
étudié les chiens dans leur milieu naturel, la montagne et le troupeau.



 



Dans son ouvrage Great Pyrenees Owner’s Handbook (2008) Joseph
Gentzel explique très bien que le standard décrit les caractéristiques du chien
idéal pour le travail sur troupeau. Il reconnaît que l’essence même du Montagne
est le travail pour lequel il a été sélectionné pendant des siècles. Le
déconnecter de ses origines c’est le perdre à jamais.



 



Ainsi la taille, la puissance et
l’élégance du Montagne sont des caractéristiques utiles lorsqu’il doit faire
face à des grands prédateurs. Le loup et l’ours sont des animaux magnifiques …
pour leur faire face il faut des chiens tout aussi magnifiques ! Le chien de
Montagne est grand mais sans lourdeur. Lorsque son troupeau est en danger il
doit pouvoir réagir rapidement et atteindre le prédateur tout aussi vite pour
s’interposer. Ce n’est sans doute pas un hasard si un mâle Montagne adulte
possède à peu prés le même gabarit que celui d’un loup. Depuis des centaines
d’années ce gabarit a fait ses preuves dans le travail de protection des
troupeaux.



La taille et la forme de l’œil sont
d’une grande importance car les Montagnes travaillent dans des conditions
climatiques difficiles (pluie, neige, vents). L’œil en amande entouré de
paupières serrées et bordées de noir facilite le travail dans la neige en
limitant l’impact de la réverbération. Il évite dans d’autres circonstances
comme des coups de vent l’entrée de corps étrangers dans l’œil qui pourraient l’irriter
et pénaliser la vision. La couleur brun ambré permet aux chiens de travailler
dans différentes luminosités.



Chez de nombreuses races de chiens
de protection les oreilles sont coupées pour ne pas donner de prises aux
prédateurs. Chez le Montagne cela n’a jamais été le cas car les oreilles, de
petite taille, sont parfaitement dissimulées dans la fourrure dans une position
plus basse et donc peu accessibles à la prise.



La forme allongée de la tête du
Montagne et des babines peu
tombantes lui donnent une grande force dans la mâchoire en
comparaison de têtes plus carrées et de babine
tombantes. La tête du Montagne est construite
pour faire face aux prédateurs !



Le port de la queue en « arroundera »
permet aussi au berger de distinguer nettement son chien en cas de
confrontation nocturne tout comme sa couleur toujours plus claire que celle des
prédateurs européens.



 



La qualité, la texture et la tenue
du poil sont d’une grande importance pour la protection de l’organisme dans la
mesure où les chiens travaillent en extérieur et par tous les temps. Les
bergers ont aussi sélectionné des chiens qui n’avaient pas besoin d’être
entretenus. Malheureusement la qualité du poil est de nos jours négligée aboutissant
à des chiens sujets aux échauffements. Le sous poil reste emprisonné dans le
poil et crée des agglomérats qu’il faut alors éliminer par une tonte. Un
Montagne ne devrait jamais être tondu. Le poil long et blanc permet aux chiens
de résister à la chaleur bien plus efficacement que s’ils sont tondus. Le sous
poil quant à lui isole les chiens du froid pendant l’hiver. Il est clair que la
qualité du poil ne peut pas être évalué de façon pertinente sur des chiens
toilettés à l’extrême au détriment de la rusticité qui fait la véritable beauté
des grands Pyrénéens. Le standard précise « Les taches poil de blaireau sont les plus appréciées
» mais où sont donc passés les
chiens blaireaux en exposition ? Disparus pour sacrifier à la mode de « Belle
et Sébastien » dont les ravages pour la race sont toujours d’actualité.
Disparus aussi pour la variabilité génétique et la rusticité. Ce n’est sans
doute pas par hasard qu’ils avaient la préférence des bergers.



 



Le tempérament et l’intelligence du
Montagne sont ses plus grands atouts pour le travail. Historiquement les
Montagnes étaient utilisés pour la protection des troupeaux pendant la saison
de pâturage du printemps jusqu’à l’au
tomne. Pendant l’hiver ils restaient à
la ferme protégeant non seulement le troupeau mais aussi tous les biens de leur
maître ainsi que sa famille. Demeurant à la ferme tout l’hiver et une partie de
l’au
tomne il était inévitable que les
Montagnes rencontrent les villageois. Ils ont donc été sélectionnés pour être
tolérants aux personnes dans la mesure où celles-ci ne constituaient pas un
danger. Le Montagne des Pyrénées est donc par définition un chien de troupeau
qui ne présente pas d’agressivité envers l’homme. J’ai déjà souligné dans mes
articles précédents l’importance du rôle du naisseur dans la socialisation des
chiots et dans leur éducation. Les chiots doivent être en contact avec l’homme
afin de pouvoir développer leur potentiel. Et cela ne nuit aucunement à leur
attachement au troupeau contrairement à ce qui est toujours colporté par
certains techniciens.



 



Les chiens Montagne sont faits pour travailler
avec leur berger et non pas être laissés seuls et à l’abandon dans un troupeau.
Cette façon de faire est un non sens même si elle toujours conseillée en France.
Le berger, ses chiens de protection et ses chiens de conduite forment une
entité cohérente avec leur troupeau. Ils travaillent en équipe au service du
bien être du troupeau.



 



La présence de doubles ergots a été
recherchée de tout temps par les bergers quelles que soient d’ailleurs les
races de travail sur troupeau. Bien que l’intérêt du double ergot n’apparaisse
pas évident de nos jours, sa présence a toujours été considérée comme un signe
de qualité. Il est donc probable que le double ergot soit un marqueur extérieur
retrouvé chez les chiens particulièrement méritants d’où sa présence
systématique chez les chiots conservés pour le travail.



 



Et sur le terrain de l’agriculture ?



 



Concernant les chiens de protection
si l’on s’en tient à l’estimation donnée dans le rapport 2009 de l’Institut Technique
de l’Elevage, il y aurait entre 1500 et 2000 chiens de protection en France
dont une large majorité sont dits « Montagnes des Pyrénées ».



Dans cette population, les
véritables chiens de Montagne des Pyrénées (LOF) représentent d’après mon
estimation personnelle moins de 5 % des dits « patous » en activité.



Force est de constater que le club
de race, la RACP, n’entretient que des liens extrêmement réduits avec le monde
des bergers et réciproquement vu qu’aucune information les concernant n’est mise
à leur disposition par le club. La RACP laisse là la porte ouverte à toutes les
déviances possibles en matière de chiens de protection : croisements
aléatoires entre différentes races de chiens de protection mais aussi entre
chiens de conduite et chiens de protection d’où l’existence de
« patous » aux yeux bleus ! Ces croisements donnent surtout des
chiens au comportement imprévisible et potentiellement dangereux.



Un jour prochain ces déviances se
retourneront inévitablement contre les Montagnes LOF à l’occasion d’un incident
grave sur un touriste ou un enfant.



 



Les concours « chiens de troupeau » n’ont quant à
eux plus grand-chose à voir avec la vie des troupeaux. Ce sont des parodies de
la réalité, un nouveau sport, de l’agility « pastorale » en quelque
sorte.



Les malheureuses brebis qui sont
utilisées dans ces manifestations sont manipulées sans ménagement et sans aucun
égard, à de multiples reprises, souvent en plein soleil, à peine abreuvées.
Aucun berger digne de ce nom ne laisserait ses animaux être traités de la
sorte. Cela démontre encore une fois le fossé qui existe avec le monde de
l’élevage de rente. Ces manifestations concernent surtout des conducteurs de
chiens qui utilisent le troupeau comme un outil afin de se mettre en valeur.



Pour les véritables éleveurs ovins
ou caprins le troupeau est le cœur de leur activité, une passion et la source
de leur revenu. Ils ne s’amusent pas avec.



 



Les expositions ou le monde des illusions



 



J’ai apprécié les paroles très juste
d’une de mes correspondantes canadienne utilisatrice de chiens de protection au
sujet des expositions : « Les
chiens de travail sont présentés dans les petits concours de province par leurs
bergers. Au premier regard il est évident que ces chiens sont des chiens de
protection à temps plein ! Ils sont venus en ville juste pour
l’après-midi. Ils sont présentés sans aucune préparation, pas forcément bien
élevés face aux autres concurrents et surtout mal à l’aise d’être examinés par
un inconnu, le juge. Je suis certaine que ces chiens sont formidables au
travail de protection du troupeau sinon leurs bergers n’auraient pas autant de
fierté à les présenter. Comparés à de grands champions dans leur race ils ne
sont peut être pas au top en terme de présentation ou de standard par contre leur
mental est authentique. Ces chiens sont sélectionnés pour repousser les autres
canidés et donc des chiens inconnus perçus comme des menaces pour leur
troupeau.



Exiger d’eux de faire la différence entre des chiens étrangers sur un
ring et des chiens étrangers dans leur pâture, c’est vraiment demander beaucoup
de discernement à un chien de protection. Cela revient à leur demander d’opter
entre deux jeux de comportements et de réactions totalement distincts selon les
circonstances. Même si cela est réalisable, ces situations placent les chiens
de protection dans des situations difficiles à gérer, sans compter un voyage inhabituel
plus ou moins long dans un véhicule qui les éloigne de leurs troupeaux. Séparer
de la sorte un chien de protection de son troupeau est véritablement
traumatisant pour lui. Présenter des chiens de protection en exposition crée
également des difficultés au berger qui modifie l’équilibre de sa meute en
retirant un ou plusieurs chiens du groupe puis en les réintroduisant après. Un
nouvel équilibre s’étant établi dans la meute sur la présomption de non retour
des chiens engagés dans l’exposition, leur retour va inévitablement provoquer
des conflits et des agressions qui peuvent être vives
 ».



 



Les Régionales et les Nationales
d’Elevage ont perdu tout leur sens profond pour devenir des copies conformes des
expositions à CAC et à CACIB. Qui oserait présenter une chienne avec des
mamelles et sans poils ? Alors que justement ce sont elles, les chiennes
d’élevage, l’avenir de la race. Qui pense à les mettre en valeur à travers leur
carrière de reproductrices ? Personne.



 



Les jugements d’exposition ne
concernent plus que l’aspect extérieur du chien, la qualité du toilettage et de
la présentation. Les expositions de conformité au standard sont malheureusement
devenues des expositions de beauté, de véritables spectacles (Best in Show j’en
passe et des meilleurs) basés sur tous les excès au détriment de la santé et du
bien être des chiens. Des chiens totalement handicapés se retrouvent ainsi
propulsés sur les plus hautes marches des podiums. Ce sont ceux-là même qui
engendreront les générations futures toujours plus tarées … à l’image par
exemple de ces pauvres bergers allemands qui ne tiennent même plus leurs pattes
arrière et sont devenus incapables de sauter quelque obstacle que ce soit.



 



Vous avez dit « sélection » ?



 



La zootechnie, ce terme inconnu de
la plupart des intervenants du monde canin, est pourtant la science qui traite
de l’élevage des animaux domestiques dont bien évidemment les chiens. La
sélection en est une des composantes à côté de la nutrition ou de la
reproduction.



Fertilité, prolificité, qualités
maternelles, croissance des chiots, mortalité chez le chiot, mortalité chez
l’adulte, longévité, rusticité sont autant de critères techniques
indispensables à l’élaboration d’un programme d’élevage. Sans eux il est
totalement illusoire de parler de génétique. Autant sélectionner des poulains
dans un troupeau de zèbres et de poney shetland !



 



Ces critères techniques sont
également nécessaires pour suivre l’évolution d’une population animale et
éviter des dérives nuisibles à son maintien et son homogénéité.



 



Alors quelle sélection imaginer sur
des pedigrees vides de toute valeur génétique et des classements d’expositions aberrants ?
Tout simplement aucune. Qui plus est certains cynophiles vont jusqu’à estimer
que 50 % des pedigrees sont faux (Revue Technique du chien N° 21 avril-mai 2012
article de Bertrand Neveux « Sélection,
la fin d’une époque
 ») ce qui rend la chose encore plus illusoire … La
confirmation est pratiquement acquise pour une très large majorité des chiens
présentés. Par conséquent il n’y a plus aucune pression de sélection dans les
populations canines. Tous les chiens confirmés peuvent accéder à la
reproduction, les bons comme les moins bons. Pas de pression de sélection,
c’est pas de sélection du tout.



 



Sélectionner les chiens uniquement
sur des postures en exposition est surtout une aberration sur un plan
zootechnique et ne peut que conduire à la disparition de tous les critères
fonctionnels qui définissent un chien de travail. Les quelques tests de
comportement qui existent sont insuffisants et de toutes façons inapplicables
sur le terrain pour juger du mental et des aptitudes des chiens appartenant à
des races de protection de troupeau.



 



La sélection sur la posture conduit à faire émerger et
concentrer les problèmes génétiques alors que la sélection sur la
fonctionnalité les écarte
. C’est ainsi que le gène du nanisme est apparu et s’est
exprimé chez les Montagnes américains de show (Voir le livre de Joseph Gentzel The Great Pyrenees From France With Love,
2002). Un comble pour une race de grand format !



 



Cette sélection sur la posture peut
être encore plus dévastatrice lorsque lui sont associées des pratiques aujourd’hui
courantes en élevage. Biberonner systématiquement les chiots engendre une
contre sélection au détriment des qualités maternelles qui vont se dégrader
génération après génération si cette pratique perdure. Une chienne qui n’est
pas capable de mettre bas naturellement ou de nourrir sa portée devrait être
retirée de la reproduction Mettre les portées sous lampe chauffante est une
contre sélection pour la résistance au froid. L’ensemble de ces pratiques
contribuera à sélectionner à échéance de quelques dizaines d’années des chiens beaucoup
plus fragiles. Où sera alors passée la légendaire rusticité du Montagne des
Pyrénées ?



Des exemples très concrets de ce
type de dérives existent depuis longtemps chez les animaux de ferme.



C’est la voie d’une
artificialisation totale qui est tout sauf naturelle et durable.



 



Réduire les problèmes de santé du
cheptel Montagne des Pyrénées à la seule dysplasie de la hanche c’est minorer
tous les autres problèmes qui peuvent nuire à la vitalité de la race. A voir la
prolifération des chiots qui naissent entièrement blancs et sans aucune
pigmentation qui s’intéresse au développement de la surdité dans le cheptel
Montagne des Pyrénées ? Personne.



 



Dans l’idéal et pour préserver les
aptitudes naturelles des chiens de Montagne des Pyrénées qui sont leur essence
même, ne devraient être « recommandés » que des étalons qui ont fait
leurs preuves dans le travail de protection des troupeaux. Si rien n’est
modifié dans la façon de sélectionner les reproducteurs, le type originel de la
race Chiens de Montagne des Pyrénées
est inexorablement condamné à disparaître.



 



Et demain ?



 



Il est nécessaire de maintenir et de
suivre des populations de chiens Montagne dans leur milieu naturel qui est le
troupeau en privilégiant bien sûr la fonctionnalité à la beauté. Beauté qui
n’est en définitive que le résultat de cette fonctionnalité.



 



Dans un avenir plus ou moins
lointain, il pourrait même être envisagé de retremper le chien de Montagne des
Pyrénées avec d’autres races de protection d’apparence et d’origine similaires
(Tatras, Kuvasz, Maremme Abruzzes, Akbash …) pour retrouver une rusticité ou
d’autres qualités – peut être en ce temps-là perdues – et augmenter à nouveau la
variabilité génétique au sein de la population.



Cette démarche a déjà été utilisée très
efficacement pour sauver de l’extinction des races domestiques comme le baudet
du Poitou dont le cheptel a été reconstitué en faisant appel à des ânesses
espagnoles. Comme je le précisais en début d’article il ne faut pas oublier que
le concept typiquement occidental de « race » est très récent et il
ne devrait pas figer nos populations de chiens de protection dans des standards
rigides au regard d’inévitables évolutions.



 



C’est bien la sélection par la fonctionnalité qui a construit le chien
de Montagne des Pyrénées tel qu’il est encore de nos jours. Continuer à ignorer
cette réalité et à sélectionner les chiens sur des postures d’exposition ne
peut que conduire à la destruction de ce patrimoine canin issu de la sélection
pastorale.



 



Il est donc absolument nécessaire de
renouer le contact avec les utilisateurs.



Il faut que les programmes de
sélection concernant les chiens de travail soient basés sur des données
mesurables tant sur le plan de la morphologie, que sur des critères liés à la
reproduction et au comportement.



Il s’agit aussi de mieux former les
éleveurs qui ont tendance à diaboliser toute approche technique sous prétexte
que le chien est un animal de compagnie et non un animal de rente. Il faut sur
ce plan-là bien distinguer « l’outil technique » qui est neutre et
« l’utilisation » qui en est faite avec des résultats qui peuvent
être aussi exceptionnels que catastrophiques. C’est là qu’une éthique de
l’élevage doit s’imposer.



 



Les chiens de Montagne des Pyrénées
sont indiscutablement une création des bergers. Ils sont et restent dans leur
mental des chiens de travail. Les modifier sous quelque aspect que ce soit c’est
les dénaturer et perdre tout ce qui fait leur personnalité hors du commun.



Que des clubs de race surfent sur le
pastoralisme tout en détruisant les chiens de travail et une sélection
millénaire n’est pas éthique. Il faut que les clubs se positionnent clairement
sur ce sujet. Il est de leur responsabilité de faire des choix et de les
assumer. Le berger des Pyrénées a déjà fait les frais de cette politique. Il a
disparu des troupeaux français. Le chien de Montagne des Pyrénées le suit de
très prés …



 



Les Espagnols ont adopté une
solution intelligente pour le Mâtin espagnol en créant une association
spécifique pour les chiens de travail ORTROS https://mastinesibericos.es/ chiens
de travail qui sont maintenant très différents de ceux qui sortent en expo
tombés dans un hyper type désastreux … Une
telle démarche n’a malheureusement aucune chance d’aboutir en France. Pour des
raisons culturelles, et aussi parce que les chiens de protection après plus de 30
ans d’une communication aberrante par des personnes formées de façon livresque,
une absence totale de programmes de sélection et une filière d’élevage inexistante,
sont considérés par les bergers comme des fardeaux et non pas comme des alliés
dans leur travail quotidien.



 



Il existe plus de 30 races de chiens
de protection présentes dans des pays qui possèdent toujours des grands
prédateurs. Elles pourront demain éliminer le « patou » de nos
troupeaux tout comme le berger des Pyrénées a été éliminé des troupeaux
français et remplacé par le Border Collie. Quelques dizaines d’années ont
suffit.



 



Les clubs de races, la Société
Centrale Canine et les éleveurs seront-ils capables de prendre leurs
responsabilités face à la préservation de nos chiens de travail ? C’est la
vraie question qui se pose.



 



Mathieu Mauriès



Elevage du Hogan des Vents



https://hogandesvents.chiens-de-france.com



Comment créer une meute de chiens de protection ?

Comment créer une meute de chiens de protection ?

© Mathieu Mauriès 2015

 

En France et depuis plus de 20 ans la prédation du loup sur les troupeaux ne cesse d’augmenter malgré la présence de chiens de protection. Ce constat d’échec est quasi généralisé. Il s’explique par une désinformation généralisée sur le fonctionnement de ces chiens. Le mythe du chien qui travaille seul dans un troupeau quelle que soit sa taille a fait des ravages. Placer un chiot de 8 semaines, parfois moins, seul au milieu d’un troupeau qu’il ne connaît pas et sans contact avec les humains et ses congénères, n’est ni plus ni moins que de la maltraitance.

 

Sur le terrain le travail des chiens – et non DU chien – consiste à établir un périmètre de sécurité autour du troupeau. Ils marquent le territoire avec leurs urines et leurs crottes, et par leurs aboiements, particulièrement la nuit, ils signalent leur présence aux prédateurs. Ils évitent ainsi la plupart du temps toute confrontation directe. Le rôle des chiens est d’empêcher les prédateurs d’approcher du troupeau. Grâce à leur odorat très développé, ils sont capables de les détecter à distance et ainsi de les bloquer. Lorsqu’ils sont correctement utilisés les chiens de protection sont efficaces. Partout dans le monde ils sont reconnus depuis longtemps comme le meilleur moyen de protéger les troupeaux et les prédateurs eux-mêmes puisque les confrontations directes sont extrêmement rares lorsque les chiens sont bien utilisés. Les chiens sont aussi le seul « moyen de protection » capable de s’adapter face aux changements de stratégie des loups.

 

C’est quoi l’efficacité des chiens de protection ?

 

Le résultat en termes d’efficacité de protection tient à la combinaison de 6 facteurs :

 

- Le patrimoine génétique du chien

- La méthode d’élevage du naisseur (très importante)

- La méthode de mise en place

- Le travail en meutes de chiens structurées

- L’implication du berger

- Le suivi du placement

 

Si l’un de ces facteurs est défaillant c’est tout le résultat qui sera défaillant. Les bergers ont besoin de chiens sains, stables et efficaces. Alors comment atteindre cet objectif ?

 

 

Il est absolument nécessaire de mettre en place des meutes de chiens bien structurées pour faire face aux meutes de loups. La protection se joue essentiellement dans le rapport de force entre ces 2 groupes de canidés. Les chiens âgés et expérimentés, ayant survécu aux rencontres avec les loups, doivent pouvoir transmettre leur savoir aux chiens plus jeunes. Ils sont précieux et de très bons professeurs.

 

Un jeune chien de protection doit être considéré en apprentissage pendant ses deux premières années au troupeau. Il ne faut pas attendre d'un chiot qu'il ait un comportement de chien adulte. Il est susceptible de faire des erreurs et c'est normal. Le chiot devrait être éduqué par des chiens adultes expérimentés. Si ce n’est pas le cas, c’est au berger de lui enseigner les bons comportements. Les jeunes chiens ne doivent pas être mis en contact avec des agneaux avant l'âge de 2 ans sauf s’ils sont supervisés par un berger. Ils doivent, pendant ce laps de temps, pouvoir régulièrement jouer avec leurs congénères afin de se décharger de leurs excédents d'énergie et de développer des relations sociales avec leurs semblables qu’ils soient chiens de protection, chiens de conduite ou chiens de compagnie de la ferme.

 

De la nécessité de créer des meutes de chiens de protection

 

Le nombre de chiens à utiliser pour protéger un troupeau est largement sous estimé en France. Ce nombre dépend de plusieurs facteurs :

 

- La race de mouton car elle influe directement sur l’instinct grégaire du troupeau. Certaines races comme les Mérinos restent bien groupées d’autres comme les Préalpes du Sud ont tendance à s’éparpiller compliquant de ce fait la tâche des chiens et nécessitant alors la présence de plus de chiens ;

 

- La topographie du pâturage et sa nature (prairie ouverte, forêt, montagne, plaine) plus ou moins favorables à une approche discrète des prédateurs ;

 

- Le comportement des prédateurs notamment des meutes de loups et le nombre de loups dans la meute qui peuvent mettre une pression plus ou moins forte sur le troupeau. Les loups apprennent à attirer les chiens loin du troupeau pour les tuer et parfois même les consommer ;

 

- La disponibilité en proies sauvages pour les prédateurs ;

 

- Les types de prédateurs présents (loup, ours, lynx, chiens errants ...);

 

Donner un nombre précis de chiens nécessaires à la protection d’un troupeau est un exercice difficile. Des années d’observations et d’échanges avec des collègues utilisateurs dans le monde entier m’ont conduit à proposer la ligne directrice suivante. Dans ce tableau les chiens sont considérés comme « chiens adultes » c’est-à-dire âgés de plus de 2 ans.

 

Taille du troupeau

(ovins viande nbre de têtes)< 100  300  500  700  1000  1200  1500

Nombre de chiens adultes        2      3      4      5        7        8      10


 


 

Le nombre des chiens peut être diminué ou augmenté selon des circonstances et un environnement qui restent propres à chaque troupeau. Néanmoins face à des meutes de loups établies, tomber en dessous de ces seuils ne peut garantir une protection efficace du troupeau et des chiens eux-mêmes.

 

Pour l'équilibre de la meute et son efficacité il est bon qu'elle soit composée de mâles et de femelles de différents âges. Les anciens enseignent ainsi aux plus jeunes tout en assurant leur protection. Plus la pression de prédation est forte, plus la proportion de mâles dans la meute doit être importante. Dès lors qu'un chien atteint l'âge de 5 ans il faut penser à son remplacement et intégrer un nouveau chiot. La meute idéale est composée de la façon suivante :

 

- Un tiers des chiens doit être très expérimenté (chiens de plus de 5 ans)

- Un tiers doit être expérimenté (chiens de 2 à 5 ans)

- Un tiers composé par les jeunes chiens en apprentissage (chiens de 3 mois à 2 ans).

 

Evidemment il est largement souhaitable de mettre en place des chiens de protection AVANT l’arrivée des prédateurs. Réagir après la première attaque c’est réagir beaucoup trop tard sachant qu’il faut comme je vais l’expliquer par la suite plusieurs années pour former une meute de chiens de protection efficace. Mettre en place des chiens dans une situation de stress aigu, presque inévitablement des chiots, ne solutionnera pas le problème de prédation à court terme. Les chiots seront même des proies faciles pour les loups. Il est donc très important de se préparer à l’avance et dans le calme. Qui plus est avec la recrudescence de vols d’animaux en plein champs la présence de chiens de protection devient pratiquement une nécessité, même en l’absence de prédation.

 

Créer une meute de chiens de protection

 

Tout comme les loups fonctionnent dans une meute sous la responsabilité d’un couple reproducteur, il est nécessaire pour le berger débutant en chiens de protection de démarrer avec un couple de chiens pour créer sa meute. Les chiots devront provenir de deux lignées différentes afin d’éviter toute consanguinité. Pour un chien de race avec un patrimoine génétique connu, que le chiot naisse au milieu d’un troupeau n’est ni nécessaire ni suffisant. Cela est juste un facteur favorable parmi d’autres. Il peut donc être intéressant de rechercher de la nouvelle génétique auprès d’éleveurs de chiens qui auront su conserver les qualités originelles de leur race et il en existe que ce soit en Montagne des Pyrénées, Kangal ou Mâtin Espagnol pour les races que je connais bien.

 

Le calcul suivant est volontairement simpliste et uniquement théorique sachant que le fossé entre la théorie et la réalité peut relever du gouffre, il donnera néanmoins une idée du temps nécessaire à la création d’une meute en se basant sur l’objectif de protéger un troupeau de 1000 brebis.

 

Sur la base de mes hypothèses déjà évoquées la meute « idéale » pour protéger 1000 brebis serait donc composée au minimum de 7 chiens adultes + les jeunes de renouvellement. Voyons la progression de la meute à partir de l’achat de 2 chiots :

 

Année 0 : achat de 2 chiots de 3 mois, 1 mâle (M1) et 1 femelle (F1) qui seront élevés ensemble. Ils proviendront de 2 lignées différentes

La meute A0 est composée de 2 jeunes chiens

 

Année 1 : c’est l’année de croissance des chiots qui sont toujours en formation …

La meute A1 est composée de 2 jeunes chiens

 

Année 2 : la formation continue, la chienne F1 mettra au monde sa première portée. 3 chiots seront conservés 2 mâles [M2 et M3] et 1 femelle [F2] destinée à prendre la suite de sa mère ou à la remplacer en cas d’accident.

La meute A2 est composée de 5 chiens sans expérience. Son efficacité est donc très limitée.

 

Année 3 : les 2 premiers chiens M1 et F1 sont maintenant opérationnels mais il leur faut acquérir l’expérience du terrain. Ils ne sont pas encore capables de former entièrement leurs 3 premiers jeunes [M2 M3 et F2] qui sont en première année de formation.

La meute A3 est composée de 5 chiens dont 2 chiens opérationnels mais l’efficacité de la protection reste encore très limitée du fait de la présence de 3 chiots.

 

Année 4 : la chienne F1 mettra au monde sa deuxième portée. 2 chiots seront à nouveau conservés 1 mâle [M4] et 1 femelle [F3]. Les chiots M2 M3 et F1 terminent leur deuxième année de formation, ils entrent dans l’opérationnalité

La meute A4 est composée de 7 chiens : 4 mâles et 3 femelles. L’objectif est atteint en termes de nombre mais pas en terme d’efficacité car la meute est encore très jeune et manque d’expérience dans son fonctionnement, les chiens les plus âgés n’ayant que 4 ans.

 

Année 5 : les 2 premiers chiots ont maintenant atteint l’âge de 5 ans et rentrent dans la catégorie des chiens « très expérimentés ». Ils sont capables de former et de protéger des chiots et des chiens plus jeunes. Leurs jeunes M2 M3 et F2 rentrent dans la catégorie « chiens expérimentés » et les petits derniers M4 et F3 sont en formation initiale.

La femelle F2 pourra être accouplée avec un mâle extérieur et donner naissance à une portée destinée à la vente. Une femelle de cette portée pourrait être également conservée F4. La mise à la reproduction de F2 permet de tester les qualités maternelles de la lignée. On peut ainsi observer le comportement de 3 générations en lignée femelle F1, sa fille F2 et sa petite fille F4. L’information commence à être pertinente et cette lignée peut alors soit être conservée soit éliminée si ses défauts sont supérieurs à ses qualités.

La meute A5 est composée de 8 chiens : 4 mâles et 3 femelles + 1 chiot femelle. L’objectif est atteint en termes de nombre et son efficacité s’améliore avec 5 chiens opérationnels et 3 jeunes en formation pour en assurer le renouvellement.

 

Année 6 : La meute est enfin opérationnelle avec 7 chiens adultes au travail (M1 F1 M2 M3 F2 M4 F3) sa structure finale est atteinte. Il est maintenant temps de penser au remplacement des 2 premiers d’origine. Selon les qualités observées dans la lignée créée pour ce troupeau spécifique, différentes hypothèses peuvent être envisagées pour choisir le remplacement des 2 chiens d’origine et sécuriser la meute. Je vous propose la suivante si le berger est satisfait des qualités de travail de ses premiers chiens et si les chiennes sont bonnes reproductrices et bonnes mères.

 

Comme 3 femelles sont en âge de reproduire F1 F2 F3 et potentiellement plus tard F4, il sera judicieux d’introduire 2 nouveaux chiots mâles M5 et M6 (frères de portée d’une lignée ayant fait ses preuves au travail) d’une origine génétique différente. Le futur remplaçant de M1 sera alors celui présentant le plus de qualités morphologiques et comportementales.

La meute A6 est composée de 10 chiens : 6 mâles et 4 femelles dont 3 chiots (F4, M5 et M6). Cette meute est maintenant très opérationnelle avec 5 chiens « très expérimentés », 2 chiens « expérimentés » et 3 jeunes en formation.

 

En résumé

 

Pour un troupeau de 1000 brebis, il faut un minimum de 6 années pour constituer une meute à partir de l’achat de 2 chiots de départ. Dans cette démarche j’ai choisi de mettre en place une lignée maternelle c’est-à-dire que le berger produit toutes les femelles de la meute. Afin d’éviter la consanguinité et les inconvénients qui l’accompagne, il est nécessaire d’introduire au moins un chiot mâle d’un autre sang tous les 5 ans. Il deviendra le futur reproducteur mâle de la meute. Bien sûr d’autres options sont possibles en fonction de la disponibilité de chiots et de chiens sur le marché. Cependant il est extrêmement rare de trouver des chiens adultes de qualité à vendre d’où l’intérêt de créer sa propre meute de chiens de protection adaptée à un environnement particulier.

 

De récentes études ont montré que la castration totale (enlèvement de tout l’appareil reproducteur) a des effets très négatifs sur la santé ultérieure des chiens. Les hormones sont en effet nécessaires pour une croissance harmonieuse des jeunes et dans la gestion de tout le métabolisme d’autant plus que les races de chiens de protection sont de grand gabarit et à développement tardif. Les chiens ne sont pas « finis » avant 3-4 ans, parfois plus pour les mâles.

 

Pour gérer la reproduction dans la meute il conviendrait donc de ne laisser qu’un seul mâle entier. Par sécurité il est possible de garder un fils entier du mâle reproducteur à la condition que la différence d’âge entre les deux soit au moins de 2 ans pour limiter les conflits.

Les autres mâles de la meute peuvent être alors vasectomisés. Les mâles entiers et vasectomisés protègent non seulement leur troupeau mais aussi les femelles de la meute. Leur motivation face aux prédateurs est ainsi encore plus forte. Dans cette configuration les femelles peuvent rester intactes. Si le berger souhaite limiter volontairement le nombre de chiennes potentiellement reproductrices, il conviendrait alors de réaliser une simple ligature des trompes sur celles qui seront écartées de la reproduction. Néanmoins il faut toujours veiller à conserver plus de reproductrices que nécessaire car des accidents peuvent se produire pendant la gestation ou la mise bas, et bien sûr pendant le travail sans compter les accidents de la route ... La mortalité des chiots peut aussi être très élevée en raison des épidémies de parvovirose, très nombreuses ces dernières années dans les Alpes. Enfin la castration a un impact très négatif sur la mue qui est fortement perturbée rendant les chiens beaucoup plus sensibles aux intempéries.

Dans les situations de très forte prédation il est tout à fait envisageable de mettre en place des meutes multi races pour bénéficier de la complémentarité des différentes races. Dans ce cas il sera plus simple de choisir une race principale qui sera reproduite par le berger et d’introduire des chiots des autres races qui ne participeront pas à la reproduction.

 

Pour pacifier la question du loup, le budget de l’Etat devrait être rééquilibré vers plus de prévention et moins d’indemnisations, donc une meilleure utilisation des chiens de protection. Devant l’évolution et l’expansion de la population de loups en France il est nécessaire d’encourager la création de meutes de chiens de protection et de diffuser une information pertinente auprès des éleveurs et des bergers. Tout comme il est nécessaire de mettre en place une filière de production de chiens de protection de qualité afin de répondre qualitativement à la demande des bergers et de leur permettre de démarrer ainsi dans de bonnes conditions la constitution d’une meute de chiens efficace.