du Hogan des Vents

du Hogan des Vents Chien de Montagne des Pyrenees

Chien de Montagne des Pyrenees

Utilisation du chien de Montagne des Pyrénées contre l’Ours à Pasvik

Utilisation du chien de Montagne des Pyrénées contre l’Ours à Pasvik


 


Synthèse par Mathieu Mauriès, Elevage du Hogan des Vents


  


Depuis longtemps les ours de Pasvik en Norvège ont tendance à devenir de moins en moins craintifs à l’encontre des humains. En 1993 des ours furent souvent observés près d'un secteur habité de Vaggetem dans la région nord de Pasvik. L’été 1994 plusieurs individus pénétrèrent dans les champs du village. Une femelle accompagnée de deux jeunes se montra peu farouche et fut observée par des centaines de touristes et autres spectateurs.


 


La femelle ours et ses deux jeunes


 


La première observation de la femelle et de ses deux petits a eu lieu à Sortbrysttjernveien le 5 juin 1994. L'ours n'a montré aucune timidité et s'est laissé observer. Le matin du 15 juin Rudolf Kalliainen a découvert une famille d'ours dans les prairies non loin de sa maison à Vaggetem. Ils ont continué à venir dans les pâturages les jours suivants.


 


La femelle se montrait très peu farouche. Lors de ses premières apparitions, plusieurs personnes entrèrent dans le pré où l'ours se trouvait, sans qu'elle ne montre aucun signe d'agressivité. Elle se rendait dans une cavité à 200 mètres du pré, où elle se reposait et alimentait ses petits. Les oursons se sont montrés plus craintifs envers les hommes que leur mère. Au début ils s'enfuyaient rapidement dans la forêt lorsque les spectateurs s'approchaient. Après un moment ils s'habituèrent à avoir des personnes non loin d'eux.


Les ours venaient manger de l'herbe plusieurs fois dans la journée. La durée du pâturage a varié de 1,5 à 2,5 heures à chaque fois. La femelle pâturait pendant 12 heures, avec de nombreuses interruptions, et repartait pendant les 12 heures suivantes.


 


Les premiers jours plusieurs tentatives ont été faites pour faire partir l'ours : en tapant sur les arbres pour l'effrayer, en tapant des mains, en criant et en faisant toutes sortes de bruits. Mais dès que le vacarme cessait, l'ours revenait. Ni le bruit de tirs d'armes à feu ni le vacarme des hélicoptères n'a semblé la tracasser.


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées utilisés à Pasvik


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées utilisés à Pasvik n'avaient avant cet épisode jamais rencontré de prédateur plus grand qu'un renard. Chez eux, dans la ferme d'Astrid Brenne Moe, éleveuse de Montagnes, ils repoussent constamment des renards hors des champs de la maison. Les chiens n'acceptent pas l'entrée de prédateurs sur le territoire qu'ils se sont mis à protéger mais ils acceptent la présence des élans et des cerfs.


 


La meute utilisée dans cette expérience se composait de Cléo (une chienne de 4 ans), de Cæsar (un mâle de 3 ans) et de Silke (une femelle de 22 mois). Ils avaient tous subi des tests d'aptitude en liaison avec le programme de recherche du Tjøtta Research Center.


Les tests, identiques à ceux utilisés pour des chiens de police et des chiens guides d'aveugles, avaient donné des résultats très négatifs. Chacun des trois chiens avait été décrit comme ayant un esprit de combat insignifiant voire nul, un tempérament faible, aucune agressivité, un comportement de défense insignifiant voire nul, un courage faible.


 


Utilisation des chiens de Montagne des Pyrénées contre la femelle ours et ses deux oursons


 


La présence des ours près du village étant devenue un problème Astrid Brenne Moe est arrivée avec trois chiens de Montagne des Pyrénées le 26 juin.


 


Le plan consistait à employer les chiens pour effrayer les ours et les chasser loin du village, et enfin à les empêcher d'y revenir. Personne dans le village n'avait aucune expérience dans l'utilisation des chiens de Montagne des Pyrénées pour mener à bien cette affaire. La plupart des gens ont supposé que les oursons seraient facilement tués par les chiens. Le gardien des chiens resterait dans une petite maison à 300 mètres des champs où les ours avaient l'habitude de pâturer. Les trois premiers jours les chiens seraient promenés autour du champ et dans le secteur autour de la petite maison, pour qu'ils prennent possession du territoire. La théorie était que les chiens protégeraient leur territoire en empêchant les prédateurs d'y entrer. Après trois jours les chiens devaient être lâchés, pour qu'ils puissent prendre leurs propres décisions sur la façon de protéger ce territoire.


 


Le résultat ne fut pas celui escompté. A peine quelques heures après leur arrivée, les chiens ont été promenés autour du champ. À ce moment l'ours femelle se trouvait dans le pré. Elle lança un regard aux chiens et disparut. Les chiens n’ont montré aucun intérêt envers l'ours. Ils ont reniflé les traces fraîches sans beaucoup d'intérêt. Certains sceptiques ont alors conclu que l'expérience était vouée à l'échec. Trois heures après que les chiens soient repartis dans la petite maison, l'ours est retourné dans le champ et a pâturé la majeure partie de la nuit.


 


Le lendemain, les chiens ont été promenés en laisse trois fois autour du champ. Ils n'ont montré aucun intérêt pour les traces de l'ours. La femelle ours était restée loin, mais elle avait probablement noté les mouvements des chiens et des humains. Pas plus de cinq minutes après que les chiens aient quitté le pré, l'ours entra dans le champ et commença à paître. Les chiens ont vu l'ours, mais sont restés calmes.


 


La décision de lâcher les chiens ne pouvait être repoussée à plus tard. Les chiens étaient arrivés depuis moins de 24 heures, mais on pensait que les circonstances faisaient que l'on devait tester leur comportement devant l'ours. A ce moment personne ne pouvait prévoir ce qui se produirait lorsque les chiens seraient libérés. On pensait que l'ours attaquerait les chiens et que ces derniers iraient se réfugier derrière leur maître.


 


Pendant la période de la préparation les chiens ont été enchaînés, ne montrant aucun intérêt pour l'ours, alors que celui-ci pâturait sous leurs yeux. L'ours a de temps en temps jeté un coup d'oeil sur les chiens et les humains. Les oursons ne l'ont pas rejoint dans le pré, mais sont restés dans leur tanière à 50 mètres de là.


 


Quand les participants furent prêts, des tireurs mis en place pour assurer la sécurité, un véhicule a été conduit dans le champ et les deux chiens adultes ont été libérés simultanément. Peu après le plus jeune chien a été également lâché. Les Montagnes ont immédiatement montré une attitude très différente de celle qu'ils avaient lorsqu'ils étaient enchaînés. Ils sont devenus très concentrés sur l'ours. Les 3 chiens bondirent à toute vitesse sur l'ours, qui avait commencé sa retraite, effrayé par le véhicule. Tout en lançant des aboiements, ils poursuivirent la femelle ours hors du champ et dans les buissons. Un homme qui avait pris position plus haut dans un arbre dans la forêt pouvait cependant les apercevoir. La femelle décrivit une large courbe autour de la tanière où ses oursons l'attendaient, et elle s'enfuyait loin du champ, dans la forêt. Les chiens la poursuivaient. L'ours n'a évidemment eu aucun problème à les maintenir à distance. Elle les a menés loin de ses oursons, qui sont restés calmes et silencieux.


 


Quand l'ours s'est éloigné à environ 500 m du champ, les chiens ont renoncé à la poursuivre et ont rebroussé chemin. Ils sont revenus fièrement vers leur maître en remuant la queue. Leur satisfaction pour leur travail accompli était évidente. L'observateur dans l'arbre a vu que l'ours revenait également sur ses pas, tout en restant à une distance suffisante pour que les chiens ne la remarque pas. Quand les chiens et les hommes furent de retour dans la cour, la femelle a appelé ses oursons hors de leur tanière, et ils ont disparu dans la forêt.


 


Cette première chasse a considérablement effrayé la femelle ours. Elle n'est pas revenue au champ pendant plusieurs jours, mais elle est restée dans le voisinage.


 


Les Montagnes travaillent en équipe


 


Les ours sont retournés dans le champ de Rudolf Kalliainen le 7 juillet à 18h30. Ils étaient, depuis la chasse avec les chiens, restés éloignés du champ pendant 10 jours. Les ours ont pâturé de nouveau comme si rien ne s'était jamais produit, et beaucoup de spectateurs s'étaient réunis pour les regarder.


 


La deuxième chasse organisée avec les chiens commença à 21h30. Cet événement a été filmé et diffusé à plusieurs reprises sur la télévision nationale.


 


Les oursons étaient présents dans le pré. Quand les chiens furent lâchés, la femelle a essayé d'attirer leur attention, tandis que ses oursons s'enfuyaient dans la forêt. L'ours réussit à attraper l'un des chiens, et il sembla qu'elle le mordit. Elle le relâcha alors qu'un second chien détournait son attention. Les chiens conduisirent alors l'ours à travers un fossé puis hors du pré. Les chiens l'ont suivie dans les buissons, mais revinrent peu après, montrant la même fierté qu'après leur première chasse. Le chien attaqué par l'ours ne présentait aucune blessure apparente, et il ne se montra pas plus craintif envers l'ours. Il montra la même agressivité et semblait souhaiter affronter de nouveau l'ours. Un ours solitaire eut deux autres fois un contact physique avec les chiens, mais aucun de ces incidents n'a eu le moindre impact sur le courage des chiens.


 


Les deux chasses finales


 


Après cette chasse, l'ours femelle et ses deux oursons sont partis pendant trois jours jusqu'au matin du 11 juillet: À 5h15 ils revinrent dans le champ de Rudolf Kalliainen. Les chiens, employés les deux nuits précédentes pour chasser un autre ours, furent ramenés. À la vue des chiens dans la cour, l'ours s'enfuit dans la forêt. Les chiens furent libérés, et pendant qu'ils chassaient l'ours dans la forêt, des aboiements soutenus furent entendus. L'ours lança probablement plusieurs attaques contre les chiens, car on entendait de forts grognements. Les chiens revinrent 10 minutes plus tard et furent ramenés dans la petite maison.


 


La femelle revint dans le pré 1/2 heures plus tard avec ses oursons. Les chiens furent de nouveau lâchés. La confrontation se déroula comme la 1ère fois lorsque les oursons étaient impliqués, mais de façon moins dramatique. La femelle détournait l'attention des chiens pendant que ses oursons s'enfuyaient dans la forêt. Les chiens conduirent l'ours hors du champ et la poursuivirent dans la forêt. Les chiens revinrent fièrement. Après cette longue nuit de chasse à l'ours dans plusieurs prés de Vaggetem, ils purent enfin manger.


 


Après cette dernière chasse, les chiens furent employés dans des patrouilles de nuit dans les prés, et la femelle ours quitta le village. Ils disparurent pendant 5 jours. Le 15 juillet, on les observa à une distance de 10 kilomètres.


 


En août, la famille ours fut observée à plusieurs reprises dans le secteur, le long des chemins forestiers. Ils semblaient devenir plus farouches. Les ours mangeaient des baies et la végétation, creusaient, cassaient des bâtons et des souches à la recherche d'insectes. Ils ne se sont pas approchés à moins de 3 km du champ de Rudolf Kalliainen.


 


La femelle et ses oursons firent leur tanière d'hiver près de Stabbursfjell à 8 kilomètres du village de Vaggetem. Au printemps 1995, la famille ours est restée dans la réserve d'Øvre Pasvik et ils ne pénétrèrent jamais dans les secteurs peuplés.


 


Les chiens contre l'ours solitaire


 


Après la première chasse contre l'ours femelle et ses oursons les hommes ont commencé à s'intéresser à un ours solitaire qui rodait également dans les parages. Le 3 juillet, on l'a observé dans le domaine d'Oskar Figenschau. L'ours a été effrayé par les hommes et a disparu dans la forêt. Pour acquérir de l'expérience, les chiens ont été amenés au champ et lâchés. Ils ont immédiatement commencé à aboyer après l'ours et l'ont chassé loin dans la forêt. Quand les chiens sont revenus, le maître du chien et le propriétaire du champ sont entrés dans le pré pour analyser les traces et empreintes de l'ours. Leurs observations les ont mené jusqu'à l'ours, qui s'était caché dans les buissons près du champ. L'ours a soufflé puissamment avec son nez et a chargé les hommes et l'un des chiens qui se tenait devant eux. C'était une fausse attaque contre les "intrus", humains et chien. À une distance de quinze mètres l'ours a interrompu sa charge et il est parti dans la forêt.


 


Les chiens furent ramenés au cottage, et plus tard, le même soir, l'ours revint pâturer dans le domaine d'Oskar Figenschau. Le pré longeait la cour de la ferme, et les habitants pouvaient observer l'ours d'une fenêtre. Les chiens ont été ramenés dans le champ et libérés. En raison de la végétation épaisse on ne pouvait pas observer visuellement la chasse, mais les bruits entendus indiquaient qu'une escarmouche se poursuivait dans les buissons. L'ours a essayé de résister mais les chiens l'ont forcé à rebrousser chemin. L'ours n'est pas revenu cette nuit-là, mais les nuits suivantes on ne l'a observé que dans les domaines de Figenschau. Plusieurs chasses avec les chiens ont été organisées, et l'ours a été chassé des champs.


 


Nouvelle méthode d'utilisation des chiens


 


Les chiens de Montagne des Pyrénées étaient manifestement mal utilisés pour chasser le grand ours, qui réclamait son territoire plus fortement que la femelle. Il ne suffisait pas de le chasser, puisqu'il revenait à chaque fois. Quand les chiens partaient, l'ours revenait. Les chiens n'avaient pas établi leur territoire sur tout le secteur, et ils ne quittaient pas leur cottage pour chasser l'ours d'un pré situé à 2 km de distance.


 


Le 9 juillet la stratégie d'utilisation des chiens a été changée. Les chiens, leur propriétaire et un aide ont été alors placés dans les prairies en question chaque nuit. Le premier camp de base a été installé dans le champ vers la maison de Figenschau. On a laissé les chiens en liberté toute la nuit dans des conditions plus proches des conditions d'utilisation des chiens de protection des troupeaux.


 


La première nuit, une lutte pour la possession du territoire a eu lieu entre les chiens et l'ours. L'ours est revenu à plusieurs reprises réclamer son territoire, mais il a été repoussé par les chiens. Ce fut l'occasion d'observer comment les chiens travaillaient. Quand l'ours était repoussé hors du champ, les chiens faisaient des patrouilles de leur propre chef. Après chaque combat ils pouvaient se coucher et se reposer, mais aussitôt qu'un chien donnait l'alerte, les trois Montagnes se précipitaient dehors pour inspecter le champ en entier. L'ours est revenu à plusieurs reprises, à chaque fois dans un nouvel endroit. Ils sortait soudainement des buissons, saisissait une bouchée d'herbe et commençait à manger tout en gardant un oeil sur les chiens. Les chiens dès qu'ils repéraient l'ours se précipitaient dehors pour le repousser hors du champ. A ne nombreuses occasions l'ours a dû quitter le champ la bouche remplie d'herbe, et il a attaqué les chiens à de nombreuses reprises. Les chiens ont toujours montré le même courage, et ils ne cédaient jamais tant que l'ours ne repartait pas dans la forêt. Durant cette première nuit, ils chassèrent l'ours 12 à 14 fois, et ils travaillèrent toute la nuit jusqu'à ce que l'ours reparte tôt le matin. La nuit suivante s'est déroulée comme la précédente, et la lutte pour le territoire a continué.


 


La troisième nuit l'ours est apparu beaucoup plus tôt qu'auparavant. Il essayait manifestement de s'adapter à la situation. Les chiens furent amenés et la dernière chasse à l'ours solitaire commença. L'ours avait alors changé son itinéraire d'évasion, courant à travers les clôtures, par delà Grøtbekken et décrivant un large cercle autour du champ. Les chiens continuèrent à le chasser et ils n'ont pas cédé tant que l'ours n'a pas été refoulé profondément dans la forêt. Ce fut la dernière fois que l'on vit l'ours solitaire. Il n'est jamais revenu.


 


Conclusion


 


Notre première impression, lorsque nous avons rencontrés ces chiens de Montagne, était qu'ils ne pourraient pas être employés contre des ours. Ils semblaient si lents et indifférents devant les traces d'ours, et ceci même lorsqu'ils ont observé les ours alors qu'ils étaient enchaînés.


 


Mais lorsqu'ils furent lâchés et qu'ils purent travailler de leur propre chef, ils montrèrent un comportement si solide et si concentré envers les ours qu'ils ont impressionné tous les témoins de la scène.


 


Les chiens ont parfois travaillé dans des conditions difficiles. Leurs repas étaient interrompus pour chasser l'ours, et ils ont été transportés en voiture et parfois libérés directement sur des ours sans aucune préparation. Malgré tout ils ont toujours maîtrisé la situation. Après un moment nous apprîmes que si nous permettions aux chiens de se préparer seuls, ils travaillaient encore mieux. Il était aussi préférable de les emmener à pied dans les prés plutôt qu'en voiture. A chaque fois es chiens eurent peu de temps pour se familiariser avec l'environnement. Ils ont été placés à différents endroits pour remplir leur mission dès le lendemain de leur arrivée.


 


Nous avons également découvert que les chiens ont commencé à garder le bétail de leur propre chef. Les vaches appartenant à Arnstein Kalliainen pâturaient dans un champ près du camp des chiens. Au bout de quelques jours, les chiens commencèrent à garder le bétail. À plusieurs occasions, ils perçurent que le bétail courait un danger. C'était bien visible lorsqu'ils chassaient le grand ours. Après une longue nuit de travail avec de nombreuses confrontations, les chiens ont été ramenés dans le cottage pour qu'ils se reposent et mangent. Plusieurs fois, nous avons constaté qu'ils délaissaient leur nourriture, pour se ruer dans le pré et conduire le bétail derrière la maison. Un chien patrouillait à l'orée de la forêt, montrant visiblement qu'il avait senti l'ours, alors que les autres éloignaient le jeune bétail. Les chiens ne s'arrêtèrent que lorsque le jeune bétail fut en sécurité derrière la grange. Alors ils sont fièrement revenus à leurs gamelles et ont poursuivi leur repas. Ces nuits là l'ours avait beaucoup rôdé autour des prés, et les chiens avaient visiblement estimé que le bétail était en danger.


 


Evaluation du projet


 


La première observation était qu'un chien de Montagne des Pyrénées enchaîné, ne pouvant chercher et chasser, ne montre que très peu voire aucun intérêt envers les prédateurs. Ceci est valable lorsque les chiens sont dans un environnement peu familier, comme à Pasvik, mais ils peuvent montrer une toute autre attitude s'ils sont enchaînés sur leur propre territoire.


 


La deuxième observation que nous avons faite était qu'une fois libérés, les grands Pyrénéens errent sur de grands secteurs.


 


En analysant les résultats, il est indéniable que le projet a réussi. L'ours femelle et ses deux oursons sont restés loin du champ pendant plus de neuf jours après la première chasse, mais ils sont restés dans le voisinage pendant la même période. La famille ours revint plus tard à deux occasions dans le champ. Après la dernière chasse, la femelle quitta définitivement le village. Il fut assez facile de la faire partir, après seulement quelques chasses par les chiens. L'ours solitaire a opposé plus de résistance, et dans la première phase de travail, les chiens ont été employés d'une mauvaise façon. Quand les problèmes ont été analysés et que nous avons appris à mieux les utiliser, l'ours solitaire a été forcé de déserter les champs après une lutte dure pour le territoire pendant deux nuits. La troisième nuit l'ours est définitivement parti du village.


 


Les chiens étaient efficaces et ont montré beaucoup de combativité envers les ours. Ils ont accompli leur mission sans aucun dommage ni problème. Ils sont restés concentrés sur leur travail malgré une forte résistance de la part des prédateurs. Ils pouvaient entrer en contact physique avec les ours sans être effrayés. Ils ont également pris la responsabilité du bétail dans le voisinage de leur propre chef.


 


Le projet a permis d'avoir une expérience de l'utilisation des Montagnes contre l'ours. La situation pour les chiens était tout à fait "artificielle". Ils ont été déplacés sur un territoire qu’ils ne connaissaient pas du tout. Ils ont été déplacés de leur camp et du cottage dans différents champs pour chasser l'ours. Ils ont accompli leur mission avec succès, mais ils auraient vraisemblablement été encore plus efficaces s'ils avaient appartenu à la ferme ou s'ils avaient été de la région, et avaient été laissés errer librement. Lors de deux rencontres fortuites avec les ours dans la nature, ils ont montré un réel comportement de protection de leur propriétaire, et l'ours effrayé s'est enfui les deux fois.


 


L'expérience de Pasvik a montré que lorsque les chiens travaillent avec des personnes avec qui ils se sentent en confiance et envers lesquelles ils éprouvent de l'affection, ils peuvent chasser les ours même dans des secteurs situés en dehors de leur territoire.


 


Ce texte est la synthèse d’un document norvégien traduit par le Dr Vétérinaire Sébastien Mirkovic dont le remarquable site https://chiensdemontagne.org/ traite des chiens de protection et de leur utilisation dans le monde.