du Hogan des Vents

du Hogan des Vents Chien de Montagne des Pyrenees

Chien de Montagne des Pyrenees

Chiens de protection et randonneurs

Actualité publiée le 11/06/2015

du Hogan des Vents - Chiens de protection et randonneurs

Les chiens de protection ont fait leur retour en France il y a trente ans pour contrer les attaques de chiens divagants sur troupeaux ovins. Dix ans plus tard ils ont repris du service en montagne avec l’arrivée des premiers loups italiens dans les Alpes du sud.

 

L’utilisation de chiens de protection était tombée en désuétude au début du siècle dernier avec la disparition des grands prédateurs. Leur retour a démarré sur de très mauvaises bases. C’est une méthode importée des USA qui a été généralisée à toutes les situations. Cette méthode considère le chien comme un outil devant vivre en permanence au milieu d’un troupeau afin d’assurer sa protection. Sur ce principe les chiots sont placés seuls en bergerie à un âge extrêmement jeune dans le but de favoriser leur attachement au troupeau. Ils n’ont qu’un minimum de contacts avec le berger et aucun contact avec d’autres chiens pendant cet apprentissage.

Malheureusement cette méthode ne tient aucun compte des besoins fondamentaux du chiot (sécurité, jeu, apprentissage) ignore totalement les relations entre le berger et ses chiens, de même que toutes les subtilités du comportement des chiens de protection.

Le chiot se construit sur la peur et non pas sur l’assurance comme c’est le cas lorsque les jeunes vivent au sein d’une meute de chiens, à l’égal de ce qui se fait chez le loup.

L’utilisation de cette méthode simpliste est à l’origine de nombreuses déceptions, souvent fatales pour les chiens. Des mythes et légendes ont ainsi été colportés de publication en publication entraînant chez les bergers des attentes totalement irréalistes. Il faut souligner que dans toute son histoire le chien de protection n’a jamais travaillé seul. Il n’est pas le remplaçant du berger mais son auxiliaire.

 

Les agriculteurs vivent quotidiennement avec leur troupeau, leurs chiens et des prédateurs qui leur rendent la vie très difficile. La présence de chiens de protection provoque de nombreuses altercations avec les autres usagers de la Nature qui n’ont pas ou peu de connaissances du milieu pastoral. Ceci accroît considérablement le stress et la pression qui pèsent déjà sur les bergers.

 

Le comportement des chiens de protection

 

Les Montagne des Pyrénées dits « patous » ont été sélectionnés pour être dissuasifs et non pas agressifs. Le chien s’interpose naturellement entre l’élément étranger et le troupeau. Les chiens de protection ne se dressent pas. Ils connaissent leur rôle d’instinct et savent travailler en équipe avec leurs congénères. Ils doivent cependant recevoir une éducation de base et être correctement socialisés dans leur jeune âge afin d’être facilement manipulables. Cela est particulièrement important lorsqu’ils se retrouveront plus tard confrontés à des promeneurs.

Ces chiens sont intelligents et indépendants de caractère. Ils préviennent le berger de l’approche d’un danger potentiel. Ainsi berger et chiens travaillent ensemble à la protection du troupeau.

Le rôle des chiens de protection ne se borne pas à une action directe contre les prédateurs. Lorsque qu’une meute de chiens marque un territoire avec ses urines et ses excréments elle occupe de fait la niche écologique des canidés. De cette façon les chiens limitent l’approche des loups et c’est là leur rôle principal.

 

Le comportement des promeneurs

 

Lors de rencontres avec des chiens de protection s’arrêter, ne pas crier, poser les bâtons au sol, garder les bras le long du corps et les laisser approcher pour qu’ils vous identifient comme un « non danger » pour leur troupeau. Ensuite il suffit de s’éloigner calmement sans les menacer. Pour les adeptes du jogging et du VTT, il faut marcher à pied le temps de dépasser le troupeau. Les déplacements rapides sont en effet perçus comme des menaces par les chiens. Les chiens de protection établissent un périmètre de sécurité autour de leur troupeau dont la frontière reste invisible aux néophytes. C’est l’entrée dans ce périmètre qui déclenche leur légitime intervention.

Lors d’une confrontation le promeneur peut également avoir recours aux signaux d’apaisement que les chiens utilisent entre eux. Bailler, cligner des yeux, détourner la tête voire carrément tourner le dos sont autant de signaux de non agression que les chiens comprennent très bien.

 

Il faut éviter de se promener avec son chien lorsque l’on est dans une zone pastorale et au minimum le tenir en laisse. Lorsque les chiens de protection approchent il faut lâcher la laisse de son chien afin que les chiens entrent en contact de façon naturelle et surtout ne pas intervenir.

 

Il est primordial que promeneurs et touristes respectent le travail des bergers et la tranquillité des troupeaux afin de ne pas créer encore plus de situations conflictuelles. En la matière l’information concernant les bonnes attitudes à adopter en milieu pastoral devrait être beaucoup plus largement diffusée par les services de l’état.

 

Malgré leur indiscutable efficacité les chiens de protection sont source de nombreux tracas pour les bergers et compliquent énormément leur quotidien. Paradoxalement les citadins qui prônent le retour du loup sont les premiers à se plaindre de la présence de chiens de protection dans les troupeaux. Ces chiens sont pourtant la clé de voute de la cohabitation troupeaux / prédateurs.

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